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» vé alors vne trolfume manière , dans laquelle » on emploj-e au puceau des cires fonJues au x> feu ; cjtte peincme des vaiffeaux réfifte au » foleil , au ici de ’a mer , & aux vents. » Encaujli’ pingt :ndi duo jaijfe antiquitus genera çonjùii , cera & in ehore., cejiro , idefl-, r> virfculo Dum cuiffh’ : pingi ccepere^hoc terri ti.im adcejfit , teptutls igni ceris penicillo « utendi . quœ plcliiia in navihus nec foie , nec •a Jalz , ventifque cornimpitur. Lib. ij. c. ii. » s. 42. ( *)

» Voilà trois enca-ifîiqiies bien diftinâes » Dans la première on peignoi : à la cire : mais » commeni ? Pline ne le dit pas ; il nous apprend » feufement qu’on fe itrvoit de poinçons. La » féconde le faifoit fur l’ivoire , & aufli avec des n poinço’.s mais fans y employer la cire. : c’éroit » moin ; une peinture proprement dite, qu’une » gravure qui fe f’ailoit fur l’ivoire avec une » pointe roug’C au feu. Les tailles étoier.t d’ur^ » noir jaunâtre, & fe détachoient fur le blanc » de l’ivoire (*). Dans la troifiéme forte àencaujlique , c’eft-à-dire, celle des vaiffeaux, 3> on employoit au pinceau des cires fondues au » feu , & : c’eft aulli une manière de peindre au » pinceau avec des cives fondues que le comte » de Cayliis a inventée plutôt que retrouvée. Ce » n’eft donc pas celle des peintres Rhodiens » dont parle Anacréon , & de tant de grands » maîtres de l’antiquité.

Pline nous apprend lui-même qu’ils n’employoient 

pas le pinceau , & c’ed ce qu’a » très-bien obfer é SzeSer : In p^ioribus duohus ergo non ejlufus penicelli , fed vericuli. » ( Schetteri Graphice). En effet, Pline raconte D que Paufias , peintre i Vencaujlique , ayant » réparé à Thebes , ou à Thefpies, des peintures » faites au pinceau par Polygnote , & ; ayant fait » lui-même ufage du pinceau, pour s’accorder » avec l’ouvrage qu’il reparoit , fe montra inférieuraii maître contre lequel il avoità lutter, parce qu’il ne combattoit pas dans fon » genre. Pinrit & ipfe penicillo parietesThefpii. ’ : {al. Tliebis ) quum reficerentur , quondam » à Poly^noto piBi : multumque comparatione » Jiiperatus exijîimahatur, quoniam nonfuo generecertaJfec. L. z^. c, i. .

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( * ) Le fens de ce paflage eft brouillé dans les éditions par une ponctuation vicieufe. (** ) Nous avjjns fuivi l’opinion de Scheffcr , qui HGus piroit leul expliquer le palTage de Pline. « Deinv dé aiternm piftiirœ hujus gcnus fie fe habuifle ceitum » cft. Stylo ferreo , igné candefafto , inuvebant ebori V aut cornibus linea» , quibus , quas vellent , imagines » e.Kpiimerent .... Hoc intereiat quod linearum duc-tu, ’ ; in ebore , cornuve , minus eifentprofundi, uniufque tactum coloris, fufci fcilicet, aut nigri : plané V fient ante paucos annos , in thecis corneis , quibus >i rii’vercm recondebant tormentarium , in maniibriis » ensimr, , am cultroium corneis ofleifve fieii confue- > veiat ji. (Schefferi Gliphice , paiag. 16.) E N C

» Ainfi , le comte de Caylus, en trouvant » diffîrenresmanières de peindre avec des cires, » & au pinceau, n*a fait que s’approcher des » procédés des anciens peintres de navires. « La quatrième manière du comte de Caylus^ » confifie à peindre d’abord en détrempe , & à a couvrir enfuite fon ouvrage d’une couche de » cire. C’efl celle que les anciens employoient « pour fixer fur les murailles les couches de » minium , qui , fans cette précaution , perdoient » en quelques femaines tout leur éclat. On » broyoit de la cire punique avec un peu d’huile , on l’étendoit fur le mur coloré avec des « broffes , on chauffoit cet enduit avec des char- )> bons de noix de galle , contenus dans des vafes » de fer , au point de faire fuer le mur , & jufqu’à ce que l’enduit devînt d’une parfaite égalite. Enfin on le frottoir avec du fuif & des » linges blancs , de la même manière qu’on » donnoit l’éclat au matbre. Tel eft le procédé » que Pline & Vitruve indiquent prefque dans « les mêmes termes, & qui n’étoit pas celui des >’ peintres de tableaux. Voyez Vitruve, liv. 7 » ch. 9. & Pline , 1. 33. c 7.

» Un favant qui , comme il nous l’apprend » lui-même , avoir exercé la peinture dès fon » enfance , & qui ^ lorlqu’il éctivolc, à l’âge de 1 » quarante-huit ans , fon livre intitulé Graphice^ I » avoit donné à la culture de cet art plus de » temps qu’à celle des lettres , Jean Scheffer » que j’ai déjà cité, croit que le procédé de » re ;!cai{/ ?/j«e, pour les tableaux, avoit quelque rapport avec celui de la mofaïque. Il colljeftureque le peintre , au moyen de poinçons 1 » rougis au feuj creufoit dans le bois qui lAî » fervoit de fond , les lignes qui repréfentoient » tous les objets qu’il youloit imiter. Enliiite 3. » rempliffoit ces lignes de cires diverfement » colorées , & il uniffoit enfin la furfjce de tout » fon ouvrage au moyen du feu. In tabulis ligt > neis , vel alterius nzateriis^irebantur duSus » lineares , qui figuram referekant futur œ piclu-Toe. Ducîus fin pojiea replebantur cerâ diverfi » coloris , pro ratione imaginis , quœ mox œ~ )5 quabatur tabulée admotis ignibus. ( Ibid. ) » Peut-être que , pour dernière opération , on )■) polilToitle tableau par un procédé femblable à » celui qu’on employoit pour les murailles «• Quoique les manières de peindre à la cire , inventées par le comte de Caylus en 1754, & publiées en 1755 foient déjà tombées en défuétude & prefque en oubli , après divers effais plus ou moins heureux , nous croyons devoir les détailler ici. Il faut conferver & répandre les inventions, parce qu’elles peuvent être un jour renouvellées & perfeûionnées.

Première manière de peindre à Vencaufilque. Nous avons vu que le comte de Caylus, perfuadé que les anciens peintres à Vencaujlique fc ferr