Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T01.djvu/740

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PAS prunelle doit paroître sans arrêt & pleine de feu, aussi bien que le blanc de l’œil & les paupières. Les narines sont pâles, ouvertes, plus marquées qu’à l’ordinaire, & retirées en arrière, ce qui cause des plis aux joues. La bouche peut être fermée & faire connoître que les dents sont ferrées. La lèvre de dessus excède cèlle de dessous, & les coins de la bouche doivent être retirés en arrière & fort abbaissés. Les muscles des machoires paroissent enfoncés. Il y a une partie du visage dont la couleur doit être enflammée & l’autre jaunâtre. Les lèvres sont pâles & livides.

CHAPITRE XIV . La haine. De la jalousie s’engendre la haine, & comme la haine & la jalousie ont un grand rapport entr’elles, & que leurs mouvemens extérieurs sont presque les mêmes, nous n’avons rien à remarquer en cette passion qui n ait été observé dans la précédente.

CHAPITRE XV . La tristesse est une langueur désagréable, où l’ame reçoit des incommodités du mal ou du défaut que les impressions du cerveau lui représentent. Cette passion se figure aussi par des mouvemens qui semblent marquer l’inquiétude du cerveau & l’abbattement du cœr ; car les côtés des sourcils sont plus élevés vers le milieu du front que du côté des joues. Celui qui est agité de cette passion, a les prunelles troublées, le blanc de l’œil jaune, les paupières abbattues, & un peu enflées, le tour des yeux livides, les narines tirant en bas,, la bouche entr’ouverte, & les coins abbaissés. La tête paroît nonchalamment penchée sur une des épaules ; toute la couleur du visage est plombée, & les lèvres pâles & sans couleur. L’abbattement étant produit par la tristesse, occasionne les mêmes effets.

CHAPITRE XVI . Douleur corporelle simple. Cette passon produit à proportion les mêmes mouvemens que la précédente, mais moins aigus. Les sourcils s’approchent & s’élèvent moins ; la prunelle paroît fixée vers un objet : les narines s’élèvent, mais le pli des joues est moins sensible. Les lèvres s’élèvent vers le milieu, & la bouche est à demi ouverte.

CHAPITRE XVII . Douleur aiguë. La douleur aiguë fait approcher les sourcils l’un de l’autre, & les élève vers le milieu. La prunelle se cache scus le sourcil ; les narines s’élèvent & marquent un pli aux joues ; la bouche s’entr’ouvre & se retire ; toutes les parties du visage sont agitées en proportion de la violence de la douleur.


CHAPITRE XVIII . Extrême douleur corporelle. Si la tristesse est causée par quelque douleur corporelle, & que cette douleur soit aiguë, tous les mouvemens du visage en témoigneront la violence. Les sourcils seront encore plus élevés que dans la précédente passion, & s’approchèront encore plus l’un de l’autre. La prunelle sera cachée sous le sourcil, les narines s’éléveront aussi de ce côté-là, & marqueront un pli aux joues. La bouche sera plus ouverte que dans la précédente passion, & plus retirée en arrière ; ses coins approcheront de la figure quarrée. Toutes les parties du visage paroîtront plus ou moins marquées, plus ou moins agitées, selon que la douleur sera plus ou moins violente.

CHAPITRE XIX . La joie. Si au lieu de toutes les passions dont nous venons de parler, la joie s’empare de l’ame, on remarque alors très-peu d’altération dans le visage de ceux qui en ressentent les douceurs. Le front est serein, les sourcils sans mouvement & élevés par le milieu ; l’œil est médiocrement ouvert & riant, la prunelle vive & brillante, les narines tant soit peu ouvertes, les coins de la bouche modérément élevés, le teint vif, les joues & les lèvres vermeilles.

CHAPITRE XX . Le ris. De la joie mêlée de surprise, naît le ris. Ce mouvement s’exprime par les sourcils élevés vers le milieu de l’œil & abaissés du côte du nez. Les yeux presque fermés paroissent quelquefois mouillés de larmes qui ne changent rien au visage. La bouche entr’ouverte laisse voir toutes les dents. Les extrémités de la bouche retirées en arrière sont faire un pli aux joues qui paroissent enflées ; les narines s’ouvrent, & le visage devient rouge.

CHAPITRE XXI . Le pleurer. Les changemens que cause le pleurer sont très marqués. Le sourcil s’abaisse sur le milieu du front ; les yeux sont presque fermés, mouillés, & abaissés du côté des joues. Les narines sont enflées, les muscles & les veines du front forts apparens. La bouche fermée occasionne, par l’abaissement de ses côtés, des plis aux joues ; la levre inférieure renversée presse celle de devant : tout le visage se ride, se fronce & devient rouge, surtout à l’endroit des sourcils, des yeux, du nez & des joues.

CHAPITRE XXII . La colère. Lorsqu’elle s’empare de l’ame, celui qui ressent cette passion a les yeux rouges & enflammés, la prunelle égarée & étincellante, les sourcils tantôt abattus, tantôt élevés également ; le front paroît très ridé ; on remarque des plis entre les yeux ; les narines s’ouvrent & s’élargissent ; les levres