Page:Encyclopédie méthodique - Commerce, T01.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

PREL I MINA IRE. xxk. lans gènes & lans contraintes, des grandes propriétés communes 8c participeraient àla plus libre concurrence. Ajoutez-y la douceur des moeurs 8c la beauté du climat , quel autre peuple oserait se comparer à celui-là ?

quel, homme ne seroit pas tenté d’y 

transporter , s’il en avoit la possibilité , ses richesses 8c son industrie ? On a) beau s’aveugler , s’endurcir Fefprit 8c le coeur, la raison 8c le sentiment se réunissent pour nous persuader que c’est’ l’état primitif des sociétés ,-Fintérêt de Fhumanité , le voeu de la nature : que tout le reste est moderne, factice , arbitraire 8c fatal au monde. Pour s’en convaincre plus intimement, jl ne faudrait que discuter les objections. qu’on oppose dans la plupart des Etats policés , pour établir qu’il seroit impossible ou du moins très-difficile de revenir.au droit originaire de Fantique liberté. Sans entrer ici dans un détail qui n’est pas de notre sujet, un seul mot nous suffira pour les résoudre. La doctrine moderne 8ç systématique du code fiscal 8c réglementaire-, qui s’est établi dans les temps de trouble, d’ignorance, de besoins publics, mais fans discussion approfondie , affecta évidemment les propriétés, les droits, les libertés des producteurs 8c des. consommateurs, 8c cependant on ne les a jamais consultés pour en établir , modifier, suspendre , détruire 8c ressusciter ces régies^ pratiques, si mobiles 8c si diverses, qui se sont succédées dans les mêmes lieux & dans les mêmes circonstances ; ne seroit-il pas juste de les entendre à leur tour ? L’intérêt des souverains est absolument nul dans cette question, si les producteurs des matières premières assurent au trésor public le même revenu quitte 8c net , pour,prix, de la liberté générale des arts & du Commerce. Les dépositaires de l’autorité publique doivent être parfaitement neutres ; c’est aux débiteurs qui se reconnoissent pour tels à choisir le moyen le moins onéreux de remplir leurs obligations. Nous avons offert , nous offrons encpre aux partisans de l’ppinion moderne cette épreuve salutaire, que nous persistons à croire très-facíle. Qu’on propose aux pro- j priëtaires fonciers , suffisamment éclairés fur leur intérêt, de dédommager la souveraineté. Qu on abolisse à cette condition , premièrement toutes les innovations récentes , tous les systèmes d’injonctions, de prohibitions , de formalités, de perception établies fur les principes des derniers siécles , pour ne les rétablir qu’à mesure qu’ils seront demandés en pleine connoissance de cause , en pleine liberté par les producteurs 8c les consommateurs , qui font ses premières, ses principales parties nécessaires Sc constitutives du Commerce. Ils ne la connoissoient point, ou du moins ils la dédaignoient ouvertement cette moderne politique mercantile , notre sage Louis XII, notre bon Henri IV , les pères du peuple ; il étoient riches , ils étoient puissants ; au dehors toute FEurope ,les reconnoissoit pour ses arbitres , au dedans ils étoient tendrement chéris , comblés de bénédictions. L’univers adore encore leur mémoire. Nous les avons souvent revues , souvent arrosées de nos larmes ces trois pages si , sublimes dans leur simplicité des comptes du trésor de Louis XII. Mutuafaâa régi nihil, LES EMPRUNTS DU KOI. RlEN. Impofitio ’ foranea nihil. IMPOSITION FORAINE (fur le Commerce ) RIEN. Emo-< lumenta portuum nihil. EMOLUMENTS DES PORTS. RIEN. Si jamais une juste recoianoissance érigeok à ce monarque si bienfaisant une statue qu’il a tant méritée, nous doutons qu’on pût la décorer d’une plus belle inscription. Mais c’est assez nous abandonner au torrent d’un zèle qu’on accuseroit probablement d’indiscrétion. Peut-être le temps 8c les circonstances, peuvent-ils seuls accélérer ou ralentir le retour à l’état primitif de franchise 1k d’immunité parfaites ; peut-être estce une erreur de le désirer, une illusion de l’efpérer. Si c’est une chimère, au moins

!elle 

est douce, au moins c’est celle d’un patriotisme désintéressé, qui n’a pour base que la loi de justice 8c l’ordre de bienfaisance :

pour but , que la plus grande perfection 

de tous ses arts primitifs 8c secon-