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mence aux pays des Helvétiens, des Némètes & des Rauraces. De-là elle va droit, en suivant le Danube, aux limites des Daces & des Anartes : ensuite se détournant sur la gauche, elle s’étend jusqu’aux frontières de plusieurs peuples très-éloignés.

Il paroît que ce nom d’Hercynie s’est formé d’un mot plus ancien, dont les Germains avoient fait Hartren. Mais ce mot désignoit toutes les forêts. Les Romains, le prenant pour un nom propre, & le retrouvent de tous côtés en Germanie, avoient supposé à cette forêt une étendue prodigieuse. Sans doute avant que d’être aussi habité qu’il l’a été depuis, ce vaste pays étoit fort couvert de bois ; mais il s’en falloit de beaucoup qu’il le fût dans sa totalité.

HERDONIÆ, ou Herdonea, ville d’Italie, dans l’Apulie, au sud-est de Luceria, sur une voir qui conduisoit de Beneventum à Canusium. On voit encore beaucoup de ruines dans son emplacement, où il n’y a de bâtimens modernes qu’une hôtellerie : le lieu se nomme Hordona.

HEREA, ville de Macédoine, selon Appien Alexandrin, in Syriac.

HERECHON, ou’ Arechon, ou Arecon, ville de la Palestine, dans la tribu de Dan. Josué, c. 19, v. 46.

HEREN, montagne de Mauritanie césarienne, selon Ptolémée, L. iv, c. 2.

HERENATIUM, lieu de la Belgique, chez les Bataves, six mill pas au-dessous de Burginatium, selon l’itinéraire d’Antonin.

HEREUS MONS, montagne de Sicile, ou est la source du fleuve Chrysas, selon Vibius Sequester.

On dit aussi Herei Montes. Voici ce qu’en dit Diodore de Sicile (L. iv, c. 16) : les monts Héréens, par leur situation singulière, par les qualités admirables de leur terroir, & par toutes les autres beautés que la nature y a rassemblées, forment la plus délicieuse retraite que l’on puisse choisir contre les ardeurs de l’été. Une infinité de sources, qui surpassent par la bonté & par la douceur de leurs eux, tout ce qu’il y a de fontaines au monde, y entretiennent sans cesse une agréable fraîcheur : les chênes qui couvrent les sommets de ces montagnes sont fort hauts et fort épais, & portent du gland plus gros de moitié que le gland ordinaire. La terre y produit, sans le secours de l’art, des arbres fruitiers de toute espèce, beaucoup de vignes, & sur-tout une quantité prodigieuse de pommiers.

Cette contrée étoit si fertile & si riche, qu’une armée carthaginoise, dans une extrême disette de vivres, y avoit trouvé de quoi se nourrir abondamment sans l’épuiser. Enfin, il y avoit entre ces montagnes un vallon enchanté, tout planté d’arbres, au milieu duquel étoit un bocage consacré aux nymphes : c’étoit dans ce bocage que l’on disoit qu’étoit né Daphnis.

HERIGEMI, ville épiscopale d’Asie, dans le pratriachat d’Antioche, & sous la métropole d’Emesse.

HERIUS, nom d’une rivière de la Gaule lyonoise, selon Ptolemée, L. ii, c. 8. Cet auteur l’indique en décrivant la côte de la Bretagne, à partir de l’embouchure de la Loire, qui étoit la borne de l’Aquitaine. C’est aujourd’hui la Vilaine.

N. B. M. D’ancille trouve même un trace de cet ancien nom de Herius dans celui de Treig-hier, que l’on donne au passage de la Vilaine, entre la Roche-Hemard & l’embouchure de la rivière ; ce mot peut s’être formé de Trajectum-Herii.

HERMA, lieu d’Espagne, selon Aviénus, ora maris, 438.

HERMÆ, lieu du Péloponnèse, aux confins du pays d’Argos & de la Laconie, selon Pausanias, L. ii, in fine. Ce nom n’est pas celui du lieu, mais des bornes que l’on avoit mises sur une montagne, entre les Lécédémoniens, les Argiens & les Tégéates ; Pausanias dit que cette petite contrée en prenoit le nom.

M. de Gébelin, dans ses allégories orientales, p.194, en expliquant les fables débitées à l’occasion de Mercure, dit que le nom égyptien Thot, signifioit signe ; comme celui de Mercure, venant du celte, signifioit marque ; de-là il arrivoit qu’en conservant l’idée de marques ou signes, on donnoit le nom grec d’Hermes aux bornes qui se plaçoient sur les frontières de différentes provinces grecques ; telles que l’Argolide, la Laconie, l’Aracide, &c.

HERMÆE ACRA, promotorium Mercurii, cap de l’Afrique proprement dite, selon Ptolemée, L. iv, c. 3. Pline, L. v, c. 4, dit qu’il est à l’opposite de la Sicile, & il y place Clypée, ville libre.

Hermæe Acra, promontoire de la Marmarique, selon Ptolémée, L. iv, c. 5.

Hermæe Acra, promontoire de l’île de Crète, dans sa partie méridionale, selon le même L. iii, c. 3.

Hermæe Insula, nom d’une petite ile, dans le voisinage de celle de Sardaigne, selon Ptolemée.

HERMÆUM, lieu d’Asie, selon Polyæen, L. vi, entre Lampasque & Parium, à soixante-dix stades de l’une, & à deux cens de l’autre.

Hermæum, cap de la Sardaigne, dans sa partie occidentale, selon Ptolémée, L. iii, c. 3.

Hermæum, montagne de l’île de Lemnos, selon le scholiaste de Sophocle, in Philotect.

Hermæum, lieu de Grèce, dans la Béotie, sur l’Euripe. Tite-Live rapport que c’est de-là qu’on passoit dans l’île d’Eubée.