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SSo E M A

cor€ , & qu’il prenne la couleur bleue dans les charbons atden".

On a vu qu’il falloit employer des deUications de la couleur à différentes repriCes & pendant longtemps, afin de chafier toujours à chaque defhcation un peu de l’acide nitreux quieft en trop grande quantité , & pour que l’acide de l’air, qui eft l’acide vitrioHque , s’infiniiât un peu dars la couleur à chaque lois , & l’J- réduisit parce xnr.yen’au point de n’être plus emportée par l’eau dont on !e fert pour l’édulcorer. Or. voit que c’eft le phlog’iftique fourni par les charbons ardens, qui change la couleur rouge du rêfidu en bleu ; mais le phiogiftique des charbons n’eft arrêté dans le cobalt qu’autant que le cobalt confervc fa chaleur ; à mef’.re que le cobalt fe refroidit , cette couleur fe diffipe au point qu’il redevient rotige , comme il étoit avant d’avoir été mis au feu ; il faut donc , dans le réfidu rouge du cobalt , une fubfiance qui y fixe leph’ogifbique des charbons ardcns, fi l’on veut qu’il garde la covileur bleue ; c’eft ce qu’on obtient par l’acide vitriolique répandu dans l’air, lorfqu’on eft venu à bout d’y en fixer une certaine quantité par les différentes delTications. C’efl par cette raifon, que pour faire du fmalt ou de l’azur, on préfère la potafl’c aux autres al-Icalis fixes, parce qu’elle contient un peu d’acide vitriclique.

Si l’on ne met qu’une petite quantité de fel marin dan» ladiflblution du cobalt qui donne du roiige , on aura par la deffication , un rciidu rouge , à qui la chaleur ne donnera point la couleur bleue y mais fi l’on ajoute une ditîblution de fel marin , la couleur bleue paroîtra dans ladeflication ; ce qui prouve bien que cette couleur bleue efl : due à la jufte combinailbn de l’acide nitreux avec l’acide marin, couleur qui ne s’y trouve enfin fixée que par l’acide vitriolique que l’air a iourti’u n.

Obfirvatîon de VEditeur. Malgré les détails où notre auteur vient d’entrer fur le b’eu que l’on tire du cobalt , il refre encore bien des choies à dtrfirer fur cet article ; & nous lavons queM. de Montamy fe promettoit de faire une fuite d’expériences pour conflaterla vraie nature du cobalt, qui fait aujourd’hui un ft’jet de difpute entre les chymilles ; les uns le regardent comme un dcmi-mctal, & fe fondent fijr le régule que l’on en obtien" ; d’autres regardent ce récrule comme une combinaii’bn particulière du fer avec l’arfcnic. Quelques expériences faites par de très habiles chymilles, femblent confirmer égalem-nt ce ? deux fentimens. M. Rouelle , dont les talens font connus de toute l’Europe , perflfte à regarder le cobalt comme un demi mral particulier, vii que ce célèbre chyraifte a tiré ce qu’on appelle le régule du cobalt, du fmalt même , ou de cette matière vitrifiée & pul-E M A

vérifée d’une couleur bleue qui nous vient ié Saxe ; d’un autre côté , M. Her :ckel nous apprend qu’en faifant réverbérer le tiers d’une drachme de limaille de fer pendant un quart d’heure, il lui fit prendre une couleur d’un violet foncé ;& qu’ayant môle cette limaille rév. erbérée avec un quart de drachme de caillou blanc pulvcrile & de fel alkali le plus pur, & ayant placé ce mélange dans un creufet bien luté, expol’é à un feu violent , il eut un verre de la couleur bleue d’un faphir.

En fuppofant cette expérience vraie , comme on ne peut guère en douter, il paroît que la propriété de donner au verre une couleur bleue, appartient au fer , & feroit foupçonner la prc- (ence de ce métal dans ce qu’on appelle le ré~, guU decobalt , qui n’eft peut-être qu’une combinailbn intime du fer avec l’arfénic au point de Gtiiration ; ce qui rend leur union très-forte , & capable de rcfilter à l’adion du feu jufqu’à un certain point.

Une autre expérience de Henckel femble confirmer cette idée : il dit qu’en mêlant une partie d’arfénic avec quatre parties de limaille d’acier , & en faifant réverbérer ce mélange pendant troisjours& trois nuits, en commençant par un feu trè-douxj on obtient une matière propre à colorer le verre en bleu. Cette expérience de Henckel a été réitérée par M. de ,Montamy, qui plaça le creufet, contenant fon mélange , fous le four où l’on cuit la porcelaine de S. Cloud ; mais le mélange pad’a au travers du creufet qui avoir peut-être quelque défaut ; cette expérience n’a point été réitérée depuis, comme il eût été à defirer.

S’iléroit permis de bazarder ici une conjecture que l’on a communiquéeàM. de Montamy, mais qu’il n’a pu vérifier, on croiroit qii’en mêlant la limaille de fer avec l’arfnic, dont il faudroit tâtonner les dofes , & en la traitant de la même manière que M. de Montamy a fail avec le fel marin , c’eft-à-d-re , en mettant une certaine quantité de fer très-divife , comme il l’efi : par l’opération qui donne le fer ou fafran de mars ou l’ffthiops martial ( voyez la féconde partie ) ; ci3 fer ainfidivife & mêlé par la triturat : on avec un quart de fon poidi d’arfénic , & renfermé dans un fragment de canon de fiifil bien luté , & expofé quelque temps au feu des charbons, formeroit peat-ê ;re une comb na fon intime avec lui , & donncroit une fubftance fenibiable à celle qu’on appelle régule de cohah,

!k propre, comme elle, à faire de la couleur 

bletic.

Cette méthode aurait , en cas de réufllte, de grands avantages , vu qu’elle épargnero-ic l’embarras de fe procurer du bon cobalt , ce qui n’sft pas fort aif ;; d’ailleurs , elle mettroit à portée de faire du fafre en tout pays , puifquele chymiile, ’ dans fon laboratoire, imiteroit ce que la natuje