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qui font que certains endroits de ce contour t>ii du trait font privés de lumière & fe delfinent en ombre, il n’y a rien qui ait rapport aux impreflions de l’ame & à.l’cxpreffion des paffions qui-infpirent cependant les ufages les plus fpirituels & les plus intéreffans de la touche.

Si la touche eft marquée par l’artiffe d’après le fentinxent qu’il a du jufte mouvement~^e la figure qu’il delfine ou qu’il peint, elle peut-être Cpirituelle , fine ; elle peut avoir pour faut de faire fentir la grâce ou la force , d’après l’impreflion qu’en a l’arcille. Ce n’eft pas encore !à tout- à- fait ce qu’on nomme couche d’exprelîion ; mais fl le delfii^ateur ou ie peinire f.rononùe ii : appuyé la touche infpiré par l’on imagination qui lu ; reprufenie fortement les accidens que prodjifenr Tur les apparences des corps les grandes painons, ou fi mieux encore , il prononce cet e touche d’après la nature même, alors la touche elt cci.e qu’on appelle touche des grands maires. C’eft le figne in ;mirabio qu’ils imfr’ment à leurs ouvrag ?s, fl^^e qui les fait reconnoître & qui les diftingi.e des copies qu’on en fair . La touche a pi-js ordinaireinent & plus fréquemmenc lieu, lorlqu’ n deiline ou qu’on peint la tê ;e, que dans la reprélen.a ion d>i relte de la figure. Il y en a dei.x railVin :. principales. Prem.èrement , les rrairs du vii’age expriment par beaucoup plus de moyens Ô> ; ibnt l’obiei bien plus habitiiel ie i’acrention de ceux qui obierven :, que les aiine- parties du corps. Les hommes s’expr msntei ; .s’entendent par les regards , ik. les yeux é.anr en poirelFion d’êire les m.roirs de l’amp, c’eft fur eux que le porte l’acten.ion , comme auffi c’oft dans la promptitude & le caractère de leurs mouvemens qu’on comprend j.lus vice oc plus expreliivement la penl’ee. La bouche qui n’eft pas éloignée des yeux eft m.ie par i ;ne infini :é de mufcles qui en modifiant let expreifions. Le nez, le front , les joues accordent leurs mouvemens à ceux des yeux & de la bouche , 5 ; cette réunion de fignes rend en effet la tête le principal organe de l’exprellion , & par conféquen- i’objet oii l’artifte place , prononce , appuyé la touche avec plus ou moins d’energe.

L’ne féconde raifon qui fait que la t-e s’arroge prefque exclufivement, furtout chez les modernes, lepri.ilége d’exprimer, c’eft que, hors les mains, toutes les autres parties étant cou vertes, nous ne pouvons ni bien obferver , ni par conféquent, regarder con.me aulFi importances les expreflions dont toutes les parties du corps font fuicep’.ib !e>.

Cependant comme la nature le>a rendues fjfceptibles chaci-ne à fa manière, de concourir à- l’exprefiîon, ciUoite que tout le mainiien d’un homme contribue à faire conno’itre i’im-T O U

preflion de fon ame & que les extrémités fur-’ tout, comme les mains & les pieds, ont auffi une allez grande variété de mouvemens, il arrive que la négligence qu’on a trop fouvent de connoître bien leur langage, rend les figures froides dans toute l’habitude du corps, tandis que la touche^ quelquefois exagérée, indique dans les tètes un excès de palTion Plus !a touche eft donc énergique, furlevifage d’un homme pafîiunné, plus, ii les autres partie^ ne partagent pas autant qu elles le doivent cette paflion , plus , d :s-je, la figure doit être dans une lone contrariété avec eiie-même ; cette contrariété, fans qu’on s’en rende bien com-’te. dé.ruit ou affoiblit beaucoup l’effet qu’i.n s’eft efforcé de produire. Les habiles pantomimes on doit rappellerroiiV vent les peintres à cet art, qui iè rapproche plus qu’aucun autre de celui qu’ils pratiquent). ie.> habiles pantomimes font coiifi’ler la perreclion de leur.^ imiia’.ionî dans ce poinr Aulîi e célèbre Ga^’ick , qui excelloit dans l’art de l’iniitaiion théà raie , voyant un comédien contrefaire un himaie ivre avec beaucoup de vé- ! rite, par rindeierminaiion des regards, par le délbrdre de fes tiaits & l’embarras de fa paroles lui difoit, obfervanr que le refte de la figure na répondoir pas à ces expreflions : u Mon amiJ » ta tête eft véritabiemînt ivre ; mais tes n mains, tes doigts, te^ pieds, te^ jambes , ton. n curps font plein de raifon. »

Je parloii, de l’inconvénient qui réfilte dt ce que la tête s’attribue trop erolufiremein toute l’exprelTion. Il en eft une fuite qui dor frapper tous ceux qui y réfléchirent un moment c’eft que, par ià , l’idée de iabeaute lé trouvi infeiifiblement réduire parmi" nous ( j’en excepte les artifte^) aux for.ties dttS t aits, abitraâioi raite de leurs rarports & de leu.-s proportion ! rela’ives avec tout le refte de la figure ; ci qui autorife la diverfiré des opinions à cei égart à réduit la beauté à être une forte d’objet à( fan „j e.

Pour revenir à la touche & en donner, s’i ’ fe peut, l’arplication la plus fer.fible, je dot dire que ce qu’on nomme le trait eft une ligm qu’on peut fuppolèr éii ;ale dans toute fon éten due^ & : à l’aide de laquelle on trace la figun des corps, pour en faire la repréfentation pa le deflin ou la peinture. ’

Si l’on s’en tient à défigner cette forme pa un tra t égal, il n’eft rien dans cette manière d’opérer qu’on puiffe nommer la. touche, D^ même fi , en peignant, on marque par une couleur uniforme les fermes d’un corps , cette peinture fera une forte d’enluminure qui n’offrira n caraflère , ni f oz/tÂe -, mai !; fl, en dirigeant crayon, l’artifte fait attention aux accidensparti cul icrs que produit le clair-obfcur fur des objet éclairés & de relief j fi, à l’occafioii de ce acciden