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toutes les notions acquises postérieutement à cette première édition.

3°. Le complément de la nomenclature de toutes les parties.

4º. La correspondance rigoureuse entre le discours & les planches.

5°. La réduction de ces mêmes planches, la suppression des inutiles, & leur remplacement par d’autres plus utiles.

6º. La réforme d’un plan trop peu favorable à l’instruction, & qui rejetoit sur le lecteur une peine que l’auteur doit toujours lui épargner.

Quant au plan de travail adopté par les auteurs & rédacteurs de cette Encyclopédie méthodique, on sent que le succès de cette nouvelle entreprise ne peut dépendre que de la perfection de chacune des parties.

La première & la principale attention de chaque auteur a été de circonscrire son travail, de bien connoître les limites dans lesquelles il devoit se renfermer, & de dresser le plan de la science ou de l’art dont il s’est chargé, de manière qu’il n’y ait ni doubles emplois ni omission des articles communs à plusieurs sciences, par le renvoi que les divers auteurs s’en feroient les uns aux autres, comme M. Diderot s’en plaint dans le morceau que nous avons cité.

Ces limites ont été quelquefois difficiles à fixer ; il y a des sciences qui embrassent tout ce qu’on veut, & dont le circuit n’a jamais été bien déterminé ; telles sont, par exemple, les sciences économiques. Les auteurs sentent qu’il n’y a qu’un concert parfait entre eux qui puisse conserver à cet ouvrage le caractère d’unité dont il a besoin.

Un des défauts principaux de l’ancienne Encyclopédie consiste dans l’imperfection de la nomenclature, qui fait qu’on a quelquefois de la peine à y trouver ce qu’on y cherche : il y a telle science, comme la Marine, où il manque plus des trois quarts des mots, & il n’y en a aucune où il n’en manque un très-grand nombre : il a donc fallu que chaque auteur, dans la nouvelle édition, s’attachât à compléter sa nomenclature, & recherchât dans les ouvrages originaux, publiés sur chaque science, tous les mots qui ont pu échapper aux premiers auteurs de l’Encyclopédie.

Pour ne pas tomber dans l’inconvénient de l’omission des mots communs à plusieurs sciences ou arts, on a jugé à propos de faire un relevé exact de ces mots, pour que chacun pût voir comment & jusqu’à quel point ils sont de son domaine.

L’article Air, par exemple, sera également traité par le chimiste, le physicien, le médecin ; tous doivent en parler, mais différemment & sans se répéter. Le chimiste parlera de la décomposition de l’air & de ses différentes espèces. Le physicien l’envisagera comme élément, & parlera des différentes expériences auxquelles on le soumet ; il le considérera comme un des grands moyens que


la nature emploie, soit comme ressort de la végétation, soit comme une des principales causes des météores & des vents. Le médecin considère plus particulièrement l’air par rapport à sa salubrité, à son action sur le corps humain, à sa quantité dans les alimens. Cet exemple suffit pour rendre sensible toute cette théorie des mots communs, & pour prévenir toute confusion dans les divers emplois qu’on en sera.

L’étendue de chaque dictionnaire doit être réglée sur l’utilité de chaque science, & sur les progrès qu’elle a faits ; ce qui n’a pas toujours été assez observé dans l’ancienne Encyclopédie, dont plusieurs articles ont besoin d’être abrégés, & plusieurs autres d’être étendus, pour pouvoir être ramenés à cette règle de proportionner tout au degré d’utilité. Il eût été très-inutile de travailler à de nouveaux dictionnaires, s’ils ne devoient pas l’emporter sur ceux qui existent dès à présent sur chaque matière. Il faut que cet ouvrage, essentiellement le plus utile de tous dans son ensemble, le soit de plus, non seulement dans la distribution de ses parties, mais encore dans la manière dont chaque article sera traité.

Chaque traité ou dictionnaire (car nous prenons indifféremment ces deux mots l’un pour l’autre, puisque le dictionnaire deviendra toujours un traité au moyen de l’indication de l’ordre où les articles doivent être lus), chaque traité contiendra des définitions de tous les termes de la science & de l’art qu’il a pour objet, une exposition succincte des différens systêmes ; l’histoire abrégée de la science & de ses progès ; enfin tout ce qu’il y a de vrai, de réel, & sur-tout d’utile dans chaque science & dans chaque art. Le style doit être toujours relatif au sujet ; chaque chose a son ton, & cette diversité de tous, selon la matière, est une source de variété dont cet ouvrage immense a besoin.

A la tête de chaque dictionnaire il y aura un discours préliminaire & un tableau d’analyse pour indiquer, comme nous l’avons dit, l’ordre dans lequel tous les mots doivent être lus, comme si chaque dictionnaire n’étoit qu’un traité didactique : par ce moyen le lecteur voit, pour ainsi dire, d’un seul coup-d’oeil le tableau de chaque science & la liaison de tous les mots qui y ont rapport, ou plutôt de toutes les idées qui en sont les élémens.

On aura soin de ne pas trop multiplier les renvois, on en sera même heureusement dispensé par ce tableau d’analyse, par cette indication de l’ordre encyclopédique des mots de chaque dictionnaire ; si cependant quelques articles exigent des renvois, on aura grand soin de les remplir à l’endroit indiqué.

Nous venons de tracer les engagemens généraux que prend avec le public la société entière des auteurs & rédacteurs de la nouvelle Encyclopédie : mais comme ce Prospectus n’est qu’un abrégé du Prospectus général qui paroît en même