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difficultés n’a-t-on fias dîi rencontrer ? combien d’efpcces différentes qui ont chacune des formes & des caraftères diftinaifs dans chaque genre 1 I ! n’exiffe rien dans la nature qui ne puiffe avoir infpiré aux hommes la noble émulation àa delïïner. Elle futleurpremiermaître , comme elle le fera toujours ; la raifon leur donna des principes, & l’expérience leur fit trouver des proportions & des rapports qui ont applani bien des difficultés. L’enfance de cet art a été aulli celle de la peinture , qui d’abord ne confifla qu’en de fimples traits informes & grofliers. La perfection du dejjin amena celle de la peinture, de la fculprure tk de la gravure, dont le principal objet eft l’exprelîion des formes, & par conféciuent le ddffln lui-même. Tous les genres font également honneur aux artifles qui s’y diftinguent , quoique les uns fbient fufccptibles de beaucoup plus de difficultés que les autres. L’étude de la figure qui comprend généralement l’imitation de la forme & des mouvemens du corps humain, la reprélenration de nos adions & de nos vêtemens ; 3’étude des animaux, du payfage , des plantes , des coquilla ;jes , des infecies , &c. Ibnt des genres particuliers ; tous, variés par les formes «à : les caractères, font également fondés l’ur les mêmes principes, quant à la man’tre de les cxpr’mei- , .parce que la lumière agit fur toi’S le., corps de la même manière , 8c avec la même hanaonic. Chacun de ces genres fe fubdiviie ; .par exemple, celui de la tigure produit le genre de l’hijloire , des hataïlUs , du portrait , &c.-

Le plus noble de tous ces genres eft fans contredit celui qui le prcp&fe l’imitation du corps humain. Que l’on confidcte le. ; rapports & l’analogie des parties du corps qui doivent concourir à exprimer , par exemple , les palTions des hommes, leur caraélère, leurs adions, leur état, leur âge, leur ^orcc , tkc. on conviendra facilement que Ici difficultés des autres genres n’approchent pas de celles qu’il offre à chaque ’ trait.

C’eft donc par cette raifon, toutes chofes étant égales d’ailleurs, que nous ncus’ foinmes appliqués particulièrement à traiter de la figure ; les principes de ce genre étant bien connus , il efl aife d’en faire l’application aux autres, puifqu’ils peuvent s’exécuter delà même manière là par les mêmes combinaifons.

L’anacùmie Si. la perfpeSive font des fcienccs également néceffaires au genre dont nous par-Ions : ’l'anatomie pour connoîrre la charpente du corps humain, c’efl-à-dire les os qui modifient la forme extérieure du corps en général , & celle de chaque membre en particulier ; pour donner aux mufcles leurs véritables pofitions, & : pour les accufer convenablement à l’adion qu’ils ont fur les membres , ik aux I DES

mouvemens qu’ils leur impriment." La perfpeetive, pour bien concevoir e’i^Lns d’une figure ou d’ungrouppe , pour exprimer les raccurcis 8c la diminution des corps, à mefure qu’ils .s’éloignent de l’œil du fpeûateur, & pour pouvoir mettre en même -temps de l’intelligenca dans les groiippes de lumière & d’ombre par rapport ^ux plans qu’ils occupent. Les ouvrages des grands maîtres prouvent clairement qu’ils avoient fait une étude férieufe de ces fciences, qu’ils regardoient comme la baie fondamenta’e du dejfin : en effet , lorlqu’on les pofTède , nonleulement on s’épargne beaucoup de temps & de peine , & l’on ne fait rien au hazard ; mais tout ce que l’on delFine d’après nature, porte avec foi ce caraûère de vérité & de précifion qui trappe au premier coup-d’œil.

l’our parvenir à la pratique du dejfin, nous avons reprélénté dans les premières planches de cet ouvrage, les inftrumens dont on fe fert, fuivant les différentes manières dans lefquellcs on veut traiter Ion dejp.n ; comme le portecrayon , l’eftompe , lo pinceau , la plume. Le compa.c , la règle, le chev-alet, le pantographe , la chambre oblcure , le mannequin tbnt regardés comme des moyens de faire plus commodément ou plus facilement les diffcrenj objets que l’on a à copier, lorfque l’objet qu’on le propole en copiant n’cfb pas d’étudier, mais do parvenir à la phi.s jifte & la plus prcciw imitation du modèle ou de l’exemple. Quoique nous joignions à chaque planche une e.xpiicaiLon qui en indique le fu ;êt,-& 1 apphci^tion quel’onen doit faire, nous croyons cependant nécefiaire de dire quelaue chufe fut la manière de fe cond.iire en deihnanr d’après le dejfin , d’après la bojfe & d’après nature, Dàffiin d’après l’exemple.

La planche VIII de ce recueil repréfente des ovales de têtes , vues de face , de t.oi ; - quarts , àe profil, livées , baij^ées , patichées , &c. C’efi par -là qu’un élève- doit commencer : il doit s’exercer à les tracer au crayon jufqu’à ce qu’il en ait faifi les diviflcns, èc les lignes fur lelquelles font pôles les yeux , le nez, la bouche & les oreilles ; parce que c’eft de ce principe bien conçu que l’on parvient à mettre une tête cnfembls , dans quelque fituaiion qu’elle fbit. Il copiera enfuite toutes les parties de la tête prifes feparément , c’eft ce que repréfentent les planches IX & X,

Mengs vouloit qu’on fît deffiner d’abord aux élèves des figures de géométrie , fans règle ni compas. LairetTe confeille de leur donner d’abord pour modèles des uftenGles communs, tels qi,e des chandeliers, des vafes, &c. L’objet principal eft de leur rendre l’œil jufte en leer faifajit tracer des lignes très - variées , & Fon