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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/721

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PAS PAS 711


Il n’exifte , à prcprenienc parler, que trois couleurs primitives -, c’eft ce qu’on trouve établi dans la partie théorit|ue de ce Oidionnaire. Elles ne peuvent pas êire formées d’autres couleurs ; m-ïis loures les autres couleurs peurent en être comnolëes.’ Ces trois couleurs primitives font le jaune, le rouge &ie ^leu. Le blanc & le noir ne iont pas des couleurs : lebianc n’eft autre chofe que la repréfen ration de la lumière , & le noir que la repréfentaiioh delà privation de toute lumière. Cependant, comme il y a deux fortes de rouge primitif, l’un tenant du jaune , comme le rouge de feu ou vermillon , & l’autre du bleu, comme le rouge cramoifi ou de laque , on psut compter quatre couleurs primitives , fayoir : le jaune , le rouge de feu , le rou^e eramoiji & le huu. De ce^ quarrc couleurs primitives , il s’en forme d’autres que nous nommons conipcfées. Ainli, du rouge de feu & du jaune , fe forme Voiansé ; le rouge cramoifi & : le bleu produifent ieviolet ; le bleu Se le laune compolent le lerd. Voilà donc une fuite ou un cercle de lepc couleurs , qui Ibnt le jaune , l’orangé , le rouge de feu, le craraoiii, le violet , !e bleu & le verd , lefd’jelles en peuvent reproduire d’autres : car le jaune & l’orangé feront un jaune doré : le rouge de feu & le cramoifi produiront le vrai rou^’e : le cramoifi & le violet teront la couleur de pourpre : le bleu & le verd feront un verd de mzr ■enfin le verd & le jaune feront un verdjaundire. Toutes les couleurs ci-deffusfont vives ; mais fl on les avoir mêlées d’une au re façon , par exemple, l’orangé avec le violet, le rouge de feti avec le bleu , le violet avec le verd ,& celui-ci avec l’orangé ou avec le rouge de 1 eu , ce mélange n’auroir produit que des cculeuis laies & délagréables. Pour faire des paftels de toutes les couleurs dérivées des couleurs primitive ? , on fe l’ert des mêmes matières qui entrent dans la coinpofltion de celles qu’on employé à l’huile. En voici les noms ; ’ Cérufe. ■’ ■ Craie de Champagne fine. • ’Maflîcot pâle. Mafficot doré. Jaune de Naples. Ochre jaune. Ochre brune. Stil-de-grain clair. Stil-de-grain brun, r Minium. Vermillon. , .,- Brun rouge.-Rouge d’Angleterre. La-que, Outremer. CsRiitej bleues. ’~ P A S Tii Tr.dîgo. Email ou Smalr. Terre verte. Terre d’ombre ? Terre de Cologne. Bifhe. Noi.f de charbon. Noir d’Allemagne, ou d’^mprîmèu^ Noir d’os ou d’ivoire. On peut y ajouter le carmin : on (ê (èrt aufîi de la i’anguine & du crayoh noir ordinaire. Avec toutes ces matières , on compote des /’<2/&/jnon-feulement des couleurs dont on vient de parlei ; mais on fait aulfi des couleurs fales , des couleurs rompues, & ; enfin un très-grand nombre de teintes différentes. Composition des pasteis. Il faut premièrement fa re des paftels de routes les matières iimples que nous avons nommées , fans y joindre aucun mê’ange. Pour cet eftet onobfervera , °. Que la cérufe , le ftil-de-grain clair , l’ochre , le jaune , le rouge-brun , la terre d’ombre & la terre de Cologne, étant de la confiPtance defirée pour Tobjef qu’on fe propofe , le peuvent limplemeTitfcier & tailler en crayons, comme on taille la fanguine & la pierre noire. Si cependant on n’en trouve pas d’affez gros morceaux, on peut les broyer comme les autres couleurs. ,°. Que toutes les autres coulsurs qui ne font pasdeconfifl-anceà pouvoir être fciées, fe broyent à l’eau, le plus fin qu’il eft poffible, fur le marbre ou fur la pierre à broyer. Plus la pâte du^a/ZeZ ell fine , & plus aifiment elle s’attache au papier que l’on veut pemdre. Elle doit être paitrie dans une confiftancc qui permette de la réduire en rouleaux ou crayons. On donne à ces rouleaux à-peu-près la groffeur du petit doigt d’une femme délicate , & on les tient d’une longueur qui les rende propres à être maniés aifément. ". Qu’il eft néceffaire que les paftels marquent lans peine , & fans qu’on ait befoin d’appuyer beaucoup fur le papier. Ainfi, comme certaines couleurs fe trouvent d’une trop dure confiftance lorfqu’elles font mifes en paftels , il faut les mêler avec quelqu’autre fubflance moins dure, & dont la couleur en fbit voifine. Par exemple , le flil-de-grain brun , la terre verte , le noir d’os ou d’ivoire, l’indigo feroient des paftels trop durs : on joindra donc au ftil-degrain brun’, de la terre de Cologne ; à la terre verte , de l’émail avec un peu de ftil-de-grain clair ; au noir d’ivoire, un peu de noir de charbon ; & à l’indigo, de l’émail. °. Qu’il y a d’autres couleurs qui au contraire font trop tendres , comme l’émail , l’outremer le carmin , le vermillon & quelques autres. Alors , au lieu d’eau fimple , il faut les détrem»