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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/610

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raclure de cuivre & lans aucun refle des grappes de raifin avec lefquelles on le fabrique. Ces dolcs peuvent être augmentées ou réduites dans les mêmes proportions, fuivant la quantité d’eauforte cuie l’on veut faire. Après avoir bien pilé les drogues qui ont befoin de l’être, mettez le tout dans un pot de terre bien verniiré, principalement en dedans, 8c qui foit aflez grand pour que les drogues , en bouillant & en s’élevant , ne fe répandent pas. Couvrez le pot de fon couvercle, mettez - le fur un grand feu, ik faites bouillir promotement le tout deux ou trois gros bouillons, ik non davantage. Lorl’que vous jugerez que le bouillon eft prêt à fe faire, découvrez le pot, & remuez le mélange avec un petit bâton , en prenant garde que l’eauforte ne s’élève trop & ne furmonte les bords, d’autant qu’elle a coutume de s’enfler beaucoup en bouillant. Lors donc qu’elle aura jette deux ou trois bouillons , vous la retirerez du feu , & la laifferez refroidir en tenant le pot découvert. Vous la verferez, quand elle fera froide, dans une bouteille de verre ou de grès , & la laifferez repoler un jour ou deux avant-de vous en fervir. Si , en l’employant , vous la trouviez trop forte , ’& qu’elle fît éclater le vernis, vous la pourriez modérer en y mêlant un verre ou deux du mémo vinaigre dont vous avez fait ufage on la conipofant. Il faut obferver que, tant qu’elle ell îur le feu, & julqu’à ce qu’elle foit froide, il faut avoir attention de refpirer auffi peu qu’il e’ii pofTible la vapeur qu’elle exhale, & . de renouvelier i’quv^t l’air de l’endroit oi l’on fe tient.

Paifons à la manière de faire mordre la planche. Pour que l’eau-forte ne morde pas le côté du cuivre qui n’eft pas verni , on le couvre d’une bonne couche de la mixtion dont nous avons donné la recette, Enfuite on la fixe avec des clous fur un ais incliné en forme dechevaîet, & on a foin de frotter aufïï de mixtion les têtes de ces clous. Cet ais a deux rebords qui empêchent l’eau - forte de s’échapper par les côtés. Au-deffous eft une terrine qui contient l’eaufortc. On puife cette liqueur avec un poêlon ou tout autre iuftrumcnt de terrt ou de verre garni d’un manche ; &c on la répand fur la partie fupérieure de la planche, d’où elle s’écoule & retombe dans la terrine. On efb obligé de puifer fans cefle l’eau-forte & de la répandre fur la planche jufqu’à ce qu’elle foir allez mordue : ce qui eft une opération incommode & fort ennuyeufo. I ! faut que toute lafurface du vernis foit inondée d’eau - forte , pour qu’elle pénètre dans toutes les tailles.

Le Clerc a fimplifié cette manœuvre. Il fufBt que l’eau -forte à couler ait du mouvement pour qu’elle creufo les travaux préparés à la pointe. Peu importe que ce mouvement lui foit imprimé jpa la jettant : ou en lui (Coupant un cours d’un G R A

bord à l’autre de la planche. Cet artîfte fit donc conftruire une boête découverte, & en enduifit de fuif l’intérieur, pour que le bois ne lût pas dégradé par l’eau-forte. Il clouoitau fond de cette boè’te fon cuivre frotté de mixtion du côté qui n’étoit pas couvert do vernis , verfoi : par-defllis l’eau-forte, de forte qu’il y en eut i’épaiffeur de quelques lignes ; & il balançoit la boëte fur fes genoux , jufqu’à ce que les travaux fuflent aflez mordus.

J’ai opéré d’une manière encore plus fimpla. Je faifois autour de ma planche un rempart Ce cire haut de deux pouces ou environ, comme nous verrons que Ton fait pour l’eau-forte de départ. Je verlbis fur mon vernis de l’eau-forte julqu’à la hauteur de quelqu’es lignes -, je pofois la planche fur un rouleau qui étoit lui-même fur ma table, & tenant les deux extrémités de mon cuivre , je le balançois à mon gré. M. Watelet , riche amateur, a imaginé pour cette opération une machine que peu d’artiftes adopteront, parce qu’elle eft difpendieufe. II ^aut la lut laifler décrire à lui-même, & la compofition de cette pièce mécanique fera encore mieux éclaircie par la planche qui la repréfente, ’Se par l’explication qu’on en donnera. Voyez ci - après Vexplication. des planches qut concernent la gravwe.

u J’ai premJèrem.ent obvié, dit M. Watelet, » à l’évaporation de l’eau - forte dont la vapeur « efl : nuifible à celui qui fait mordre, en adaptant à la boë ;e imaginée par le Clerc , un » couvercle qui n’eft autre cliofe qu’un verre » blanc , une vî.re , ou une glace montée à » jour dans un quadre de fer-blanc ou d’autre » métal.. Ce couvercle, qui ferme exaftemen : » la boëte, empêche que la vapeur de l’eauforte mile en mouvement ne foit à beaucoup » prèsaufTi abondante & aulFi nuifible que lorfqu’elle fe répand librement. Les boéres dont » je me fers font entièrement de fer- blanc : » j’en ai déplus grandes & de plus petites. Se » je les enduis de plufieurs couches de couleur » à l’huile pour les mettre à l’abri de l’impreffion de l’eau-forte. Ces fortes de boëtes font » peu coûreules & durent toiijours, pourvu qu’on » ait foin de leur donner ce temps en temps » quelques couches de couleur à l’huile. La » façon la plus commode de fe fervir de la » boëte pour balotter l’eau - forte eft de la pofer )3 fur les genoux qui forment un point d’appui. » Maii ce moyen a toujours l’inconvénient d’entraîner une perte de temps aflez confidérable » pour l’artifte, ou la néceflité d’employer un » homme dont il faut payer la peine. Pou- furmonier cette difficulté , j’aV adapté à la boëte n une machine très-fimple qui lui communique » le mouvement qu’on liii donneroit avec les » deux mains, & qui rend ce mouvement fi )i égal , qiie l’on eft bien plus à portée de