que le lecteur puisse y recourir au besoin. Ce vocabulaire sera le premier tome de l’Encyclopédie méthodique, & il est de la plus indispensable nécessité.
Il sera précédé du discours préliminaire de M. d’Alembert, de l’arbre encyclopédique du chancelier Bacon, de celui de MM. Diderot & d’Alembert, des diverses préfaces de l’ancienne Encyclopédie, & de l’histoire de ce dictionnaire, des différentes éditions qui en ont été faites, & de leur appréciation. On placera aussi, au commencement de ce premier volume, le frontispice réduit de la première édition de l’Encyclopédie, & les portraits des premiers rédacteurs (MM. Diderot & d’Alembert), juste hommage qu’on aime à leur rendre, & qui ne peut être mieux placé qu’à la tête de cette nouvelle Encyclopédie.
Après ce tribut d’une reconuoissance éternelle, payée aux inventeurs, n’a-t-on pas le droit d’en réclamer beaucoup aussi pour ceux qui proposent aujourd’hui de donner au livre, essentiellement le plus nécessaire, le plus haut dégré d’utilité possible ? Facilité d’instruction par la voie commode des dictionnaires ; solidité & complément d’instruction par le rapprochement & la réunion de tous les articles d’une même science dans chaque dictionnaire, & par l’indication de l’ordre dans lequel ces divers articles doivent être lus pour former un traité complet ; perfection enfin de l’instruction par la correction de tant de fautes, par l’addition, non seulement de tant d’articles particuliers, mais de grands objets & même de Sciences entières, omises dans l’Encyclopédie.
Le Prospectus général dont nous venons de parler, & tous les Prospectus particuliers qui en sont le développement, & où chaque auteur envisage sa science particulière, non seulement en elle-même, mais dans tous ses rapports avec le plan général, mettent le lecteur en état de juger s’il fut jamais une entreprise plus vaste, plus noble, plus utile, plus nécessaire même, & plus digne d’encouragement à tous égards, que cette Encyclopédie corrigée & rédigée par ordre de matières.
AVIS de M. PANCKOUCKE, entrepreneur de cette édition.
UNE édition complète de l’Encyclopédie, par ordre des matières, nous a paru si effrayante au premier coup-d’oeil, que, quelque habitude que nous ayons des grandes entreprises en Librairie, ce n’est qu’après y avoir très-mûrement pensé, & avoir considéré la possibilité de son exécution sur toutes les faces, que nous nous y sommes engagés & que nous avons résolu de l’entreprendre. Nous n’ignorons pas le nombre des éditions qui existent de ce grand ouvrage, les contrefaçons qui en ont été faites chez l’étranger, la modicité du prix de quelques-unes de ces éditions contrefaites ; mais nous savons aussi une vérité générale en librairie, c’est que lorsque l’utilité d’un livre est bien reconnue, lorsque le goût du public. s’est manifestement déclaré en sa faveur, il y a moins de risques à le réimprimer, que tout autre livre nouveau, dont la vente n’auroit point encore constaté le succès ; & que ce risque diminue considérablement, & donne même la plus grande espérance de réussite, si le livre est presque refait à neuf, comme il en, est ici question, par des écrivains dignes de la confiance de la nation & du public éclairé, s’il est complété ([1]) & perfectionné dans chacune de ses parties, & si l’on a pu, par la combinaison du caractère, du format, de la justification & de la réduction des planches, le donner à un prix si modéré, que quoique l’ouvrage soit augmenté du double par rapport au
discours, il ne soit réellement qu’au tiers du prix de la première édition in-folio : de sorte que cette édition puisse réunir les avantages qui seuls pouvoient en assurer le succès : texte excellent, format commode, édition correcte, & bon marché.
Nous ne vendrons séparément aucun de ces dictionnaires encyclopédiques, parce chue notre objet n’a point été de publier des dictionnaires particuliers de chaque science ou art, mais d’entreprendre une Encyclopédie complète par ordre de matières. D’ailleurs la plupart de ces dictionnaires ne sont point travaillés pour être publiés séparément, un seul exemple en convaincra.
Le dictionnaire universel & raisonné de Physique, par M. Brisson, 2 volumes in-4o. & un de planches, que nous venons de mettre en vente, avoit d’abord été entrepris pour faire partie de l’Encyclopédie méthodique ; mais comme nous n’avions point de dictionnaire particulier de Physique, nous jugeâmes qu’il pourroit être agréable au public de publier celui-ci séparément ; & pour le mettre dans cet état, il a fallu y ajouter une multitude d’objets appartenant essentiellement à un dictionnaire particulier de Physique, comme des articles élémentaires de mathématiques, de chimie, d’anatomie, &c. ; articles qui seroient superflus & feroient double emploi dans ce même dictionnaire faisant partic de l’Encyclopédie méthodique, parce que tous ces objets sont traités séparément dans les autres dictionnaires composant l’Encyclopédie méthodique.
Tous ces dictionnaires Encyclopédiques seront
- ↑ (1) Cette Encyclopédie comprendra au moins trente mille articles plus que l'ancienne.
