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DES CARTES


(Analyse des côtes de la Grèce) ne prend les stades d’Etienne de Byzance, que pour des stades Olympiques ; ainsi les 300 stades, vaudroient un demi degré ou 10 lieues marines : cet habile Géographe, les compte des rivages les plus voisins, de la Péninsule & de l’isle de Lemnos. On confomme ici les 37*, 5, depuis le Mont Athos, jusqu’au bord le plus proche de l’isle de Lemnos.

Plutarque & Pline, rapportent qu’au solstice d’été, l’ombre du Mont Athos, s’étend sur le marché de Myrina ; le voyageur Belon l’a vu ainsi, à la pointe de l’isle qui regarde le Ponent. L’amplitude du Soleil, ayant égard à l’effet de la réfraction, étoit alors, au moment de son coucher, de 32°, à la latitude moyenne, de 40° 10’, entre celle du Mont Athos & celle de Myrina : ainsi le gissement de cette Ville ruinée, est de 32° vers Maestro ou peu moins, parce que l’astre étoit encore sur l’horizon ; il n’y a point de boussole qui puisse mieux indiquer ce gissement.

De Poliocastro à Salonique, on a trouvé, ci-dessus, 115M, 7 ; de Salonique au cap Nymphe, situé au-dessous du Mont Athos, il y a, à proportion, 75° 8 ; & de ce Cap à Poliocastro, on trouve aussi, à proportion, 40M : cela met le cap Nymphe par 22° 22 ou 23’de longitude, & par 40° 15’, 8 de latitude.

On a placé l’isle de Taso, par sa distance de celle de Lemnos, & par son gissement, à l’égard de cette dernière isle. On a aussi placé le fond du Golfe de Saros, par ses distances à l’isle de Tafo & à celle de Lemnos ; on soupçonne ces distances un peu trop grandes, quoiqu’elles soient extraites chacune, de sept distances particulières.

Il y a de sûres observations astronomiques, de longitude & de latitude, à Salonique, faites par le P. Feuillée ; la longitude n’y est peut-être pas trop foible de deux secondes de temps. Au-bas du Golfe de Salonique, entre Volo & l’isle Skiathe, est situé le cap Saint-Georges, dont on a arrêté la position par des combinaisons étendues : il en est de même, pour la longitude de la ville de Négrepont ; sa hauteur polaire, a été prise par le voyageur Vernon. On a aussi la latitude du cap Doro, qui est le plus au levant de toute l’isle de Négrepont.

On pense que la longitude d’Athènes, est de 21° 49, 6 ; du moins, c’est le lieu qu’elle tend à occuper, en la rapportant à Milo, à la Canée, à Candie, &c. : quant à la latitude, le voyageur Anglois Vernon, l’a observée de 38° 05’, elle nous est d’ailleurs indiquée de 38° 04’, ou de 38° 04’, 5. Strabon a conservé (Lib. IX) les mesures, 350 & 330 stades Olympiques, qu’Eudoxe, disciple de Platon & Mathématicien, ayoit prises ; la première du Pirée, un des trois Ports d’Athènes, au Port Schenus, situé au plus étroit de l’Isthme ; & la seconde du Pirée, au Promontoire Sunium, aujourd’hui capColonne : il y a dix de ces stades, dans un mille géographique.

On retournera, présentement, au cap Janissaire, & l’on suivra la route qui conduit à Constantinople, à Varna, sur la Mer Noire, à Akerman, &c. Du cap Janissaire au cap Caraboa, il y a 59M, 2, suivant nombre de distances, qui s’accordent bien ; la latitude du Fort Caraboa, est de 40° 33’, 4, par un milieu pris, suivant nos méthodes, parmi dix hauteurs différentes ; cela fait trouver 1° 66’, 7 de longitude, entre ces deux caps ; ainsi, le fort Caraboa, est par 25° 19’, 0 au levant de Paris. De Carabos à Rodoslo, il y a 26M, 7 surement, & Rodoslo gît à Tramontana 14° 50’vers Greco ; cela range Rodosto, par 25° 25’de longitude, & par la latitude de 40° 59’, 2. De Caraboa à Constantinople, il y a pour le moins 74M 8, suivant diverses distances qui s’accordent assez ; les latitudes de Caraboa & de Constantinople, étant bien connues, cela fait avoir 1° 31’, 5 de différence en longitude, entre ceslieux, & place Constantinople, par 26° 50’, 5 de longitude tout au moins. De Constantinople à Rodosto, on trouve aussi au moins, 62M, 6 ; cela confirme la place qu’on lui a assignée ci-dessus.

D’après des recherches étendues, on a rassemblé treize observations de longitude sur Constantinople : on en a formé deux séries ; l’une de sept plus grandes, & l’autre des sept plus petites, en répétant deux fois celle du milieu ; on a ensuite opéré sur ces deux séries, comme sur les distances de Grenoble ; Turin, & de Turin à Embrun (1ère. Partie,) & l’on a obtenu 54° 16’, 5 pour la somme commune d’un terme de chaque série, & 60’, 7 pour la différence commune de ceux de ces termes. La demi-somme est de 27° 08’, 2 & la demi-différence est de 30’, 3½ ; donc la longitude de Constantinople, est en général, selon les treize observations qu’on a pu employer, de 27° 8, 2 1/2 ± 30’3 1/2 = 27°, 38’, 6 / 26°, 37’, 9.

Par rapport à Rodosto & à Constantinople Varna est à fort peu près, par les longitude & latitude qu’on lui a données. La différence en longitude, entre Bucorest & Akerman, est, selon huit différentes cartes, de 216M, 0 : 238’, 0 : 254’, 5 : 260’, 0 : 282’, 0 : 294’, 0 : 324’, 0 & 326’, 0 ; le milieu, selon nos méthodes, seroit de 273M 7 ; mais pour rapprocher ces différences en longitude, on pourroit penser que les Ingénieurs, les Géographes, qui ont levé ou dressé ces cartes, n’ont