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l’univers peut être, par le moyen des estampes, rassemblé dans des porte-feuilles.

Des tableaux sont détruits, des statues sont brisées, des palais, des temples sont renversés ; ils se conservent dans des estampes. La nature en convulsion a changé la Calabre ; des estampes peuvent nous montrer encore ce qu’elle fut.

Les détails des opérations qui produisent les différentes sortes d’estampes, seront consignés dans les articles qui concernent la gravure. (Article de M. Levesque.)

ESTOMPE (subst. fém.). On appelle ainsi un morceau de peau roulée, cousue & taillée en pointe, dont on se sert pour étendre le crayon sur le papier. Cette définition suffit pour faire connoître que ce qui concerne l’estompe appartient au Dictionnaire de pratique. Nous dirons seulement, relativement à la théorie, que la pointe large de l’estompe ressemblant mieux que celle d’un crayon à la sorte de pinceau que les peintres nomment brosse, elle semble aussi mieux convenir que le crayon aux jeunes dessinateurs qui se destinent à la Peinture. Elle étend sur le papier le crayon broyé à-peu-près de la même manière que la brosse étend la couleur sur la toile ; elle établit les masses avec la même promptitude ; elle procure des touches aussi larges, aussi moëlleuses ; enfin le dessin à l’estompe peut être regardé comme une sorte de peinture en couleur sèche, dont la manœuvre a encore plus de rapport à celle de la peinture en huile, que la manœuvre de la peinture au pastel. Celle-ci se rapprocheroit plus du dessin au crayon, si le doigt n’y tenoit pas lieu de brosse ou d’estompe. (L.).

ÉT

ÉTEINDRE (v acte.), Affoiblir l’éclat, obscurcir, salir. Quand des lumières Secondaires disputent à la lumière principale, Il Faut les éteindre. Verser Donner l’accord à l’ONU tableau, à l’ONU dessin, estampe à juin, Il Faut éteindre les partis Qui Le disputeroient à d’Autres Qui doivent être de plus les apparentés. (L.)

ÉTUDE (subst. fém.) On a vu jusqu’à présent que presque tous les termes employés dans l’art de peinture, ont deux significations, & cela n’est pas étonnant. La langue d’une nation est formée avant que les arts y soient arrivés à un certain degré de perfection. Ceux qui, les premiers, pratiquent ces arts, commencent par se servir des mots dont la signification est générale ; mais l’art crée sa langue à mesure qu’il se perfectionne ; il adapte à des significations particulières une partie des expressions générales ; enfin il en invente. C’est


alors que plus les arts sont méchaniques, plus ils ont besoin de termes nouveaux & plus ils en créent, parce que leur usage embrasse plus d’idées qui leur sont particulières.

L’art poétique a peu de mots qui lui soient consacrés. Des idées générales peuvent exprimer ce qui constitue les ouvrages qu’il produit. La seule partie de cet art qu’on puisse appeller méchanique, comprend la mesure des vers, leurs formes différentes & leurs combinaisons ; & c’est la seule aussi qui ait des mots dont l’usage lui soit spécialement réservé, comme rime, césure, hémistiche, sonnet, rondeau, &c. La Peinture en a davantage, parce que la partie méchanique en est plus étendue. Cependant elle tient encore tellement aux idées universelles, que le nombre des mots qui lui sont propres est assez borné. Peut-être pourroit-on mettre la musique au troisième rang.

Mais pour ne pas m’écarter de mon sujet, le mot étude, dans l’art dont il est question, signifie premiérement l’exercice raisonné de toutes les parties de l’art ; ensuite il signifie le résultat de cet exercice des différentes parties de la Peinture ; c’est-à-dire qu’on appelle études, les essais que le peintre fait en exerçant son art. Dans la première signification, ce mot comprend tout ce qui constitue l’art de la Peinture. Il faut que l’artiste qui s’y destine, ou qui le professe, ne néglige l’étude d’aucune de ses parties, & l’on pourroit, autorisé par la signification peu bornée de ce seul mot, former un traité complet de Peinture ; mais le projet de cet ouvrage & les bornes plus commodes qu’on y garde, s’y opposent. Ainsi je renvoie le lecteur, pour le détail des connoissances qui doivent être un objet d’étude pour les peintres, aux articles de Peinture répandus dans ce Dictionnaire. Cependant, pour que celui-ci ne renvoie pas totalement vuides ceux qui le consulteront, je dirai ce que l’on ne sauroit trop recommander à caux qui se destinent aux beaux-arts & sur-tout à la peinture.

La plus parfaite étude est celle de la nature ; mais il faut qu’elle soit éclairée par de sages avis, ou par les lumières d’une raison conséquente & réfléchie. La nature offre, dans le physique & dans le moral, les beautés & les défauts, les vertus & les vices. Il s’agit de fonder sur ce mélange des principes qui décident le choix qu’on doit faire, & l’on doit s’attacher à les rendre si solides, qu’ils ne laissent dans l’esprit de l’Artiste éclairé & dans le cœur de l’homme vertueux, aucune indécision sur la route qu’ils doivent tenir.

Pour ce qui est de la seconde signification du mot étude, il est encore général à certains égards ; mais si l’on appelle ainsi tous les essais que font les peintres pour s’exercer, ils les distinguent cependant par d’autres noms : pas