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de Venile, & recueillit dans toutes ces villes , une ample moifTon d’études ; le plus grand nombre de les ouvrages eft à la Haye , & , fuivant M. Defcamps, ils font autant de modèles pour les artiftes. On ignore l’année de la mort. (2,56) Jean Verkoiie, de l’école Hollandoife , né a Amllerdam en 1650, étoit fils d’un leirurier, & fut élevé dans 1b métier de fonpèie. Bleffé à la jambe à lâge de dix-ans , 8c très-long-temps incommodé de cette blefl’ure, il n’eut d’autre amufcraent que de delFiner d’après des eflampcs : il fe procura des livres de peifpective & apprit feul cette partie des mathématiques : enfin rétabli de fon incommodité , il effaya fans maître de peindre à l’htiile , & fe perfedionna fous Jean Lievens , aOTcz habile peintre d’hiftoive & do portraits qu’il eut bientôt furpalTé. Il fut tellement chargé de portraits qu’il ne put conficrer que très peu de temps à l’hlftoire , & l’on eft étonné du talent qu’il montre dans un genre qu’il avoir fi peu cultivé. Il eft mort à Delft en 1693 , âgé de quarante - fept ans. Il a gravé en manière noire.

- NicotAS Verkoiie, fils & élève de Jean, naquit à Delft fn 1673. Il fit d’abord le portrait ; maïs fe confacra bientôt entièrement à riiifioire. « Le mérite de fes ouvrages conn fifte, dit M. Defcanrps , dans un delfin correft. , une bonne couleur & une belle fonte jj dans fes petits tabl=aux. S’a touche eft ferme, quoique mooUeufe ; les fujets de nuit » qu’il a traités font très-recherchés & très-piquans ». Il a auffi peint en grand^ Il avoir beaucoup de talent pour defiiner à l’encre de la Chine,. & fes defTins font portés à un très-haut prix. Il tient un des premiers rangs entre les graveurs en manière noire. Cet artifle ne perdoit aucun inilant , & les momens qu’il déroboit à l’art étoient confacrés à la leâure. Il lifoit même en prenant fes repas. Il eft mort en 1746 , âgé de foixante & treize ans. (157) Pierre Evckens , de l’école Flamande , & natif d’Anvers, occupe un rang dïftingué parmi les artiftes de cette école, ïl tâcha de llippléer par une colleélion d’eftampes d’après les grands maître- Italiens, & de .plâti es d’après l’antique, au voyage d’Italie. ïl compolbit avec beaucoup de jugement : tout eft lié, rien n’eft inutile dans fes compofitions. Son de’flïn eft corrcft , fes expreffions jufles , fes draper’" ’ 'es , fes fonds enrichis de payf ’dure , fa couleur chaude &

.’ ferme & facile.

Hailé, de l’école Prançoife,

ns fon temps, entre les pein-

voit de lui, à Notre-Dame,

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un tableau repréfentant Saint Jean devant la porte latine. Il eft mort à Paris en 1674. j Claude-Guy Halle, fon fils & fon élève, naquit à Paris en 165 1 , & ne fortit jamais de fa patrie. Il eut plus de fageffe que de chaleur, & réunit à un degré m.oyen les différentes parties de fon art. Son coloris étoit agréable , mais non vigoureux, fon deffin étoit eorred , fans être tout-à-fait exempt de manière, fes compofitions avoient de la richeiTe fans être chargées. Sa grande intelligence lui procuroit des effets piquans. Il a fait pour l’eglife de Notre Dame les’ vendeurs chafTés du temple , & l’Annonciation , ouvrage d’un ftyle aflez agréable , pour que Dandré Bardoh le juge digne de l’école du Guide. Ses ouvrages peignent fon caradère , & ont pliis de douceur que d’élévatien. Il fut lié avec le Brun , fans tirer aucun parti de cette liaifon pour fa fortune , & ne fut point employé par les miniftres , parce qu’il négligea de leiir faire la cour. Il eft mort à Paris en 1736, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans.

G. Edelinck a gravé trois frifes d’après ce peintre : L. Simonneau , Saint-Athanafe étudiant l’écriture, & J. Audran , le ferviteur d’Abraham offrant les préCens à Rebecca. Noël Halle , fils de Glaude Guy , né à Paris en 171 1, fut élève & imitateur de fon pore. C’eft un de ces artiftes qui ont eu fort peu de défauts, mais à qui la nature a refuie ce feu qui donne la vie aux ouvrages de l’art. Il fut décoré de l’ordre de Saint-Michel. Le tableau qu’il a fait pour l’eglife de St. Louis à Vcrfailles , & qui eft un de fes beaux ouvrages , peut donner une idée de fon talent. Il eft mort à Paris en 1781 , âgé de foixante & dix ans.

Ch. le Vaffear a gravé, d’après ce peintre, Antiochus Epiphane diélant les dernières veloutés ; & S. Ch. Miger, lo changée en va^che, & reconnue par l’on père.

(2.59) Jean-Baptiste Santerre , de l’école Françoife, né à Magny , près de Pontoife, er» 1651 , de parens pauvres, fut élève de Bon Boullongne. Il n’avoir point apporté en naiffant des difpofiiions faciles : il y fuppléa par un travail opiniâtre, & par l’étude de la na* ture. Avec peu de génie pour la compofitio.n, il fe borna à peindre le portrait & des fujets d’hiftoire & de fintaifie qui exigeoient peu de mouvement & peu de figures. Malgré la ftérilité de fon efprit, fa difficulté dans l’exécution , & fa froideur naturelle , il eft un des maîtres qui font le plus d’honneur à l’école Françoife , parce qu’il a bien lu connoître fes forces , qu’il n’a jamais tenté de les excéder, & que, par conféquent, il a très-’ heureufement franchi la carrière peu vafte