Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/99

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
EBG ECH 83


même différer de quelques jours l’ébourgeonnement des arbres les plus foibles, les plus vieux, & les infirmes, sur lesquels on ne doit travailler que légèrement.

On doit conserver, tant que l’on peut, les gourmandes, proportionnément à la force de l’arbre, sur-tout aux extrémités, où il ne faut couper aucune gourmande que dans le cas de nécessité absolue.

Lorsqu’il y ën a trop, on en coupe une entre deux ; on abat toutes celles de devant & de derrière, & on palisse les autres.

Il ne faut pas jeter bas, sur les gourmandes qu’on laisse, les petites branches qui poussent à leurs extrémités, mais il faut les palisser, à moins que celles du dessous, quand il y en a plusieurs, ne soient meilleures, ce qui se fait sans retrancher le maître-brin, & qui a lieu, sur-tout à l’égard du pêcher.

On ébourgeonne ensuite toutes les branches irrégulières, infécondes, sans yeux, tortues, chancreuses, gommeuses, mortes ou mourantes, pour ce qui est des petites branches ; car, pour les grosses branches qui seroient mortes, il faut attendre à l’année prochaine ; l’on palisse par-dessus, pour éviter de faire de larges plaies dans le cours de la sève.

On jette bas pareillement toutes les branches T qui ont poussé devant & derrière.

Ensuite on jette bas, sur le pêcher, les bourgeons surnuméraires, quoique branches fructueuses pour les années suivantes, parce qu’il ne faut jamais laisser trop de bourgeons sur un pêcher ; mais on en use autrement, sur les arbres à pépin.

Les bourgeons gommeux, qu’on ne peut ôter, quand ils sont nécessaires, doivent être coupés à un œil au-dessus de la gomme, & nettoyer cette gomme avec de l’eau : on taille de même, à l’ébourgeonnement, toutes les branches, viciées ou malades, qu’on ne veut pas supprimer.

Dans le pêcher, on n’ébourgeonne point les branches qui sont à côté des fructueuses, parce que cela fait avorter le fruit.

En ébourgeonnant, il faut prendre garde de rien abattre avec ses habits.

Pour palisser, il faut bien placer les branches, éviter la confusion & le croisement ; les bien étendre, les bien espacer sur le treillage, en les assujettissant avec l’osier ; ne leur faire aucune contusion en les serrant trop : il ne faut jamais placer le lien sur un œil, ou sur la feuille ; & enfin, ne passer aucune branche ni


bourgeon derrière le treillage, nì autres branches.

S’il naît sur une branche dégarnie un bourgeon, on le palisse doucement le long de cette branche avec du chiffon, coton, ou morceau ie drap., pour qu’il s’étende, & l’année suivante on coupe la branche, si le bourgeon est devenu une gourmande suffisante pour former une branche.

Après l’ébourgeonnement, il faut donner un ratissage,ou léger labour au pied des arbres.

EBRANCHER ; c’est ôter à un arbre les branches qui lui sont inutiles ou qui le surchargent. Les tourbillons de vent sont sujets à ébrancher beaucoup d’arbres.

L’ébranchement fait partie de la taillé, de l’élagage, & en général de la conduite des arbres.

ECHALAS. On dit échalas de quartier, parce qu’ils sont faits avec des bois fendus en quatre ; & échalas de cœur de chêne, parce qu’ils sont formés de la partie intérieure du bois, & non de celle où est l’écorce. Ces derniers sont les meilleurs. On dit ficher un échalas, les tirer de terre, les aiguiser. Ils doivent être au moins de six pouces avant dans la terre ; huit ou neuf encore mieux, alors on frappe avec un maillet pour les enfoncer.

Les échalas sont ordinairement de quatre pieds environ de hauteur ; on en prépare aussi de plus longs qu’on destine à faire du treillage & des berceaux : pour ce dernier usage, on choisit communément le bois de châtaignier, parce qu’il est souple & maniable, ce qui ne l’empêche point de durer long-tems.

Le principal usage des échalas est de soutenir les sarmens de la vigne, & de faire le treillage des espaliers & des contre-espaliers.

En differens vignobles, on donne aux échalas les noms de charniers, paifceaux, œuvres.

ECHALASSER. En terme de vigneron, c’est, garnir une vigne d’échalas. C’est ce qu’on ne doit jamais se presser de faire.

ECHALLIER, ou ECHELLIER. En plusieurs provinces on nomme ainsi une espèce d’échelle pratiquée dans une haie, pour laisser le passage aux gens de pied & exclure le bétail.

ECHAPPER, (s') En terme de jardinage, se dit d’un arbre qui s’échappe en produisant trop, ou ne produisant que de fortes branches qui ne fructifient point. Il faut dans ce cas ravaler ces


L 2