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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/641

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pent S : recoupent tout en travers , pour abréger l’ouvrage , en exécutant d’une leule coupe & recoupe tous les points qu’ils ont à marquer : c’eft hafarder de faire partir & fauter tous les points qu’ils gravent ainfi, par les foubrefauts de la pointe de taille en taille. Il faut, après avoir divifé toute la longueur d’une caille par des points ^ un à un , formera la taille d’à-côiéles points correfpondani à l’entre-deux de chacun des autres, & ainli de fuite j comme on voit fig. 58. Si les points n’étoienc point affez fins pour paroître ronds, il faudroit en abbattre ou adoucir les angles ; car sien n’efl plus défagréable que des points quarrés à des ouvrages délicats^ furtout à des chairs pointillés, s’il arrivoit d’en faire ; ce qui eft rare dans la gravure en bois , où l’on ne porte guère le fini jufques-là.

Les points longs, ou tailles courtes fe font quelquefois au bout des grandes tailles , en les réparant à leurs extrémité». Il faut les rendre très-deliés & très-pointus à l’endroit oil ils doivent fe perdre dans les clairs. On en gliffe auffi parmi des tailles qui ombrent la pierre, &c. Alors il femble qu’il les faille faire d’égale épaiffeur dans leur courte longueur, afin d’en obtenir l’efi^et des eatre-tailles. Mais Tufage de ces points longs efl : rare dans la gravure en bois. Voilà des manœuvres auxquelles il faut s’exercer avant que de paffer à des fiijets. On paffera du poirier au buis , des traits aux deffins , & des contours fimplesaux vuides. Il s’agit maintenant de vuider IbHdement & proprement la gravure. Dégagez d’abord fermement vos contours avec la pointe que vous paiTerez & lepafferez dans tcut le creux de la gravure qui bordera les champs ou parties de buis qu’il faut enlei’er & crtulèr ; iervez-vousenfuite du fermoir pour enlever autour de ces traits le bois, partie pat partie. Le dégagement avec la pointe qui aura précédé , empêchera le fil du bois d’entraîner le fermoir , & les copeaux qu’on féparera d’en attirer d’autres.

L’art de bien vuider a été afTez négligé. Ou les arti fies font mal ou til’és pour cette manœuvre, ou ils ne font confifler la perfeélion que dans les tailles, ou ils lacrifient tout à la diligence, négligent la propreté & la (blidité , & ne vuident les champs que fuperficiellemenc ou grofTierement , fans les ragréer , polir & : finir à la gouge ; ou ils abandonnent ce travail à des apprentifs qui , ne prenant aucune attention pour ne pas appuyer la lame de l’outil fur les traits, les meurtriffent , lés écralenc Se les font égrener ; ou qui baiffant trop le coude en agifTant , & tenant la lame du fermoir ou delà gouge preîque de niveau au plan fur lequel la planche eft poCre , foritpaffer l’outil tout au travers de la gravure , & la défigurent par fept^ à huit échappades ou brèches ; ou qui ne contenant .pas leur main droite par la gauche , vont dpnaer du taillant G R À

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de l’outil au pied d’un contour, ou d’une taiile qu’ils coupent, caffent & ébrechent tout-à-fair. On ne répare ces accidens que par des pièces, & cette réparation laifie toujours de très-mauvais effets. E’ailleurs le vuidi peu profond & greffier, fait que des places qui doivent être blanches, viennent maculées d’encre.

Pour bien vuider une planche , il faut êtrs affis plus haut que pour la graver. Cela fait, on plante une cheville dans un des trous répandus à diflancs fur l’établi , pour y appuyer l’ouvrage s’il en eft befoin. On a un fermoir dans la main droite. Ce fermoir doit être de moyenne largeur , comme de deux lignes ou environ : la partie du bouton de fon manche efl placée dans la main , le bifeau du taillant de l’outil & un peu de l’épailîèur de la lame patoiflint du côté droit fur toute ia longueur. On tient la planche delà main gauche, on écarte le pouce pour recevoir & foutenir le bout du pouce de l’autre main qui tient le fermoir : parce moyen la lame de l’outil , appuyée du côté gauche , peut facilement gliffer d’environ la longueur de quatre lignes feulement , en avançant &. retirant vers le creux de la main les quatre autres doigts. C’eftainfi que l’outil va & vient à difcrétion dans le bois. Cependant cette pofition n’ed encore que préparatoire ; pour dégager, on tirera le bras droit alTez pour que l’outil pouffé entre diagonalement dans le bois. Alors la fituation des mains changera , & l’on vulderaTans danger. Le bois ainfi enlevé dans toute une longueur à volonté ,& la planche ainfi vuidée , on y repafTera le fermoir pour la polir partout, jufqu’à la baie des contours ou ti aits.

Si l’on fent , en dégageant , que l’on efi : dans le fil du bois , & qu’on en efl : entraîné, on reprendra la pointe qu’on repafferaau pied du trait ; ou , pour le mieux, on enfoncera moins l’outil par le côté du fil qu’à contre-fil. S’il y adepetites partiesà vuider qui n’exigent pas de dégagement avec le fermoir , il faut les vuider en plein avec des outils proportionnés à leurs efpaces.

On voit même planche IIT.^^. 61 & 6i , une planche entièrement dégagée avec le fermoir. Il i’agit de vuider le grand champ. Il faut y procéder à coups de maillet, avec des gonges proportionnées, comme on le voit dans la vignette, _^o’. a. On commencera cette manœuvre a contre-fil , puis de droit fil : on formera ainfi un bloc de copeau qu’on enlèvera. On réparera enfuîte ces creux à la gouge fans maillet, plaçant les mains comme nous l’avons indiqué cideffus , & conduifant l’outil de manière à ne faire aucune échappade. Plus les places à vuider feront grandes, plus il faudra les creufer, afin que les balles & le papier n’y atteignent pas à l’impreflion. Ainfi une place d’an pouce de dja ?^