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les opérations du feu dans les volcans se sont combinées avec celles des agens ordinaires. Ainsi, j’indiquerai les centres d’éruption, soit qu’ils se présentent sous la forme de cratère ouvert, ou sous celle de simple culot ; les courans de laves, soit qu’ils soient placés on sur les plaines élevées, ou dans le fond des vallons ; enfin les altérations successives de certaines production du feu. Je terminerai tout ce travail en jetant un coup-d’oeil général sur les cantons volcanisés de la France, & même des autres contrées de l’Europe : on pourra pour lors comparer l’étendue des cantons incendiés avec les autres parties qui sont restées intactes.

Il est aisé de voir, d’après le détail des objets dont s’occupe la Géographie-Physique, qu’un corps complet de cette science pourroit tenir lieu d’une théorie de la terre. Cependant on se guide en Géographie-Physique sur des principes totalement différens de ceux qu’on paroît avoir adoptés dans les théories de la terre qui ont paru jusqu’à présent. Dans la Géographie-Physique, on n’admet les résultats généraux des observations, qu’autant qu’ils sont bien établis, & on ne les réunit à d’autres, qu’autant que leur liaison peut s’exécuter naturellement & sans effort : enfin elle souffre les vuides par-tout où les faits manquent, & elle attend du temps & des recherches ultérieures les faits dont elle peut avoir besoin.

Dans les theories de la terre, au contraire, comme on a pour but principal de tout expliquer, & de placer des causes à côté des effets connus, on se trouve forcé de remplir les vuides par des agens hypothétiques qui produisent les révolutions & les catastrophes dont on a besoin. Il n’est donc pas étonnant que les théories de la terre se détruisent à mesure qu’elles se succèdent les unes aux autres. Mais comme la Géographie-Physique s’enrichit toujours des débris de ces théories, par l’éclaircissement de certains points importans que chacune d’elles ont procurés, je dois faire l’histoire de ces théories pour recueillir ces débris.

Lorsque j’aurai lieu d’exposer une théorie importante dans quelques-uns des articles principaux de ce dictionnaire, pour ne pas interrompre le développement des principes par la description des faits justificatifs, je renverrai à d’autres articles dépendans du premier : c’est là où je donnerai dans le plus grand détail les observations qui peuvent servir de fondement à la théorie ; c’est là aussi que l’on pourra reconnoître & vérifier tous ces faits. Je multiplierai beaucoup ce genre de preuve, & je pense que c’est un moyen de rendre les articles de Géographie locale intéressans, en indiquant, par exemple, les environs d’une ville, un lac, une montagne, un golfe, comme contenant les preuves les plus frappantes d’un principe dont l’application peut être d’une grande utilité dans d’autres circonstances semblables.

Les phénomènes généraux de l’Histoire Naturelle de la terre étant proprement l’objet de la Géographie-Physique, c’est d’après ces vues que je traiterai les articles qui pourront lui être communs avec la Physique ou les autres parties des Sciences : ainsi, je parlerai de l’aimant, des vents, des nuages, en les considérant toujours comme des affections générales du globe.

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[XII.] DICTIONNAIRE UNIVERSEL ET RAISON. DE GÉOGRAPHIE

ancienne & moderne ; par MM. ROBERT, Géographe du Roi, & MASSON DE
MORVILLIERS, Avocat au Parlement ; & quant à la Géographie ancienne, par
M. MENTELLE, Historiographe de Mgr. Comte d’ARTCIS, Pensionnaire du
Roi, Professeur émérite d’Histoire & de Géographie à l’Ecole Royale Militaire,
de l’Académie des Sciences & Belles-Lettres de Rouen, &c. &c. ; & quant aux
Cartes, par M. BONNE, Ingénieur-Hydrographe de la Marine, deux volumes in-4o.

LA Géographie de l’Encyclopédie est défectueuse à toutes sortes d’égards. Elle n’est qu’un répertoire d’erreurs, de méprises, & d’inexactitudes. La nomenclature y est très-incomplète. Les articles omis y sont en si grand nombre, qu’il en manque souvent deux, trois, & jusqu’à huit de suite. Dans les trente premières pages, nous en avons suppléé quarante-deux, & parmi les articles omis, il n’est pas rare de trouver des lieux considérables, des capitales, & même des états souverains. Les noms des lieux y sont souvent tronqués ; les degrés de longitude & de latitude faussement assignés ; des villages y sont donnés pour des villes ; des capitales, des villes célèbres y sont décrites en quelques lignes, & souvent. par un abus contraire, on y décrit des villes qui n’ont jamais existé ; enfin il n’y a nul plan, nul ordre, nulle proportion dans l’ensemble & dans les parties. On y rencontre, à la vérité, quelques articles excellens, comme le mot Géographie, par M. Robert de Vaugondy. Nous nous ferons un devoir de les conserver en entier.

Notre premier objet a été de corriger toutes les erreurs, de suppléer aux omissions, de réduire