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de toiles peintes , &c. ( Article de Vancienn : ’Encyclopédie. )

Gravure en bois matte & de relief. C’eft un diminutif de la précédente, hes grofTes lettres d’affiches, les mafies do rentrées pour les camayeux & : les toiles peintes, font gravées jde cette manière. Elle èft à l’ufage des fondeurs ; c’efl par ion moyen qu’ils obciennent en creux la terre ou le fable oii ils coulent les métaux. ’Le graveur doit ubîsrver en leur faveur de graver fes traits & contours un peu en talus ; ils en feront plus de dépouille, & le creux ne retiendra aucune partie du métal quand il s’agira d’en retirer la pièce. Les planches de cuivre obtenues par cette méthode , fe réparent & s’achèvent au cifelet : mais la gravure en bois à donné les grofTes maffes , ce qui a épargné beaucoup d’ouvrage à l’artifle qui , fans ce moyen auroit été obligé d’exécuter au burin de grande parties. ( Article de l’ancienne Encyclopédie extraie des mémoires fournis par M. Papillon. ) Gravure en creux , fur le bois. On a, par le moyen de cette gravure , des empreintes de relief en pâte, terre, ou fable préparés , beurre, cire , carton, &c. des fceaux , des cachets , des armoiries de cloche à cire perdue, des figures pour la pàtifferie , les def-Icrts, les fiicreries.

Il eft vraifemblable qu’on a commencé par graver fur le bois, avant que de graver fur aucune matière plus dure ; 8c il ne i’eftpas moins oue la gravure en creux , appellée anciennement tngravare , a précédé la gravure. Il faut diflinguer deux fortes de gravure en creux , relativement aux outils dont on s’eil fervi.

L’une en goutiere , exfputée avec des outils tranchans, tels que le couteau, le fermoir, le canif, & la gouge.

L’autre plus parfaite , travaillée à la gouge plus ou moins courbe. Le fermoir & la pointe à graver n’y font que rarement employés. De-Ià, & fes vives arrêtes, & fes bords adoucis, & fon caraâère de dépouille que n’a pas la preaiicre, dont les angles & les vives arrêtes aigiies font fujets à retenir quelques parties des lubftances molles fur lefquelles on veut avoir les reliefs des gravures.^

Les anciens n’ont guère connu d’autres oraviires que celles là, fi l’on y ajoute celles qu’ils opéroient avec le fer brûlant.

Il faut, pour la gravure en bois & de dépouille , donner la préférence au buis qui ii» polit mieux qu’aucun autre bois. La manœuvre principale coniifte à faire enforte que les parties çreufées, quelles qu’elles foient, ne fuient point coupées foit perpendiculairement au plan de la planche, foi : en-deflbus. Il faut que les enfoncemens allient en ponte, depuis leurs bords jufqu’à leurs fonds, & qu’ils n’ayent en général, aucune gouttière, ni aucune faillie trop aigiie : le relief qui en viendroit feroit déi’agréable , à moins que l’objet repréfenté ne l’eût exigé.

Les parties’ çreufées à deux, trois reprifes, font celles qui demandent le plus d’attention. Si l’écuflon d’une armoirie , par exemple , étant creuf ; d’un demi-pouce de pra^^ndcur, doit avoir un fui tout, on le fera de deux lignes pluô proTond que le refte, & les figures qu’il portera , d’une ligne, 0 :1 d’une demi-ligne. Quand aux petites parties qui pourront fe faire à la main , d’un feul coup de gouge ou de fermoir , il faudra les couper nettes jufqu’au fond. On montera fur des manches les parties d’un ouvrage qui feront ilblées, & qui fe rapporteront dans l’ufage les unes à côté des autres. - Si l’ouvrage & le manche éroient d’une feule pièce , comme il arrive quelquefois , le graveur fe trouveroit Ibuvent dins le cas de travailler fur un bois de-bout, & : découper à contre-fil ; ce qui rendroit la gravure ingrate. Dans ce cas, on fera tourner le manche , & à l’extrémité du manche , on pratiquera une entaille , dans laquelle on enchâiTera une pièce fur laquelle on gravera ; obfervanc feulementque les bords de ces pièces aient les contours néceffaires bien évidés, pour enlever les reliefs qu’on aura à en tirer.

On voit que fi le g-aveur doit travailler fur un rouleau fait au tour, il y trouvera fon avantage , la forme lui donnant les ronds , quarts de ronds, & autres bofles qu’il auroit été obligé de tirer d’une furface plane.

Les pièces ilblées demandent des doubles planches, & des parties çreufées à contredit les unes des aurres. Il faut que les contours s’y correfpondent avec beaucoup de précilion , afin qu’appliquées l’une d’un côté, l’aucre de l’autre, la pâte entre deux, le relief vienne comme on le défîre. C eft la fuite de l’exaéticude, des repaires , & : de la parfaite rertemblance des doux morceaux gravé’. (^Article de l’ancienne Encyclopédie , extrait par M. Diderot , des mémoires fournis par M. Papillon. ) Gravure en bois de camayeu. On

l’appelle auffi gravure de clair-ohfcur ; elle eft leréfultat de plulîeurs planches, pour les différentes couleurs do l’eftampe.

Il eft vraifembla’olc que cette gravure a pris naiffance chez quelqu’un de ces peuples orientaux qui , depuis un temps immémorial , ont l’ufage de peindre leurs toiles parle m»yen de planches à rentrées & couleurs différentes. La. gravure en ^ow conduifit à l’invention de l’imprimerie en lettres ; & : les premières rentrées , de lettres en vermillon qu’on vbit dans d^s