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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/246

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nombre, ,& célèbres par des ouvrages danS le genre dont on dilpute,. qu’à un artiilre plein de goât, ii eft vrai, & judemenc célèbre luiniéme ; mais par de pe :i :s ouvrages. Elles pourront fuupçonner que l’habjti tic de compofer des figures de deux ou trois pouces de proportion tout au plus, a fait que fes yeux ont été blefl’és à i’alped des proportions colloffales. ( L )

PRONONCER ( verbe aSif. ) Les moyens par lelquels les arts imitent ik expriment les apparences de la nature forment le langage J des arts. l’iniqueles arts ontun langage, ]i prononcent donc ce qu’ils veulent dire. Les arts parlent aux yeux, ils parlent à l’elprit, ils parlent au lentiment : ils ont donc un langage, ils peuvent donc / ?;"0/zo«f-r. Toutes ces expreffions qui appartiennent proprement à la parole, mais qui ont été métaphoriquement tranTpcrtées aux arts, ont l’ne jufteffe analogique. L’ariifte ignorant ou trop timide, ne fait en queîque ibrre que balbutier le langage de l’art 5 il ne prpnonce pas, L’attifle favant a la jafte hasdielfe que lui inlpire la fcience -, il prononcebien. Quelque.^oisi’ariiLLeeft prélomptueux, lans fcire habile ; il prononce hardiment, fortement, mais pour dire des fottifes, & il r.e manque pas de trouver des gens qu’il rend dupes ce fon aflurance, ce qui eft , dans tous les genres, l’avantage du parleur effronté. On prononce le trait, on / ;/-07207Zi :£ les formes, quand on rend le trait avec netteté, les fermes avec jf-flefie & d’une manière afTurée. On peut dire auffi que l’expreffion.que l’efiet font bien prononcés , quand l’expreilion efl rendue fans équivoque , quand l’effet efl fermement accufe. L’indécifion dans le caraftère efl : an défaut, il doit ^tre bien prononcé.

ï]r.e touche prononcée donne aux imitations de l’art le piquant, la vie , lecaradère qu’elles doivent avoir : une touche molle, indécife eu un témoignage de l’indécifion qui étoit dans l’efprit de l’artifle.

L’orateur qui parle dans une nombreufe afTem. b !ée prononce avec une exagération que rend néceffaire le befoin de (e faire entendre : dans une aflemblée moins nombreufe il lufîit de prononcer haut ; dans un cercle étroit, on fe contente de prononcer nettement. Il.eneftde même des ouvrages de l’art. Un plafond, un tableau qui fera placé loin des yeux du fpeélateur, doit être prononcé avec . exagératicn dans les formes, dans i’exprefïïon, dans l’effet. Un tabl-eau qui doit être vu d’une diftance moyenne, fera fièrement, fortement prononcé. Un tableau de cabinet texz prononcé purement & avec précifion.

On ne pardonne pas à un homme dans la fociété ùs prononcer ’iio^ haut, trop fortement : P R O

n5ai5 dans l’art, on ne h.-.ît pas un ouvrage de 

I cabinet qui efl prononce’ plus fort qu’il ne faut : cette ibrte d :; défaut annonce que l’auteur eft capable de reufûr dans un genre plus grand que celui qu’il a traité, & on l’en eitime davantage. Le fens de l’ouïe efl bleffé par des Ibns trop hauts ; celui de la vue peut lupporter fans peine quclquexagération dans le contour, dans l’effet & dans la touche. L oreille s’approche pour entendre des difcours foiblement & mollement /’/'ononeej : une prononciation foible & molle, dans les ouvrages de l’att , ne dit rien aux yeux ; avant Je les fixer, il faut (avoir les âppeller, & pour les appeller, il faut leur parler un peu haut. (L)

PROPRE (adj) On peut ^eirAre proprement & peindre froidement.

Lî propreté fuppole dans la pratique de la peinture , un foin & : même une recherche qui . s etond fur le choix des couleurs, fur leur préparation , & ce Ibin efl : louable. _Mais fi la ^/o^rerc’ tient plus de place qu’elle n’en doit tenir, dans l’idée que le peintre a de fon art ; fi le foin qu’exige cette propre


embarraffe la marche de l’imagination, fielle refroidit l’infpiration du génie, l’Artiffe trop occupé de peindre proprement, reffemble à l’homme qui, empêtré (fi l’on peut s’exprimer ainli) dans fa parure, n’ofo prefque marcher, pour ne pas en déranger l’économie. S il faut donc recommander la propreté qui regarde le choix des couleurs, les foins de leur préparation & celui des ufbenfiles qui fervent à les employer-, fi l’on peut même recommander aux peintres une propreté générale qu’ils font accules de trop négliger ; il fai ;t les prévenir des inconvéniens d’une propreté trop recherchée dans leur travail, qui, devenue habituelle , ne peut manquer de refroidir leurs ouvrages.

Dans les vertus même ks plus effentielles, il en efl dont l’excès a des inconvéniens fenfibles ; il faut y mettre une mefure &c cette mefure jufte eif en quelque façon , la vertu des vertus. {Article de M. Watelet) PUR ( adj. ) PURETÉ ( fubfl. fem. ) Lz pureté fe rapporte au deffin : c’efl une qualité fupérieure à la correftion. L’abfence de fautes conffitue colle-ci ; m.ais la pureté fuppofe l’élégance & la beauté. L’antique ’ eft /Jî^r/ on n’olcroit accorder le même éloge à bien des maîtres , qu’on ne peut accufer d’jncorrection.

PYRAMIDE ( fubfl fem.) Ce mot eft dérivé du Grec «ryp , qui fignifîe le feu. Tout, le monde eonnoît à peu-jjrès la forme des py- ;