Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/529

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corations ni de diffolvans qui puîffent détruife cette matière vifqueufe , au point d’en délivrer tout-à-fait le métal qui a été précipité ; il n’y a d’autre parti à prendre que de bien édulcorec le précipité, pour le faire fecher enluîte dans une capfuleou fur un filtre de papier ; a’.îffirôt que le précipité eft tout-à-fait fec , on peut l’édulcorcr ds nouveau , fans que le mdo-ma vifqueux reparoiffe. La quantité de ce magma eft plui grande à proportion que l’on a ete obligé d’employer plus de précipitant.

. C’efl vraifemblableifient la terre réfultante de la décompofition du précipitant, qui ne ie mettant point en vitrification avec aulîi peu de feu qu’il en faut pour parfondre les couîeurb fur Vémall , contribue quelquefois à les rendre ternes & faiiffes , puil’que la même chofe’ arrive lorfqu’on veut employer des matières terreufes, coirim ; des cailloux rouge> , opaques , &c. pour en tirer des couleurs. Il fe pourroit fa re auffi que la llibftance méralliq’.ie qui entre dans la combinailbn , n’eût pas affez perdu de l’on phlogiftique.

La voie féche eft le fécond moyen employé par les chymiftes , pour réduire les métaux en chaux ,îls ont donné le nom de cémentaiion à cette opération ; elle confifte à mettre les métaux en lames très-njinces , & à les expofer enfuite au feu après les avoir ftratifiés dans un creufet avec des fe !s ;mais cette méthode eft fort inférieure à celle qu’on va propofer , qui eft ’fondée fur ce qu’un des grands moyens de rendre les métaux fulceptiblcs d’être attaqués par les ’acides, eft de rompre leuraggrégation. Oncomjnence donc à réduire le métal en poudre, la JjIus fine qu’il eft poffible , foit par le moyen de la lime , foit autrem.ent ; on triture enfuite cette

Iimaille avec le Tel dans un mortier ; on met le

tout dans un creufet , & on l’expofe d’abord à [lin petit feu , que l’on augmente par dégrés , iuiiTan : le plus ou le moins de réfiftance du métal. A mefure que le fel vient à s’échauffer , les va-’peiirs qui en fortent , font d’autant plus capables de pénétrer chacune des petites molécules du métal , qu’elles les entourent de tous côtés , & que, les trouvant rouges, elles s’infinuent plus aifsment dans leurs pores, en même temps que le fel emipêche la fufion du métal & la réunion de ces petites molécules. C’eft de cette fuçon que l’on vient à bout de faire attaquer l’argent par l’tfprit de fel , ce qu’il ne peut point faire J^rla voie humide.

j Plufieurs chymiftes ont prétendu que les métaux qui fe mertoient en fulion avant de rougir , comme le plomb & l’étain , n’étoient point fu’iceptlbies d’être travaillés par la cémentation, cela peut être vrai, lorfqu’on fe contente de Ie= ; réduire en ’âmes ; mais il paroî :, dani l’opération ,par laquelle on a fait le blanc , qu’il fuiBt de mettre le fel dans l’étain lorfqu’il eft en fonte , E M A’

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au point d’être ronge , & qu’en agitant bien le tout avec une baguette de fer, le fel pénètre le métal , & fe réduit avec lui en une mafle , qu’on peut facilement mettre en poudre après qu’elle a reçu un degré de calcination fufEfant, On a préféré , pour calciner l’étain , le fel marin aux autres Tels , parce qu’il eft celui dont 1 acide divife le plus parfaitement lesmaffes aggrégatives ; parce qu’il eft auffi celui dont l’acide enlève le moins le phlogiftique aux iubftances métalliques , 8c celui dont la bafe donne plus aifément à ces fubftances le degré de fufibilité capable do les amener au point de la vitrification, avant d’avoir perdu la portion de phlogiftique qui conftitue leur couleur. On ne peut nier que , dans l’opération que l’on vient de donner pour faire le blanc , une partie de la bafe du fe ! marin ne foit entrée dans la combinaifon , puifqu’après toutes les calcinatîons & toutes les édulcoracions, on a trouvé parle calcul ; qu’en employant un gros d’étain & deux gros de fel marin , il eft refté 32 grains de la bafe du fel maria unis à la chaux d’étain ; car le blanc tout-à-fait fini, a pcfe i gros 32 grains ; s’il n’en eft pas refté une plus grande quantité , c’eft que les édulcorations en ont enlevé une portion. Il feroit mieux que toutes les édulcorations , dont on parlera dans cet ouvrage, ne fe fiffent qu’avec de l’eau diftillée ; mais à caufe de la grande quantité qu’on eft obligé d’employer , on a cru pouvoir fe contenter de l’eau de rivière filtrée , pour rendre les opérations plus faciles. Les rouges & les autres couleurs tirées du fer. Entre tous les métaux , il n’y en a point qui produife dans la nature une plus grande quantité & une plus grande variété de couleurs que le fer. lia été démontré que prefcjue toutes les pierres & toutes les terres , de quelque efpéce qu’elles puiffent être , qui contiennent des couleurs, ne les doivent qu’au fer. En effet , après les avoir travaillées de façon à leur ehleverlefer qu’elles contenoient , elles font reftées blanches & fans aucune couleur.

Comme la terre végétale contient auflî du fer, on a foupçonné (& c’eft affez le fentiment de Henckel dans fon Flora oaturni :^ans ) qiie ce métal pourroit bien être la principale caufe des différentes couleurs que tous les végétaux nous prefentent dans leurs feuilles, leurs fleuri & îeurs fruits. On a trouvé du fer attirable par l’aimant dans les cendres de plufieurs végétaux, que l’on a fait brûler ; mais on ne doit pas en conclure que ceux dans les cendres defquels on n’a pas trouvé de fer attirable par l’aimanr , ne piiffent en contenir : on n’ignore pa^ qtiO ie fer pouffé à à un certain degré de calcination, perd fon phlogiftique , & que , dan^ cet état , il i,e peut plus être attiré parl’a'mjnt.

La facilité avec laquelle le fer peut être acta» -