Page:Encyclopédie méthodique - Géographie moderne, T03, P1-RIE-TER.djvu/70

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3utrc fois ; elle a confervé encore que lque r e fie d’opul e nce . Une province de c e ro yaume , appellée l a grande Permù, enfuite le Solikam, étO it l’e n trepôt des marchandHès .de la Perfe , ~ des fourrures de Tartarie .

Des frontiè r es · de s province s d’ Archange} , de Refan, d’Afiracan, s’é tend à l’orie nt la Sibérie , avec les terres ultérie ures julqu’à la mer du Japon. Là, font les Samoyèdes , la cont rée des Ofiiaks le long du fleuve Oby , les Burates , peuples qu’on n’a pas e ncore rendus ~hrétiens. Enfin, la de rniè re pro vince e fi le Kamfchatb, le pays le plus orie ntal du continent. Les habitans étoient abfà !ument fans religion q uand on l ’a d écouvert. Le nord d e cette c ontrée fournit auffi de belles fourrures : les habi t :tn3 s’en revê- . t oient l’hiver, & marchoient n uds l’é té . Voilà. les feize gouve rnemens de la Ruffie ; celui de Livonie , de Revel oud’Efionie , d’Ingrie , de Vibourg , d’Archangel , · de LaB<>nie ruffe , de Molco vie , de Smole nslco, d e Novogorod , de J{iovie , de Belgorod , de Vron, d~ Nirt’nainowchgorod, d’Afl :racan , de Cafan , & de Sibérie. On peut y ajouter le gouverne ment de Polotsko, une partie de ceux de Mfèiflaw & de ’ifirepsk, q ui apparrie nnent à la Ruffie depuis le démembrement de la Pologne, en I773· Ces gouvernemens compoiènt e n g~néral la domination de la Ru !lie , depuis la Finlande ~ la mer du Japon. Toutes les grandes parties de ceeempire one étéunies en divers temps, comme dans tous les aLteres royaumes du monde. D es Scythes , des Huns , des Maffagètes , des Shwons , des Cimbres, des Gèces, des Sar matC’s , font auj ourd’hui le s !ujets d es czars. Le s Rn !fcs proprement dits , !ànt les anciens Roxelans ou Slavons.

Cet empire re nferme différentes forres de n ations ; les Rulfes, les CofaC’{ues, les S(lmoyèdes , les Morduans , les T cheré mis, les T !chuw ::tfchs , les Wotiaks , les Voguls, les P ermiaks , les S irj ::tn ie n , les OJ1iaks’ , le s .ilarabin uens, les Tungufiens , les CalmQuques , les Rura :rcs , les Jakucjens , les Juk. :tgiriens , les Korjaki , les Kam fl :sc hadalie ns, l es Tartares , le s Finlandais , les FJèlwnien :; , les Lcctoniens , les Arméniens ,

!es. I ndie ns , les Alle mands & d’autres Fûro péens 

en petit nombre . IJ el1 bie n diificilc , pour ne pasdire impoi1ible , que , dans tantd nations , la conftitution politique foie par- toue la m ême : il cft encote moins po flible que le lol loir d’un produit égal. La naw re change à chaque pas , & par-tour la m~me dans les principes , elle varie f :ms c ene d. :ms les produél :ions ; mais ic i une province peut Heureufc mcnc fournir à une

!Utre cc q1ü lui manque. Au- delà du 6ot degré

vers le ~61e , la terre efr rrop froide pour Cjue le bled Ylenne 3 maturité ; & dans les contrées plus !èptenrrionalcs e ncore on ne voit ni arbres ni grains , ni l~gumes , m~is des broflàilles , de : •

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animaux faul’. _s, d u gibie.r & du po,.Uro t1. On cultive cepenaànt à Archange ! phtfieu rs forte s de fruits , avec fuccès ; on y élh~ auffi du bétail. Dans le ce ntre de l’e mpire , J’air eft doux & te mpéré ; on y trouve différe ntes e fpèces de fruits , de grains , de légumes , des mouche& à miel, des beiliaux , des te rres laboura9les, & de fort bons pâturages , des for~ts abondantes en gibier , des fleuves navigables & remplisdes m e illt :;prs poiffons. D ans . l a partie ’ la plus mé ridionale , l’air efl : très-chaud ; on y rencontre beaucoup de te rrains arides. A Afl :racan & en Ukraine , on cultive du vin & du tabtc. Les fleuves poi !fonneux , ks forêts & le g ibier n’y , manque n t pas.

La Ruffic abonde e n ble d & autres grains ~ avec un gouverne ment difterem , où l’on !ubfti- .tueroir les bras des hommes libres à ceux des •

efclaves , elle feroit bien plus riche & plus puiffanre enc or$ ! · Une prodig,ie ufè quantité d~ ce s : â rains efi employée à la difl :Hlation de l’e au-’ c-.vie : les chofes de prenù ère néceffit~ r font a vJI priX. On rencontre dans beaucoup d endroitSI des Calines & des fou rces mi n~rales ; il s’y trouve auffi des mines d’o ;·, d’argent, du meilleur cuivre , & du fe r c xcelle m, plufiem·s autres e Cpèces c ncorc ;, de minéraux , &c. En hiver, les jours font. c oun ;s & le froid e fl : très-vi f dans l es contrées fcpten’trionales & l’intérieur de l’empire ; mais l’été efi t rès-agré able & très-chaud. L a terre , charg é e de glaces & de neiges, en peu de mois efr couverte d e fl eurs & de f ru irs. Durant les nuits eourres , le crépufcule efi très- fon : le f ro id .,. plus confidérable vers l’orie nt q ue d ans : le s provinces occidentales , fous la même élévation dtL pôle , occafio nne plufi e urs m a l :tdies épid émiques , & attaque auffi le cerveau des perfonnes dont la confiitution cfi foible .

On voyage en Ruffie e n toute faifon , particulièrement en l1iver, a vec vîteffe & à grand marc hé ; les chevattx coure nt a ve c une vhe !fc incroyable : les chemins fom hom , !ur-tour en h iver ; & Ja maniè r e la plus ordinaire de voyager dans cette faifoo , e fi d’employer des traîneaux. Le bas peuple en Ruflie ü : nourrit d’alimens u-ès~ grofliers ; iL couche fur la dure ; jouit d’une confr. itution tLès - rob ufre , & n’c O : pre1que jamais malade : arrive -t -il qu’il le toit , il iè fèrt· de trois remèdes , qui font l’cau-de-vie , le lait & le bain. Les paylans portent la barbe ; & les Ru lles de Ja plus baffe e xrraélion , po ur marq uer leur re fpeét au x .principaux d~ la nation, lè je ttent tout à plat par te rre devant eux. Les pay !àns. fo nt {e rfs ; mais le go~vernemenr ayant fènti c o mbie n l’e{Ciavage aftoibli llo i c la c onfiiturion nalionale , vient de s’occupe r des moyens de tendre peu à peu la liberté à ces malheureux. Qui fait al ? rs à quel point de l ?randcur peuc s’élever un jour cette nation , fi Jamais on n’y ’

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