Page:Encyclopédie méthodique - Economie politique, T03.djvu/431

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4i8 NEG NEG fit prévoir qu’ils ne tarderoient pas à perdre. Plusieurs de ces villes restèrent Tsolées. Un plus grand nombre unirent leurs intérêts. Toutes formèrent des sociétés politiques ^gouvernées par des loix que les citoyens eux-mêmes avoient dictées. . ; . • :’•  : ,". Lé succès dont cette révolution dans le gouvernement fut suivie, frappa les nations voisines. Cependant, comme les rois & les barons qui les opprimoient, n’étoient pas forcés par les circonstances de renoncer à leur souveraineté, iJs se contentèrent d’accorder aux-villes de leur dépendance des immunités précieuses Si considérables. Elles furent autorisées à s’entourer de murs, à prendre les armes, à ne payer qu’un tribut régulier Si modéré. La liberté étoit si essentielle à leur constitution, qu’un serf qui s’y refugioit devenpit :

citoyen, 

s’il n’étoit réclamé dans Tannée. . Ces communautés ou corps municipaux pípfpélèrent en raison de kur position, de leur population, deleur industrie. ’ -Tandis que la condition des hommes réputés libres s’amélioroit si heureusement, cejlè des esclaves restoit tòujôurS lá même , c’est-à-dire, la plus déplorable qu’il fût possible d’imaginer. Ces malheureux apparterioierit si entièrement à leur

maître , qu’il les vendoit ou ks échangeoit selon

ses désirs. Toute propriété -kur étoit refusée , même de ce qu’ils epargnoient lorsqu’on leur assignoit une sommé fixe pour kur subsistance. On Tes meítoit à la torture pour la moindre faute. Jls pouvoiént être punis de mort fans TinterVen-

tion du magistrat. T-e mariage kur futlong-rems

interdit : les liaisons entré les deux sexes étoient -i llégales :;’ on les souffroir , on les encourageoit même : mais elks n’étoiën’t pas honorées delà bénédiction nuptiale. Les enfans n’avoient pas d’autre condition que celk de leur père : ils riaissoiènt i ils vivpient, ils moutoient dansla servi 1 tude- Dans la plupart des cours de justice, leur -témoignage frétois pas reçu contré un homme libre. Ils étoient asservis à Un habillement particulier ’ ;'"& cëttë distinction humiliante kur rappëlloit à chaque trioinént Topprobre dé leur existence. Pour comble d’infortuné, Têsprit du système féodal cpntràrioit Taffranchissement decëtte espèce d’hommes. Un maître généreux pouvoit, 1 à. la vérité, quánd ilTe vouloit, briser les fers de ses esclaves domestiques^’ : mais il falloit dés formalités fans nbmbrè pour changer la :condition des serfs attachés à laiglebë/-Suivant une maxime généralement établie ’ ; un vassal ne pouvoit pas "diminuer la valeur’ d’un fief qu’il avait reçu y Si c’étoit lá diminues quede lili ôter ses cultivateurs. "-Cet obstacle devoit ralentir 3 mais ne pouvoit pas ^empêcher^entièrement la "révolution ; & voici "pourquoi. 1’ ' : -’ !i :: . "’- Les germains & les autres cohquérans s’étoiënt appropriés d’imménsés -domaines-, à Tépoqúe de

îeur invasion. La nature
de ces biens he permit

vpasdeles démembrer. Dès - lorsTe pfòpriétiíjr ne ppuvoit pas retenir fous ses yeux tous sci/fl r claveSj & il, fut forcé de les disperser suf’|e’(p qu’ils dévoient défricher. Leur, élojgnemeht enì’ pêchant de les surveiller, il fut jugé cohvénâVli de les encourager par des récompenses piopJDftionnées à Tétendue & au succès de íêur travail. Ainsi Ton ajouta à leur entretien prdínajtí des gratifications , qui étoient communément jitìi portion plus ou moins considérable du produit <ta terres. . , Par cet arrangement, les villains formèreBfjine espèce d’association avec leurs maîtres. Les richesses qu’ils acquirent dans cé marché ; avátìtw geux, les mirent en état d’offrir une rente fixe des terres qu’on kur confioit, à condition ! qùé le surplus leur appartiendroit. Commèles seignëuri retiroient alors, fans risque& sans inquié.tudedé leurs ppssëssipns /autant ou plus de te vè,niiqu’ils n’en avoient anciennement obtenu, çéttepVátiguè s’accrédita & devint peu à peu universclìei Lê propriétaire n’eut plus d’intérêt à s’pccuper d’esclaves qui cultivoient à kurs propres frais, èifiú étoient exacts dans leurs paiemens. Ainsi finit-lá servitude personnelle. . ’-'- .-./ . !,.",,.• !’.. ;,j II arrivoit quelquefois qu’un entrepreneur hár-í di 3 qui avoit jette.des fonds considëfablesJànS fa ferme, en étoit chassé avant d’avoir.recueilli le fruit de sos avances. Cet inconvénient fit qu’on’ exigea des baux de plusieurs années. Us s’éféndirent dans la fuite à la vie entière du cuhìvatëur, ! _& souvent ils furent assurés à fa postérité la plus reculée. Alors finit la servitude réelle. . Ce grand changement’qui se faisoit, pouf ainsi dire :, de lui-même , sut précipité par une càtise qui mérite d’être remarquée. Tons les gouverhè-’ mens d’Europe étoient aristocratiques. Le chef de chaque république étoit perpétuellement ;en guerre avec ses barons. Hors d’état, le plus souvent , de leur résister par la force , il étoit obligé d’appelkr les ruses à Ion secours. Celle que les souverains employèrent le plus utilement, farde protéger les esclaves contre la tyrannie de leurs maîtres, & de sapper le pouvoir des nobles’, ; en diminuant la dépendance de kurs sujets. H.n’èst ! passans vraisemblance que quelques rois favorisèrent la liberté par le seul motif d’une utilité gèV ; nérale ; mais la plupart furent visiblement çpn- _ duits à cétte heureuse politique, plutôt par leur/ intérêt personnel que par des principes d’hunia--. nité & de bienfaisance. Quoiqu’il en soit, la révolution fut si entière," que la liberté devint plus générale, dansláplus grande partie de TEurope 3 qu’elle ne Tavoit ëtë ; sous aucun climat rii dans aucun siècle. Dans, tous ; les gouvernemens anciens, dans ceux même qu’on , nous propose’ toujours pour modèles, la plupart des hommes furent condamnés-à une servitude . honteuse & cruelle. Plusks sociétés acquéroient de lumières, de richesses 8pdé puissance, plus