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par des moyens incapables de la rendre tout entière à la circulation. De là suit une diminution lente & continuelle dans le volume des eaux, & leur retraite de dessus la surface du globe. Cette idée que nous devons à un philosophe dont nous craindrions, en le nommant, d’offenser la modestie, sera développée aux articles Eau, Organisme, &c…

Les expériences multipliées & nouvelles que l’on a faites sur une multitude de fluides aériformes, dont on ne soupçonnoit pas même l’existence, portent à croire que ces substances ne sont point simples, & que l’Air ne peut être regardé comme un élément proprement dit. Comme pesant & constituant l’atmosphère, ce fluide s’oppose à la dilatation des corps, au dégagement des gaz, a l’expansion des vapeurs ; comme élastique, il est le milieu des sons : une compression plus grande diminue son volume, une plus grande chaleur augmente son ressort ; ses molécules ont des propriétés qu’on pourroit appeler chimiques, & qui cependant doivent trouver place dans un dictionnaire de Physique. Il dissout l’eau dans certaines circonstances, il l’abandonne dans d’autres ; il se combine avec la matière de la chaleur, & transmet celle de la lumière : pris dans un certain état de pureté, il est nécessaire à la combustion, il entretient la vie des animaux, il est la cause de la chaleur de ceux qui le respirent, &c. Quelques-unes de ces vues sont nouvelles, & nous obligeront à faire des changemens aux articles Air, Atmosphère, Baromètre, &c., & à refaire à neuf ceux-ci, Eprouvette, &c.

Nous traiterons de la nature de la lumière considérée en elle-même, de l’action qu’elle exerce sur les différens corps, de celle qu’elle éprouve de la part des différens milieux, de son mouvement & de son influence sur les végétaux. Nous exposerons les phénomènes de la vision, les effets qui tiennent à la nature propre de l’organe de la vue, & qui sont indépendans de celle du fluide lumineux ; enfin nous établirons les principes de la Perspective aérienne, matière dont on s’est peut-être occupé, mais sur laquelle on n’a presque rien écrit.

On attribue ordinairement les phénomènes de l’Aimant à l’action d’un fluide capable de communiquer du mouvement sans en perdre, & de se diviser sans s’affoiblir. Nous examinerons les preuves qu’on a coutume d’employer en faveur de cette opinion, & nous ajouterons à tout ce qui se trouve dans l’ancienne Encyclopédie, les nouvelles observations sur les variations diurnes de l’aiguille aimantée, & sur la correspondance de ce dernier phénomène avec l’Aurore boréale.

Nous détaillerons enfin tous les phénomènes de l’Électricité & les différens systèmes qu’on a imaginés jusqu’ici pour les expliquer.

Le Dictionnaire raisonné de Physique que M. Brisson, de l’Académie Royale des Sciences, vient de publier, & qui, étant destiné à être vendu séparément, a dû contenir beaucoup de choses qui ne doivent pas entrer dans notre plan, en contient une multitude d’autres très-intéressantes, dont nous nous empresserons de profiter.

Nous mettrons à la tête du dictionnaire un discours qui contiendra l’histoire des découvertes qu’on a successivement faites en Physique, & des différens systèmes qu’elles ont fait naître ; enfin nous exposerons l’ordre suivant lequel il conviendra de lire les articles principaux de cet ouvrage, pour qu’il puisse tenir lieu d’un traité méthodique.

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[III.] DICTIONNAIRE UNIVERSEL ET RAISONNÉ DE MÉDECINE,
mis en ordre & publié par M. Vicq d’Azyr, Docteur-Régent & Professeur de la Faculté de Médecine de Paris, de l’Académie Royale des Sciences, & Secrétaire perpétuel de la Société Royale de Médecine, deux à trois volumes in-4°.

LA Médecine est, dans l’ordre encyclopédique, une branche de la Zoologie, laquelle est elle-même une division de la Physique particulière. Cette science a, comme toutes les autres, ses faits & les observations ; mais tout, jusqu’à l’art de voir, y est difficile ; tout y exige une prudence consommée & le jugement le plus sain. L’homme est lui-même le sujet de ses propres expériences ; & cette circonspection, que l’on peut regarder comme la première qualité requise dans celui qui exerce la Médecine, doit aussi caractériser l’écrivain qui se propose d’en recueillir & d’en publier les principes. Les fautes de ce dernier sont même plus graves, puisqu’elles deviennent une source intarissable de méprises dangereuses pour ceux qui lisent l’ouvrage où l’erreur est consignée.

Cette vérité, qu’on ne doit jamais perdre de vue, lorsqu’on médite un ouvrage sur la Médecine, suffit pour prouver qu’un seul homme ne peut se charger du travail dont on offre ici le plan. L’importance des objets qu’il doit renfermer est si grande, que, pour le traiter d’une manière convenable & digne du sujet, il est indispensable d’avoir recours aux lumières des personnes de l’art les plus exercées dans chaque partie de cette science. Tel est aussi le projet de l’auteur de ce dictionnaire. Déjà plusieurs médecins célèbres, qui veulent bien être ses coopérateurs, ont choisi différens articles, de


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