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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/612

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’orfèvres nomment eau- forte de départ. Elle f«  fait avec du vitriol , du lalpêire , 6c quelquefois de l’alun calciné. Il feroir inutile d’en indiquer la corapofition avec plus de détail , parce qu’il n’y a pas d’apparence qu’un graveur préfère à ia facilité d’achster cette eau - forte toute faite la peine de s’occuper de cette diftillation. ■ Il faut commeneer par établir autour de la planche un rempart capable de la contenir. On fixe d’abord le cuivre avec de petites pointes fur une planche de bois un peu plus grande, parce que les bords excédans lervent à la prendre &c à’ la manier à fon gré Jorfqu’on veut renverler l’eau-forte. On prend de la cire dont les officiers le fervent pour les deffer-s , & qu’on nomme chez les ép’xiers cire d’office ; on la - paîtrit dans les miins & on en conltruit autour du cuivre un rempart haut d’environ un pouce, ayant loin qu’e !l% Toit bien cxatlement collée fur le cuivre, & qu’elle n’ait aucune ouverture •par laquelle l’eau- forre puifle s’échapper. La cire à modeler dont fe fervent les (culp-eurs efl : moins gluante & plus commode. On couvre de mixtion ou de vernis mêlé de noir de fumée tous les accidens qui peuvent être arrivés au vernis. Enfuite on laiffe la planche pofée horizontalement fur la table, & l’on y verie l’eau- ■ forte jufqu’à ce qu’il y en ait la hauteur de quelques lignes. Com.ms fon aftion feroit trop Violente fi on l’emplojoit pure , on y mêle àpru-lprès moitié d’eau. Il faut qu’elle foit plus violente en hiver qu’on é ;é , & par un temps humide que par un temps fec. Si elle mord avec trop de vivacité, & qu’elle menace d’enlever ’ îe vernis en éclats, on ajoute de l’sau pure : fî elle mord trop lentement , on ajoute de nouvelle sau- forte. L’eau -forte bouillonne avec force fitr-tout aux endroits qui font proforidément gravés : comme ces bouillons empêchent de voir les travaux & les accidens qui peuvent y arriver, comme d’ailleurs raoide ceffe d’opérer fur les endroits qui en font couverts, on les enlève avec une barbe de plume. • Pour connoltre fi quelque partie des travaux ou leur totalité eft affez mordue, il faut retirer l’eau -forte, laver la planche avec de l’eau fraîche, la lai/Ter féchcr. jEnfuite on enlève un. peu de vernis avec une pièce de raonnoic fort mince , telle que nos pièces de deux fols & encore mieux celles de fix liards, & l’on juge la profondeur des travaux. On recouvre, s’il en eft befoin , cette parâeavec do la mixtion ou du vernis mêlé de noir de fumée ; fi c’efi : le vernis qu’on emploie , on lui laiffe quelque temps pour fe fécher , & on en remet Teauforce.

Quand la planche eft fuffifamment mordue, il ne refte aucun embarras pour la dépouiller de Ion vernis. On l’expole fur un feu modéré. La première chajeur permet d’enle ver le rempa r j , G R A

de cire que l’on met de côté pour s’en fervîr’uiWj autre fois ; le vernis fe fond, on l’effuie «vec ! un linge , on achevé de nettoyer la planche ; avec un peu d’huile , & l’on peut aulFi-tôc titeti des épreuves. |

L’eau-forte qui a fervi à mordre une planche’ pourra lèrvir encore à l’avenir :’ elle fera feulement peut-être un peu trop foible , & l’onl ne lera qu’y ajouter un peu d’eau -forte nou-j velle, . j

Une médiocre intelligence de l’art fi :ffit poart fiire co.^lpren.lre que les fonds légers d’une ! planche ne doivent pas être autant mordjs quel ICi premiers plans, que les travaux établis lurl les clairs doivent ê :re moins profonds que ceux des ombres. On eft donc obligé de faire mordre à plufieurs fois. Ainfi on ôte l’eau-forte, on lave la planche en y coulant de l’eau fraîche qu on iaiffe fccher , on découvre quelques parties des endroits que l’on fuppofe affez mordus , & s’ils le font en effet , on les co ivre de mixtion ou de vernis mêlé de noir ds fumée, & : on remet à l’eau - forte. On répète cette ! opération autant de fois que l’exige la difFé-i rence de force que l’on veut donner aux travaux.

GRAVURE au burin. Le cuivre que l’on emploie pour la gravure au burin eft le même que celui dont on fait ufage pour la gravure à l’eaitforte, & exige les mêmes préparations. On calque^ aufli de même fur le cuivre verni le trait du delFin ou tableau qu’on fe propofe de graver ; on établit ce trait fur le cuivre avec une pointe coupante , & on enlève le vernis. C’eft alorsl que commence l’opération du burin. Les outils qu’on nomme burins le font de l’acier le plus pur tk le meilleur. Le grain doit en être fin & de couleur de cendre. C’eft furtout du jufte degré de la trempe que dépend ! la bonté du burin : s’il eft trempé trop dur, .111 eft caffant ; s’il eft trempé trop mou, il s’émoufle. La forme du burin eft reprefentée planche I , au-deftbus de la vignette. On y a repréfenté le burin lofange & îe burin quatre. On s^approche ou l’on s’éloigne plus ou moins de ces deux formes fuivant le travail qu’on fe propofe j on les tient aulli plus courts ou plus longs fuivant qu’on le trouve plus commode. En général, on aime qu’ils ne foient ni trop longs ni trop courts. La plupart des graveurs choififfenc le burin dont la forme eft entre le lofange & le quarré , & qui eft délié par le ! bout, mais fans que cette fineffe vienne de trop loin , parce qu’il faut qu’il conferve de la force. Il cafferoit ou plieroit s’il étoit délié dans toute fa longueur ; fa fineffe ne doit donc commencer qu’à environ un pouce & demi de fa pointe ; on la lui donne fur la meule, en yfans le dos & tes flanw , fans toucher au aiSif,