Il n’exifte , à prcprenienc parler, que trois
couleurs primitives -, c’eft ce qu’on trouve établi
dans la partie théorit|ue de ce Oidionnaire.
Elles ne peuvent pas êire formées d’autres couleurs ;
m-ïis loures les autres couleurs peurent
en être comnolëes.’ Ces trois couleurs primitives
font le jaune, le rouge &ie ^leu. Le blanc & le
noir ne iont pas des couleurs : lebianc n’eft autre
chofe que la repréfen ration de la lumière , & le
noir que la repréfentaiioh delà privation de toute
lumière.
Cependant, comme il y a deux fortes de rouge
primitif, l’un tenant du jaune , comme le rouge
de feu ou vermillon , & l’autre du bleu, comme
le rouge cramoifi ou de laque , on psut compter
quatre couleurs primitives , fayoir : le jaune , le
rouge de feu , le rou^e eramoiji & le huu.
De ce^ quarrc couleurs primitives , il s’en
forme d’autres que nous nommons conipcfées.
Ainli, du rouge de feu & du jaune , fe forme
Voiansé ; le rouge cramoifi & : le bleu produifent
ieviolet ; le bleu Se le laune compolent le lerd.
Voilà donc une fuite ou un cercle de lepc couleurs ,
qui Ibnt le jaune , l’orangé , le rouge de
feu, le craraoiii, le violet , !e bleu & le verd ,
lefd’jelles en peuvent reproduire d’autres : car le
jaune & l’orangé feront un jaune doré : le rouge
de feu & le cramoifi produiront le vrai rou^’e :
le cramoifi & le violet teront la couleur de pourpre :
le bleu & le verd feront un verd de mzr
■enfin le verd & le jaune feront un verdjaundire.
Toutes les couleurs ci-deffusfont vives ; mais
fl on les avoir mêlées d’une au re façon , par
exemple, l’orangé avec le violet, le rouge de
feti avec le bleu , le violet avec le verd ,& celui-ci
avec l’orangé ou avec le rouge de 1 eu , ce mélange
n’auroir produit que des cculeuis laies &
délagréables.
Pour faire des paftels de toutes les couleurs
dérivées des couleurs primitive ? , on fe l’ert des
mêmes matières qui entrent dans la coinpofltion
de celles qu’on employé à l’huile. En voici les
noms ;
’ Cérufe.
■’ ■ Craie de Champagne fine.
• ’Maflîcot pâle.
Mafficot doré.
Jaune de Naples.
Ochre jaune.
Ochre brune.
Stil-de-grain clair.
Stil-de-grain brun,
r Minium.
Vermillon. ,
.,- Brun rouge.-Rouge
d’Angleterre.
La-que,
Outremer.
CsRiitej bleues. ’~
P A S Tii
Tr.dîgo.
Email ou Smalr.
Terre verte.
Terre d’ombre ?
Terre de Cologne.
Bifhe.
Noi.f de charbon.
Noir d’Allemagne, ou d’^mprîmèu^
Noir d’os ou d’ivoire.
On peut y ajouter le carmin : on (ê (èrt aufîi
de la i’anguine & du crayoh noir ordinaire.
Avec toutes ces matières , on compote des
/’<2/&/jnon-feulement des couleurs dont on vient
de parlei ; mais on fait aulfi des couleurs fales ,
des couleurs rompues, & ; enfin un très-grand
nombre de teintes différentes.
Composition des pasteis. Il faut premièrement
fa re des paftels de routes les matières
iimples que nous avons nommées , fans y joindre
aucun mê’ange. Pour cet eftet onobfervera ,
°. Que la cérufe , le ftil-de-grain clair , l’ochre ,
le jaune , le rouge-brun , la terre d’ombre
& la terre de Cologne, étant de la confiPtance
defirée pour Tobjef qu’on fe propofe , le
peuvent limplemeTitfcier & tailler en crayons,
comme on taille la fanguine & la pierre noire.
Si cependant on n’en trouve pas d’affez gros
morceaux, on peut les broyer comme les autres
couleurs.
,°. Que toutes les autres coulsurs qui ne font
pasdeconfifl-anceà pouvoir être fciées, fe broyent
à l’eau, le plus fin qu’il eft poffible, fur le marbre
ou fur la pierre à broyer. Plus la pâte du^a/ZeZ
ell fine , & plus aifiment elle s’attache au papier
que l’on veut pemdre. Elle doit être paitrie
dans une confiftancc qui permette de la réduire
en rouleaux ou crayons. On donne à ces rouleaux
à-peu-près la groffeur du petit doigt d’une femme
délicate , & on les tient d’une longueur qui les
rende propres à être maniés aifément.
". Qu’il eft néceffaire que les paftels marquent
lans peine , & fans qu’on ait befoin d’appuyer
beaucoup fur le papier. Ainfi, comme certaines
couleurs fe trouvent d’une trop dure confiftance
lorfqu’elles font mifes en paftels , il faut
les mêler avec quelqu’autre fubflance moins
dure, & dont la couleur en fbit voifine. Par
exemple , le flil-de-grain brun , la terre verte ,
le noir d’os ou d’ivoire, l’indigo feroient des
paftels trop durs : on joindra donc au ftil-degrain
brun’, de la terre de Cologne ; à la terre
verte , de l’émail avec un peu de ftil-de-grain
clair ; au noir d’ivoire, un peu de noir de charbon ;
& à l’indigo, de l’émail.
°. Qu’il y a d’autres couleurs qui au contraire
font trop tendres , comme l’émail , l’outremer
le carmin , le vermillon & quelques autres.
Alors , au lieu d’eau fimple , il faut les détrem»
Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/721
Apparence
Cette page n’a pas encore été corrigée
PAS PAS 711