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Cacus, & le tableau ovale du fallon de la Paix à Verfailles, &c.

(ji6) FRANçois-PAur Ferg, de l’Ecole Allemande, né à Vienne en Autriche en 16851, repréfentoic , dit M. Defcamps , » comme Bergheni & Wouvermans, les fêtes champêtres, » le travaux des Villageois. Il ornoit fes payfages , de ruines &• d’architedure du meilleur choix ; la pierre & le marbre étoient » diftinftement imités, fans lechereffe & fans » froideur. Son goût de colorier, dans fcs » premières années, tenoit de la vigueur & » de la force des maîtres d’Italie. Il ne fit » enfuite que conliilter la nature , abandonna >« le préjugé de l’imitation de manière, & w ne fuivit plus que la manière qu’infpire la n vérité, qui efl plus claire & plus vague. » Sa couleur efl bonne , & fa touche facile. » Ses compofitions font d’un homme d’efprit : I) chaque figure intéreffe dans fts payfages. » Il deffinoit bien , mais Ces chevaux n’ont » pas la fineffe de ceux de Wouverma-ns ». Cet artifte eftimable, dont les tableaux font aujourd’hui juflement recherchés en Angleterre, efl mort de misère à Londres, à l’âge de cinquante & un anj.

Il a gravé lui-même à l’eau-forte plufieiirs de fes payfages, & les épreuves en font recher-

! chées. Vivarès a gravé d’après lui la conver- 

■ fation champêtre. Son portrait qu’il a peint à Drefde, 8c qui a été gravé par J. F. Baufe , prouve qu’il faifoit aufli le portrait. (327) Nicolas Lancret de l’école Françoife , né à Paris, en 16510, fut élève &)mij tateur deWatteau, & l’on alTure même qu’il ’ lui infpira de la jaloufie, quoique cependant il fut loin de l’égaler. Il étoit agréable par fes compofitions & fon exécution ; il vit fes ouvrages fort recherchés, fut reçu de l’académie royale & mourut en 1747) a l’âge, de cinquante l’ept anSj On a beaucoup gravé d’après lui , lorfque le genre un peu mielleux ds fcs tableaux étoit à la mode.

(317) FrANCISCHËLLO DELIE MuRA,de l’école Napolitaine’ ; on ignore l’année de fa naiffance, le lieu où il vit le jour , & le tems de fa mort •. on fait qu’il vivoit encore en 1756. Il étoit élève de Soiimene, & fut regardé comme un des meilleurs maures de fon temps. Il fut mandé par le roi de Sardaigne, pour orner les galeries du palais de ce prince , & quelques églilès de Turin, De retour à Naples, il travailla pour les principales villes d’Italie & pour les fouverains étrangers. Il entendoir bien la richeffe de la compofition & : l’enchaînement des grouppcs -. il ajuftoit bien fes figures & leur donnoit de bomies altitudes ; m.^is il P E ï

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étoît fort maniéré de defUii , & fa couleur fen-«  toit l’éventail ; elle a de l’agrément , mais elle eft fauffe. Il a-point l’annonciation dans une églife de Mantoue. On voit le chocol.it de la Vierge qui chauffe dans une caff’etiere d’argent : elle a un chat, un perroquet & une belle chaife de velours , à crépines d’or. (319) Jean-Paul Panihi, qu’on appelle fouvent Jean-Paul, de l’école Lombarde, né a Plaifance, en 1691, très-célèbre peintre de ruines. Il fut élève de Lucatclli, & fe forma fur tout par l’étude des monuniens de l’ancienne R.ome. Il efl mort à Florence dan.s un âge avancé. Fr. Vivarès a gravé d’après lui deux tableaux de ruines romaines , & Madame Lempereur, la pyramide de Cellius.

(330) Jean Restout , del’écple Françoife, né à Rouen en 1651, eut pour père un peintre eftime, mais qui ne vécut pas allez pour faire l’éducation pittorefque de fon fils. Le jeune R.eftout vint à Paris, où il entra dans l’école de Jouvenet fon oncle. Il prit la manière de ce très-habile maître, l’aida dans fes ouvrages, & s’il ne devînt pas abfolument fon égal , il efl du moins celui de nos peintres qu’on puilfe le mieux lui comparer. Il n’eût pas fait les chefs-d’œuvre de Jouvenet, mais il eût pu quelquefois foutenir avec lui la concurrence. Il étoit plus aimable de couleur, plus capable de fe plier à traiter des fujets gracieux. On peut voir dans les falles de l’académie, ion morceau de réception qui repréfente Aréthufe fuyant dans les bras de Diane la pourfuite d’Alphée ; à Saint-Martin des Champs, Saint-Paul impofant les mains à Ananie, & le miracle de la pifcine , plufieurs Tableaux à Saint-Getmain-des-Prez , & le plafond de la Bibliothèque de Sainte-Geneviève. Il efl mort à Paris en 1768, âgé de foixante & dix-fept ans. Breveta gravé d’après ce peintre, Jéfus-Chrifl réconforté par les Anges ; & : C. N. Cochin père , Laban s’excufant à Jacob de lui donner Lia, au lieu de Rachel. ( 331 ) Jean-Battiste Tiepolo , de l’école Vénitienne , né en i693,avoitun génie heu* reiix pour la compoîltion , un grand goût de deflin , quoiqu’avec de la manière & :■ de l’incorreâion ; un pinceau moelleux & facile , de l’efprit dans la touche & une’aimable négligence dans l’exécution, un coloris lumineux, qui n’eil repréhenlible que parce qu’il a troo d’éclat & de beauté ; il a.befoin d’être fal’i par le tems. Ses têtes de femmes font très-agréables. La plupart des ouvrages de cet Artifte font des plafonds à frelque. Il efr mort à Venife en i77"’ ? ^g’^ ^^ foixante fe dixfept ans.