Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/586

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addition, elles gagnèrent fous la clef, un pied de plus d’élévation. Dans la conllruaion des voûtes, on fit des coupures de fix pouces de large, à des diftances voilines les unes -des autres, & on y appliqua des tuyaux montans , qui dévoient laiil’er à la flimme qui s’y répan doit la liberté de s’échapper tk de Tuivre les différentes impiilfions de l’air.

La première opération qui fuivît celle des voûtes, fut l’application de tuyaux, qui, faillanc au dehors , dévoient fervir à porter les cires fondues dans les baquets remplis d’eau qui étoienc lieftinés à les recevoir. Ces tuyaux étoient de cuivre rouge , & pour qu’ils ne fondiffent pas , ils furent enveloppés d’une maçonnerie de briques d’un pied d’épaiffeur. Pour que les principaux fers, qui foutenoient le moule, ne fléchiffent pas lorfqu’ils feroient pénétrés par le feu , ce qui auroit ôté le moule de fôn à-plorab, on établit autour du moule un •nombre fuffilantde murs de traverfe, conftruits en briques d’un pied d’épaiffeur^ & qui appuyés par l’un des bouts à la furface du moule, l’étoient de l’autre fur le parement intérieur des murs de la foffe. Ces murs étaient difpofés de minière à fervir d’enveloppe aux fers de traverfe qui portoient le noyau du moule , & étoient placés aux endroits où ces fers étoient apparens. Chacun de ces murs, élevé de quinze à feize pieds, étoit percé en arcades dans fa partie inférieure , quelques pieds au - deiTous des fers qu’il enveloppoit , pour laiffer la flamme circuler & : s’étendre.

M. Falconet, pour la fonte de la flatue de Pierre I , a fupprimé les murs de traverfe que , jufqu’à lui, on avoir coutume de faire autour du moule. Ilavoit prévu, comme il le ditlui-même, leur inutilité, & il ne s’eft pas trompé, puifque, du côté du fourneau, rien, dans la fonte, n’a fait le moindre mouvement.

Revenons à ce qui fut obfervé paur la fonte de Bouchardon. Un mur^de briques qui , traverfant la foffe par le milieu , dans fa largeur , paffoit fous le ventre du cheval, y rempliflbic le "vuide qu’on y avoir laiffé en formant le moule , & y trouvoit le pointai du milieu, qu’il embraffoit & mettoit à l’abri du feu. Ce mur, qui defcendoit jufques fur le fol de la foffe , fui voit exaftement , ainfi que tous le^ murs qui lui étoient parallèles , le contour intérieur du moule auquel il étoit appliqué par un bout, & s’appuyoit pareillement de l’autre llir le mur de la foffe : mais il étoit plein, fans aucune arcade, parce qu’on en avoir voulu faire un rempart capable d’arrêter !e cours de la flamme. Il étoit effentiel que la flamme agitée 8c pouffée par l’air qui venoit dt) dehors le long des defcentes fouterraincs , ne fe portât pas avec trop de rapidité d’un bout de la foffe à l’autre. La raifon en eft finiple ; car cette flamme ne Ibrtant pas FON

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de îa ligne horizontale , ne fe feroît pas élevéaffez haut dans ce trop long chemin qu’elle auroit parcouru, & auroit laiffé en plufieurs endroits les parties iijpérieures prefque fans chaleur : mais arrêtée au milieu de fa courfe &r obligée de fe replier fur elle-même, elle étoit forcée de fe répandre par -tout avec plus de promptitude & d’égalité , & affuroit l’opération du recuit.

Les pierres les plus dures d’un mur ordinaire i auroient été calcinées par la vivacité d’un feu | continuel qui devoit durer trois femaines au j moins. On choifit le grès, comme la pierre de ’ ce pays qui oppofe au feu le plus de réfiftance & on en forma ce qu’on appelle le mur de ï recuit. Il fut maçonné avec la terre qu’on j emploie ordinairement dans la conftruclion des fours , & il fut établi, fur le bord des galeries le plus voifin des murs de la foffe. On lui fit prendre le même contour qu’aux galeries : il I avoit par le pied vingt & un pouces d’épaiffeur. On a vu que, pour la ftitue de Pierre I, M. Falconet avoit reconnu l’inutilité du mur ! de recuit pour les fontes qui s’exécutent hors i de terre, & qu’il n’en fit pas conftruire. Celui qui devoit fervir à la fonte de Bou-, chardon étant fait , on procéda à l’arrangemeat des briques deftinées à former les tuyaux percés, à jour dont devoit être entièrement tapiffé le mur de recuit, depuis le pied jufqu’à îa prer mière affife. La flammo les traverfanr au fortir des galeries , devoit fe porter dans tous les endroits où il étoit néceffaire qu’elle pénétrât. Les briques qui y furent employées portoient un pied de long fur quatre pouces de largCt Aucune ne fut maçonnée : toiites furent placées à quatre pouces l’une de l’autre. Le fécond rang fut placé fur le premier, dans un fens contraire à celui des briques de la première couche , & toujours à une même diftanee. Les couches furent ainfi élevées à la hai.ftur du mur de recuit. L’arrangement qu’on avoit obfervé dans les briqués fourniffoit des iffues fans nombre par lefquelles la flamme pouvoit aifément fe porter de tous cô :és.

Lesvuidesque laiffoient entre eux le moule & le mur de recuit furent pour lors remplis-de bricaillons. Nous avons dit que l’on nomme ainfi des morceaux de briques caffées de différentes groffeurs. Pénétrés par le feu , ils rendent plus de chaleur que la flamme même, confervent cette chaleur très-long-temps, modèrent la trop grande adivité de la flamme, & la répandent avec plus de douceur & d’égalité. On choifit les plus petits bricaillons pour les arranger à la main aufii près qu’il efl : pofllble du moule , parce que, laiffant entre eux moins d’intervalle, ils empêchent la flamme de brûler lejnur de potée. Les bricaillons s’élevèrent à neuf pouces plus bas que la dernière affile du mur de recuit, i en