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452 CIR COL ne pourroient être reconnues par cette expérience.

CIRE (subst. fém.) Substance que les abeilles élaborent & qu’elles tirent des végétaux. La facilité qu’elle a de prendre & de conserver toutes les formes qu’on lui donne l’a fait adopter par les sculpteurs pour la confection de leurs modèles : mais ils lui font subir quelque préparation pour la rendre plus maniable. Sur une livre de cire, ils ajoutent une demi livre d’arcançon ou de colophone, & quelquefois de la térébentine, & ils ajoutent à ce mélange une plus ou moins grande quantité d’huile, suivant qu’ils veulent la rendre plus ou moins facile à pétrir. Elle doit être plus dure en été qu’en hiver. On fait fondre ces substances mêlées ensemble, on les jette dans de l’eau tiede, on les paîtrit en forme de bouses, & on les garde sous cette forme, jusqu’à ce qu’on veuille en faire usage. Pour donne à cette cire une couleur plus agréable, un y joint du vermillon ou du brun-rouge.

Les graveurs à l’eau forte employent aussi de la cire pour en faire, autour de leur planche, un rempart qui contienne l’eau forte. Souvent ils se servent de la cire verte dont on fait usage dans les offices : mais elle est gluante & s’attache aux doigts d’une maniere incommode. On doit lui préférer la cire à modeler dont nous venons de donner la recette. Comme il seroit fort inutile de rechercher pour cet usage l’agrément de la couleur, on n’y ajoute pas de vermillon.

Sur les cires qui, dans le travail des fontes, reçoivent l’empreinte du moule de plâtre, & donnent celle du moule de potée, voyez l’article FONTE.

CIRE. Peinture à la cire. Voyez l’article ENCAUSTIQUE.

CISEAU (subst. masc.) Instrument à l’usage des sculpteurs en marbre. Il y en a de différentes formes, & il en sera parlé à l’article SCULPTURE.

COLLE. (subst. fém.) On se sert de la colle de gants, tant pour la peinture en détrempe, que pour encoller les toiles qui doivent recevoir l’impression pour la peinture à l’huile. Elle se fait avec de la rognure de peau blanche de moutons qu’on fait macérer & dissoudre dans l’eau bouillante pendant trois ou quatre heures. On la coule ensuite à travers un tamis dans un vase très propre. Quand elle est refroidie, elle a la consistance d’une gelée.

La colle de parchemin est de la même espèce,


mais plus belle. Voyez la manière de la faire à l’article DORURE.

La colle de brochette & la colle de Flandre, ne différent des deux autres que parce qu’on y employe des peaux plus grossières, & elles servent à ce que les peintres en bâtimens appellent de gros ouvrages. La première se fait avec de gros parchemin, quo les tanneurs tirent des peaux préparées ; & la seconde avec des rognures peu choisies de peaux de moutons, & d’autres animaux.

Les doreurs sur bois se servent, pour préserver le bois des vers, d’une colle dont on trouvera la recette à l’article DORURE.

COLOGNE. La terre de Cologne tire son nom de la ville d’où elle vient. Elle est d’un brun foncé. & très divisée. Elle contient de la terre calcaire, de la terre martiale, en très grande quantité, & un peu de matière bitumineuse. Elle a peine à s’imbiber d’eau, & répand, à cause du bitume qu’elle recèle, une odeur désagréable & fétide. On se plaint de ce qu’elle s’affoiblit à la peinture à l’huile. L’auteur du Traité de la peinture au pastel assure que ce vice ne doit être attribué qu’au défaut de préparation ; & il est persuadé qu’en général les plaintes que l’on fait sur plusieurs substances qu’on employe en peinture cesseroient bientôt, si l’on avoit soin de les purifier parfaitement, suivant leur nature, soit par l’eau, soit par le feu. Il veut qu’on fasse calciner longtemps la terre de Cologne sur la braise, dans une cuiller de fer, ou dans un creuset. Quand on l’aura tiré du feu toute rouge, on la portera dans un lieu aéré pour l’y laisser bruler, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne d’elle-même. Alors on la broyera longtemps avec de l’eau sur le philtre pour l’arroser abondamment. Elle sera d’un brun obscur & olivâtre.

COMPAS (subst. masc.) Instrument plus ou moins nécessaire dans les différents arts qui dépendent du dessin. On s’en sert pour décrire des cercles, mesurer des lignes, a’assurer des distances. Le compas ordinaire est composé de deux branches ou jambes de laiton, de ser, d’acier, ou de quelqu’autre métal. Ces jambes sont pointues par en bas, & jointes en haut par un rivet, sur lequel elles se meuvent comme sur un centre. Les dessinateurs ont assez ordinairement un compas qu’on nomme à quatre branches, quoiqu’il n’y en ait jamais que deux au moment où l’on s’en sert. L’une de ces branches est immobile, les autres se changent à volonté & se fixent au moyen d’une vis. L’une se termine en pointe comme la branche immobile. L’autre est creusée en manière de bec de plume & sert à tracer