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! peintres Italiens. Il copia tous ceux que pof- , 
fédoit un marchand qui’ voulut bien lui ouvrir

i fon magafin, & alla entuite pafTer deux ans à ’ Rome, un an à PadoLie , & deux à Venife. Son ardeur fut récompenlee ; il devint l’un des meilleurs payfagifles de ia Hollande. Son feuille exprime les différentes elpèces d’aibres , fa touche variée n’a pas de manière & efl inf-- pirée par la nature ; fes plans font bien raifonnés & la vapeur favamment répandue en indique

les diftances
il joint à un fini précieux une

facilité qui feroit croire que fes ouvrages lui ont peu coûté , & une couleur en même temps chaude & vraie. On reconnoît dans fes compofitions que les études en ont été faites aux environs de Rome, ou dans les montagnes des Alpes. Il eft mort en 1726 , à l’âge de quatre-vingt ans.

Il a gravé lui-même un grand noftibre de

fes payfages , dont la plupart font dans le genre

■ hé’oïque.

Jean Gotlieb Glauber , frère de Jean, s’eft aufïï diilingué dans le payfagc ; fes compofitions font agréables , fa couleur vraie , fes figures & ; fes animaux d’un bon deflln, ,. Ces artiftesavoient une lœur , nommée Diane, qui a réulfi dans le portrait , & qui a peint quelques tableaux d’hiftoire.

(246) Jean Van Ciéef , de l’école Flamande , ne à Venloo , dans le pays de Gueldre , en 1646, fut élève de Gafpard de Crayer, peintre d’hiftoire , admiré même par Rubens. Van Cléef devint lui - même l’un des plus habiles maîtres de la Flandre , acquit de la fortune & de la célébrité , & décora de fes i ouvrages la plupart des églifes de Gand. I Plus grand deffinateur que fon maître , mais moins brillant colorifte , il fc fit une belle & large manière. Son pinceau étoit coulant & facile. Quoiqu’il s’ait pas vu l’Italie , fes compofitioas tiennent moins de l’école où il s’étoit ■ formé, que des grands maîtres Italiens. Il étoit intelligent dans fes difpofitions & riche dans ■ fes ordonnances , mais fans confufion. Quelques uns de fes tableaux pourraient être pris pour des ouvrages du Poufîin. Il efl regardé comme celui des Flamands qui ait le mieux entendu ■ l’art de draper. Ses têtes de femmes font pleines d’agrémens , fes figures d’enfans font charmantes. Il eft mort en 1716 , âgé de foixante & dix ans.

Comme il n’a guère fait que des tableaux d’autel & des plafonds , fes ouvrages font très rares dans les cabinets.

■’■ (147) Jean Van Hugtenburch , de l’école Mollandoife , né à Harltm en 1646, eut pour dernier maître le célèbre Vander Meulen. Comme Vander Meulen peignit les vidoires P E ï

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de Louis XIV , Hugtenburch peignit celles du prince Eugène. Il avoitune couk-ur vigoureufe & vraie, nne exprefiion très jufle, une touche fpirituelle , l’art de diflinguer les nations non feulement par le coftume , mais par le caraâère de phyuonomie. Il avoir vu Rome, il fit fon féjour ordinaire à la Haye, & mourut à Amfcerdam en 1733, âgé de quacrevingt-fept ans.

Il a gravé à l’eau-fcrte Se en manière-noire d’après lui - même & d’après Vander Meulen, (248) Marie Sibylle MéRIAn, de l’école Allemande, née à Francfort en 1647, & fille d’un habile graveur, efl : célèbre comme peintre & comme naturalifbe. Quoiqu’elle ait époufé un peintre & architeéle nommé Graff, on lui a confervé le nom de Mcrian qu’elle a i !Iufl :ré. Elle a peint avec une fingulière perfeélion les infeéles , & les plantes dont ils fe noin-rifTenr. Elle a auffi écrit l’hifloire de ces animaux &■ non contente d’étudier ceux qui naiffent en Europe , elle a royagé à Surinam pour étudier ceux qui font particuliers à cette contrée. La plupart de fes ouvragées font à Pétersbourg dans le cabinet de l’académie des fciences. Ils font admirables par la précifion de l’étude & par la vivacité de la couleur. Ceux qui m’ont fcmblé les plus beaux fe trouvent dans fon manufcrir. Cette femme eftimable efl : morte à Amfterdam en 1717, à l’âge de foixante & dix ans. (249) Godefroy Kneiler , de l’école Allemande, naquit à Lubeck en 164S , & fut élève de Rembrandt ; mais il fit le voyaçe d’Italie & ne fuivit pas ia manière de fon maître. L’amour du gain le fixa au genre du portrait & l’engagea à s’établir en Angleterre. Dans fon meilleur temps, il imita Van-Dvck ■ mais ce qu’il chercha le plus dans la fuite fut de fe faire une manière très expéditive , & par avarice, il chargeoit des peintres très médiocres de traiter les acceffoires. Il eft mort à Londres en 1726 , âgé de foixante & dix-huit (250) Antoine Franceschini , de l’école Lombarde, né à Bologne en 1(348, fut élève du Cignani. Il avoit de la grâce , un bon goût de delFin , de l’art & de la grandeur dans la ccmpofition , de la finefl’e dans la touche & : dans les formes ; il faifoit très bien les enfans, & avoit une bonne manière de draper. Sa peinture a fouvent de la féchereffe , mais dans fon bon temps, il avoit une couleur douce , claire «S ; fort agréable. Ses frefques étoient très vigoureufes. Il a coloré foiblement dans fa vieilleffe mais il a toujours confervé la correftion Après avoir joui d’une réputation méritée , & avoir été occupé à Rome , à Gènes , à Bologne , P ij


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