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ifement Fallleurs en bois , ce qui les a fait qnelqtiefois confondre avec les Dominotiers. Il faut faire deux clartés de ces graveurs : l’une des vieux , anciens ou petits maîtres , ou maîtres appelles û la licorne, à l’e'coile , aux pelles , aux èhandtliers , à la dague &c. parce que ces images accompagroienc fur leurs planches les initiales de leurs noms ; l’autre , des grands maîcres, tels qu’Albert Altorifer , m’ en Saiffe, qui travaillait en ijoo ; Sébald Beham, ou de Bohême ; Hans Scufelix ; Albert Durer , père du peintre ; Jean de Gourmont ; Anroîne de Crémone ; George Mathieu , de Lyon ; Antoine Van Leefc -, Jofeph Porta , Gorfannus, Gafpard Ruina, Joftph Salviati, Pierre Gatin, André Mantegna , Albert Durer le peintre , Lucas de Cronach , Albert Aldegraf, Lucas de Leide , Lucas Ciamfcerlinus, Jollar, &c. On remarque dans Albert Durer des conire-tailles , des fécondes, triples & qiiadruples tailles.

Ce fut en i^po que parurent les premières eftampes à rentrées de deux planches ou teintes ; art qui fa perfedionna en Italie en ijio Vojej^ Cravure en bois de camayeii.

Ce fut au plus tard vers le commencement du Teiziérae fiécle qu’on appliqua la gravure en bois à l’iraprelTion des carres à jouer. Le Titien a gravé lui-même en bois quelques uns de fes tableaux. Tout le monde connoît de nom la danfe <Jes iriorci de liolbein. ’L<igni-.ure en lois s’étendit à la cofmographie , & Gé.ard Mercaior exécuta en bois quelques unes de les cartes. Cet art fut encore cuhliépar JoftAman ou Amman deZuric ; Jacques Zuberlin deTubingue ; Pierre Hocck ou Houcfc Wovériot de Lorraine ; Jean ideCo’carou Calker qui grava en bois les plan- ’ ches anatomiques de Velale ; Jean Coufin ; Ber-Eard Salomon , &Rloni ; Fo , qui a gravé en bois des animaux pour Conrard Gefner ; le Vénitien Pagani , Michel Zinimerman , le Verrochio, Enee Bé, Sigifmond Foyerabendts , Chriftophe Aiîîbarger, Simon Huter , Virgilius Solis ; Chriftophe Chringer , dont on a une planche de l’a bataille de Lépante ; Chriftophe , dit le Suiffe ; X^erdizzotti , Cruche , les trois Vichera. On voit dans les ouvrages de S. C. Vichem , jufqu’à cinq à fix tailles Tune fur l’autre : il enï’endoit d’ailleurs très-bien le clair-obfcur. Ce fut alors qu’on commença, parmi nous, à imprimer des papiers dominotés. Ce premier pas conduifit aux toiles peintes, dont les premières parurent au commencement du règne de Louis XllI. Il Y *ut alors, & depuis, des graveurs célèbres : Raefe , Goujeon , Jean Le Clerc ; la iarte des Gaules de ceUii.-ci efl un bel ouvrage : Vinccola, Berbrule, les deux Stimmers ;EcBiart flui a e^vccuté plufieurs morceaux de Calot ; le libraire Guillai ;me Bé ; Duval , Chriftophe Jéier , qui a gravé d’après les tableaux de Rubens ; jtjeite Le Sueur, Ëouîeçiont, V^n-Heylea ; G R A

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Jean Papîîfon , père de l’auteur des tncm&i’.cs qui font analyfés par lui-même dans cet article ; Vincent & Nicolas Le Sueur.

ÏJL gravure en hois devient très-difficile & très-pénible quand on a des plantes , des fleurs , des animaux , des figures humaines & autres objets délicats à exécuter. Une planche qui n’a occupé un graveur en cuivre que quatre à cinq jours , pourra occuper un mois entier un graveur en. bois. Pour s’en convaincre , qu’on jette les yeux fur la fig. 50 & : 51, planche III de &^gravure en lois. Voilà quatre traits qui ne coûteront guère plus à faire au burin fur une planche da cuivre, qu’à la plume fur le papier : mais s’il s’agit de les couper en bois, c’eft autre chofe. Il laut 1°. couper & recouper, & enlever le bois en A. B. C. D. figures j2 , 53 & 54, ce qui demande feize coups de pointes ; & en fuivant l’opération julqu’au bout, on en trouvera quarante-huit , fans compter ceux fur lefquels on eft obligé de re’enif par accident, & les vingr-quatre coups nécefiaires pour dégager fartement les traits de chaque côté. Voilà donc, pour quatre traits , foixante & douze coups de pointes , nombre qui feroit encore fort augmenté , s’il falloit dégager & évuider avec le fermoir les plein» A. A. A. fig. 54. Les quatre traies de cette figure 54 font H ncs , & lecteux du bois enlevé par la pointe elt ombré. Si l’on fentoit le fermoir entraîné par le fil du bois du côté des traits, ils en pourroien : être endommagés fi l’on ne quittoit le fermoir , & fi l’on ne revenoit pas fur ces er«  droits avec la pointe à graver. Lorfqu’on aura enlevé le bois de chaque côcé entre les trait.’ ;, par le dégagement du fermoir , il reftera peu de chofe , qu’on féparera avec la giuge aux lieux A-A , &c. en la paflant & repaffant plufieurs fois , afin de polir le fond de la gravure. Ce» coups de fermoirs & : de gouges font au moins doubles des coups de pointes ; mais (î l’on vouloit, on pourroit démontrer à la rigueur que telle figure qui s’exécutera fur cuivre en quarn»^ vingt-douze jCoups de burin (i), ne s’exécutera pas en bois à moins de mille huit cent quatre-vingt-douze coups de pointes , & trois mille fix cents coups de fermoirs êc de gouges. Il eft vrai qu’en revanche une planche en bois peut fournir plufieurs milliers d’épreuves. Il y a donc entre la gravure en cuivre & en bois une grande différence pour le travail. Mais il ne fauc pas ignorer que, dans l gravure en bois, ce font les tailles de relief, ou d’épargne , qui marquent l’impreffion , Se que , par conféquent , (1) L’auteur de cet article fuppofe que , dans la gri» viire au burin , .chaque taille ne coûte qu’un coup de burin. Mais il s’en faiit bien qu’on grave en ce genre au premier coup, Se U feroit difficile de coir.pter com» bien de fois une taille a été rentrée depuis la plus’ ifîùÀi ébauche , jufqu’à fon dernier effet. K k t k i j