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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/186

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I7<5 PIE

ce derniei- eft un camée repréfentant la tête de Phocion l’Athénien , Jacques de Tre-[o embelîiflbit alors l’Efcurial par fes ouvrages en ce genre.

Quand l’empereur Rodolphe II monta fur le trône, il protégea les arts, fit fleurir celui do la giravure en AUemagne dans le dix-feptième fiècle, & employa particulièrement Cafpard Léeman 8z Miferoni : mais aucun de ces graveui’s n’a pu l’outenir le parallèle du Coldoré qui fleuri (Toit en France vers la fin du feiziéme fiècle, & qui a vécu jufques fous le règne de Louis XIII. Cependant, parmi ies graveurs François, perfonne n’a mériié cette brillante réputation dont Fluviuj Sirlit a joui dans Rome jufqu’à fa mort, arrivée le 15 Août 17 :^7. On ne connoît aucun graveur moderne qui l’égale pour la finefle de la touche. Il nous a donné, îur des pierres fines , des rêpréfentations en petit des plus belles fiatues antiques qui font à Rome ; le groufpe du Laocoon eft fon chefd’œuvre.

Celui qui fe diftinguoit dernièrement Je plus dans cette ville, eft le chevalier Charles Confian^i ; il a gravé fur des diamans , pour le roi de Portugal , une Léda & une tête d’Antinous (i).

Je n’ai point parlé des graveurs qu’a produit l’Angleterre, parce que la plupart font demeurés fort au-deffous du médiocre ; il faut pourtant excepter Charles- C/i ré tien Reifen , qui a mérité une des premières places entre les graveurs en creux fur pierres fines , & qui a eu pour élève un nomme Claus, mort en 1739 ; enfuite Smart , & enfin Scaton qui étoit de nos jours le premier graveur de Londres. Mais nous avons lieu de regretter un de nos gtaveurs François mort en 1746, & qui faifoit honneur à la nation : je parle de François-Julien Barier , graveur ordinaire du roi en pierres fines , homme de goût, né induftrieux , & qui a fait, en l’un & l’autre genre de gravure, des ouvrages qui ont affuré fa réputation : il ne lui manquoit qu’une plus parfaite connoiîTance du deffin. M. Jacques Guay qui lui a fuccédé , ne doit pas craindre d’elfuj’er un pareil reproche : il deffine bien & modèle ds même. Il a vifité toute l’Italie pour fe perfeftionner , & a retiré de grands fruits de fes voyages. Il a jette beaucoup d’efprit fur une cornaline où il a exprimé , en petit , d’après le deffin de Bouchardon , le triomphe de Fontenoy. Pratique de la gravure en pierres fines. Quand on examine avec attention ce que (i) A préfent M. Pikler jouit à Rome d’uiie grande j ^épuiacion pour la gcavute des canaéei, { P I É

Plîne a dit de la manière de graver fur le» pierres précieufes , on demeure pleinement convaincu que les anciens n’ont pas connu d’autres méthodes que celles qui fe pratiquent aujourd’hui. Ils ont dû ie fervir comme nous du touret , & : de ces outils d’acier ou de cuivre qu’on nomme fcies & bcuterolles ; & dans l’occafion 5 ils ont pareillement employé la pointe du diamant. Le témoignage de Pline efl formel, 1. 37. c. 4. & 13. ( On trouvera les détails fur la manière de graver en pierres fines dans le didionnaire de la pratique des beaux-arts. )

Des pierres gravées factices.

L’extrême rareté des ^/£ ;re.f précieufes, & le vif empreffement avec lequel on les recherchoit dans l’antiquité, ne permettant qu’aux perfonnes riches d’en avoir , firent imaginer des moyens pour fatisfaire ceux qui , manquant de facultés , n’en étoient pas moins pofledés du defir de paroître. On employa le verre, on le travailla, on lui allia divers métaux, &" en. le faifant paffer par diftérens dégrés de feu , il n Y 6"t prefque aucune pierre précieufe dont on ne lui fit prendre la couleur & la forme. On a retrouvé ce fecret dans le quinzième fiècle , & on eft rentré en polTeffion de faire de ces pâtes ou pierres faflices que quelques-uns appellent des compofitions. ( On doit aux pierres fadices des anciens fur lefquelles étoient répétés des fujeis graves en pierres fines , la confervarion de plufieurs de ces fuJ3ts dont les pierres fines ont été perdues. Abflrattion faite de la valeur de la matière , qui eft peu confidérée par les amateurs- de l’art antique, les pierres faélices font aufTi précieufes que les pierres fines, puifqu’elles portent l’empreinte fidelle de la compofltion , & qu’elles l’emportent , par confequent , fur la copie la plu«  parfaite. )

JDes auteurs fur les pierres gravées. Entre un fi grand nombre d’auteurs quî, depuis Pline jufqu’à nous , ont traité des pierres gravées , nous ne nous propofons ici que de nommer les principaux. Les curieux peuvent rccotirir à la partie fi intéreffante du livre de M. Mariette qui concerne la bibliothèque dactyliographique : une matière fi sèche a pris entre fes mains des grâces & des ornemens qu’on ne trouve point ailleurs.

On connoît affez , fur les anneaux des anciens, les ouvrages de Kitochius, de Longus, de Kirchman , de Kornman , de Licetti : ils ont tous été réimprimés enfemble à Leyde en 1672. Le livre de Licetti, imprimé à Udine en 1645 , in-4., n’eS à la vérité qu’un ef miférable