Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

534

E M A

continue de laiffer tomber la dlffulution de Tel d’urine, jufqu’à ce qu’il ne fe précipite plus rien : par ce moyen, on obtient un précipite de la plus belle couleur de citron. Cette couleur , dont la découverte eft due au célèbre chymifte Marggraf , pourroit , félon toute apparence, dit l’éditeur des mémoires de M. de Montamy, ê-re"employée avec fuccès fur l’émail & la porcelaine, en rédulcorant foigneufement, & en la faifant calciner avant de l’appliquer.

Voici le moyen d’obtenir le fel d urine dont on vient de parler. Il faut amaffer une grande quantité d’urine de perfonnes faines, & préférer celle des perfonnes qui boivent de la bière ; on l’expofera à une chaleur modérée pour la fa’re entrer en putrcfadion : après quoi , on la fera bouillir lentement dans des vafes de terre verniffée , julqu’à ce que l’urine prenne la confiftance d’un firop que l’on mettra au frais pour cryftalliler. Au bout d’un mois , ou même plutôt en hiver , on aura des cryftaux que l’on diffoudra dans de l’eau chaude bien pure que l’on filtrera toute chaude ; par ce moyen , on aura de nouveaux cryftaux. On réitérera cette dépuration julqu’à ce que les cryftaux foient parfaitement blancs & dégagés d’odeur. Cent vingt pintes d’urine donnent trois ou quatre onces de ce fel, qui eft celui qui fe cryftalife le premier.

Dorure yîir l’émail ^ fur la porcelaine. On prendra un gros d’or pur, battu bien mince, ou bien d’or en feuilles. On mettra cet or dans un creufct que l’on placera dans le feu pour le faire bien rougir , fans pourtant que l’or entre en fufian. On mettra pareillement dans lin autre creufet une once de mercure très -pur ou revivifié de cinnabre , mais on ne fera que le chauffer. Quand l’or fera bien rouge , on verfera par - deffus le mercure chauffe ; on remuera bien le mélange avec une baguette de fer , & lorfqu’il commencera à s’tlever en funice, on jectera promptcmen : ce mélange dans un vaiffeau de terre verniffé & rempli d’eau. Lorl’que le mélange fe fera épaifli, on décantera l’eau , & on palfera le mélange au travers d’un chamois pour en fsparer le mercure. La matière qui reftera dans le chamois fera mife dans un val’e verniffé & plat, ou bien dans une Ibucoupe de porcelaine que l’on placera fur un feu doux, cependant a{rez fort po’jr évaporer le mercure. Par ce moyen , l’or réduit en une poudre très-fine reftera i’ur la fqiicoupe.

Quand on voudra dorer une pièce d’émail ou de porcelaine , on mêlera de cet or en poudre avec un peu de borax bien pur, & d’eau gommée ; &, à l’aide d’un pinceau , on tracera les lignes & ; les figiîres que l’on voudra. Lorfque 1 e tout fera féché , on paffera la pièce au feu , É M A !

tjuî n*aura qu’autant de force qn’îl en fau pour fondre légèrement lafurface delà peintun en émail, ou de la couverte de la porcelaine & pour lors , on éteindra le feu. En fortant di fourneau, l’or fera noirâtre ; mais, pour lu. rendre fon éclat , on n’aura qu’à frotter le ; endroits dorés avec un peu de potée ou d’émeril {Article extrait des mémoires de M. d e Mo h-TA MF ).

^ EMBOUTIR. Voyez Amboutir.

EMERIL ( fubft. mafc. ) Mine de fer dure , refraSaire & vorace i méprifable par le peu de métal qu’elle aontient , eftimable par les feryices qu’elle rend aux arts. Elle eft utile aux lapidaires ; elle fett à dégroflir & à polir les ouvrages de verrerie ; enfin les graveurs en pierres fines en font ufage dans leurs ébauche» & dans les grandes maffes. Mais on ne peut approuver ceux qui , par économie , la font fuppléer à la poudre de dianiant , même dans les travaux qui exigent de la délicatelTe ; elle a le défaut de faire beaucoup de boue , & d’empêcher l’artifte de bien voir fon ouvrage,-EMPREINTE (fubft. fém. ). Tirer une empreinte , c’eft imprimer une chofe fur unef autre, & donner à cette féconde chofe la figure de la première. L’empreinte eft donc l’impteflion de la chofe & une repréfentation fi pat fi ’te , qu’abftraflion faite de la matière, elle eft aulîi précieulë que la ehofe pliemême.

On tire des empreintes de médailles , de monnoies , de cachets, de pierres gravées, c’eft-à-d re , on en prend artiftement une repréfentation rigoureuiement femblable à l’original , par le moyen d’un corps mou. Cependant , comme d’un côté on n’y fauroit parvenir fans en favoir la manœuvre, & que, dj l’autre, il eft aufiï utile que fatisfaifant, pour un vrai curieux , d’avoir en fa porfeifion le plus grand nombre qu’il eft poffible d’fmfnintes tirées fur les plus belles pierres gravées & les autres ouvrages de l’art , on fers bien aife de fa/oir la manière de les faire. Je vais l’apprendre d’après M Mariette. Cette pratique n’a rien de difficile pour les gravures en creux ; route perfonne , pour peu qii°elle ait d’adrefle , en eft capable. Les maricres qu’on emDioye ordinairement pour cetts opération , font la cire d’Efpagne , ie foufre , & le plâtre.

La premitie a cet avantage, que les empreintes fe font fur le champ fans beaucoup do préparation , & que la matière encore liquide s’infinuant exaftement dans toutes les cavités de la gravure, le relief qui fort eft prefque toujours très- complet & très-net : î^