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couîeuf & a donné dans un ton bleuâtfg. Il peut être compris entre les maîtres qui ontconça ce qu’on appelle de belles machines ; il efl : inutile d’avertir que ces belles machines ne fuppofent pas les véritables beautés de l’art. Il fut employé par le plus grand nombre des princes de fon temps , il n’efl : mort qu’en 1747 , âgé de près de quatre-vingt-dix ans, & n’ayant preique quitté fes pinceaux qu’en ceflant de vivre.

Il a gravé lui-mêmaà l’eau-forte. Jof. Goupy a gravé d’après lui Zeuxis peignant une Vénus d’après cinq beautés différentes ; & Wagner, la Vierge, l’Enfaot - Jéfus & le petit Saint-Jean.

. (270) JosEîH ViviBM , de l’école Françoife , naquit à Lyon en 1657 , & fut élève de le Brun. 11 s’eft coniaeré au portrait, qu’il a -quelquefois accompagné de figut’es allégoriques & l’on reconnoît alors l’école dans laquelle il s’étoit formé. Il a principalement peint au paftel, & s’eft fait dans ce’genre une très grande réputation qu’il • conlerve juftement , ik. qui durera plus que- fes ouvrages. Il faififfoit très heureufement les reffemblances, & imprimoit ’aux têtes un caraâère de vie, mérite éminent qui tient à l’evpreflion. Sa couleur efl pâteufe & fondue, fa touche mâle , & fes teintes d’une belle fraîcheur. Il fit, par ordre.de l’élefleur de Cologne , un grand morceau repréfentant la réunion de la maifon de ce prince & de celle de Bavière longtemps divifées par la guerre ; il vouiut , malgré fon grand âge , aller préfenter lui-même ce tableau , & mourut dans le palais de l’cleâeur, en 1735, âgé de foixante & dix -huit ans.

Le roi poflëde de ce peintre , la famille en grand du dauphin , fils de Louis XIV , le portrait en bufle du duc de Berry, & celui de l’éledéur de Bavière.

G. Edelinck a gravé d’après lui les portraits lies dodleurs de Sorbonne Hameau & Blampignon ; & Vermeulen , Philippe V , roi d’Efsagne.

(271^ François-Pierre Verheyden , de l’école Hollandoife , né à la Haye en 1657 , fut fculpteur jufqu’à l’âge de quatorze ans , iSr il fe diftinguoit dans cet art ; ce fut alors ifeulem-ent qu’il changea fon cifeau contre la iroffe ; il s’efiaya d’abord à copier des animaux l’après Sneyders & Kondefcoeter, & ne tarda )as à étonner pas fes progrès. On admire le feu lu’ii mettoit dans fes grands tableaux de chafle ; 1 peignit aufTi les animaux à plumes , & il ne lui nanqua pour atteindre aux premiers rangs dans ■ e genre, que d’être entré plutôt dans ia carlère. Il eft mort en 1611 , âgé de çinquanteiuatre ans.

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(^yz) Jacquej de Hebs , de l’école Hollandoife , né à Utrecht en 1657, alla de bonneheure à Rome, & y fit un long féjour. Quoiqu’il eût choifi pour fon genre le payfage , il deffinoit afliduement d’après nature , & devint un des meilleurs defTinateurs de l’académie. Se«  ouvrages plurent tant aux Itailiens qu’il continua de travailler prelqu’uniquement pour eux , niême après fon retour dans fa patrie. Il mourut des fuites d’une chute , en 17Q1 , à l’âge 6e quarante-quatre ans. Son payfage , qui repréfente fouvene des fîtes d’Italie, eft vrai, d’une belle couleur , & d’un pinceau facile ; les animaux & les figures en font defilnés & touchés avec efprit.

•( 273 ) Sébastien Ricci, de l’école Vénitienne , né à Beîluno , en 1659 , fut élève d’un peintre médiocre ; mais à l’âge de vingt ans il alla- puilér de meilleures leçons dans les chefs -d’œuvros dépofés à Rome, à Florence^ à Bologne, à Milan. Sa réputation le fit mander à Vienne par le roi des Romains , à Florence par le grand duc de To’canc , & enfin à Londres par la reine d’Angleterre. Il paffa par la France , y fit quelque féjour , & y fut reçu de l’académie royale. Il donna pour morceau de réception une allégorie en l’honneur de la France.

Il peignoit bien j avoît un deffin correû , un bon goût de draperie , & donnoit aux têtes un beau caraâère : il avoit une couleur fraîche, - argentine , agréable, & une belle harmonie. Il traitoit fur tout d’une manière agréable les parties qui n’étoient éclairées que da reflet, & donnoit à fes tableaux un effet féduifant. Sa chaleur tenoit de la fureur de l’enthoufiafme. On peut dire qu’en général il poiTédoit bien l’art d’agencer de grandes compofitions , quoiqu’on puiffe lui reprocher quelquefois d’avoir négligé cet art & trop difperfé fes figures. Il n’a pas toujours, été exempt de manière, même dans la couleur, & quoique fes bons ouvrages foient dignes d’admiration , il pourroit être dangereux de chercher à l’imiter. Comme il a vécu long- temps, il n’cfl pas étonnant qu’il fe trouve de lui des tableaux doucereux , de peu d’effet & drapés mollement. Il eft mort à Venife en 1734 , âgé de près de Ibixante & quinze ans.

Zucchi a gravé, d’après ce peintre, le prophète Nathan annonçant à David la punition de ion péché ; Wagner , Saint - Dominique brûknt les livres des Albigeois ; P. ’Monaco, l’adoration des bergers.

Marc Rièci ,’ heveu de Sébaflien , ne 1 Belluno, en 1679, mort à Venife en 1726^ s’efl diftingué paï des payfàges, & ’en^ a gravé lui -même plufieurs à- l’eau -forte. Fr. Eartolozzï a gravé •d’apîè^-’ ' ce ’peintre iln -gayfagjS (3


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