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ABSOLU, en logique., en logique., est l’opposé de relatif, i[ devient alors l’épithèteToit des idées, soit des termes. Il y a des idées absolues & des idées relatives, des termes absolus &.des termes relatifs. L’idée absolue est celle qui n’a pas besoin d’une autre idée à laquelle on la rapporte, pour être entièrement comprise, & qui n’en réveille nécessairement point d’autre dans l’efprit. L’idée de pierre, de tête, ou de tel autre individu, dételle couleur, de telle figure, dételle substance, de tel mode, de tel objet quelque composé qu’il soit, tant que je ne le considère chacun que comme un être isolé, déterminé en lui-même, sans le rapporter à aucun autre objet, est une idée absolue ; en un mot, tout ce qui existe, tout ce qui peut exister, ou être considéré comme une íeule chose, est un être positif, l’objet d’une idée absolue ; car quoique les parties dont ces êtres sont composés, ou les idées simples ré-unies dans l’idée totale d’un objet, soient relatives les unes avec les autres, le tout pris ensemble est considéré comme une seule chose positive, dont l’idée est absolue, puisqu’elle n’en réveille nécessairement point d’autre par sa présence dans l’efprit, & n’a pas besoin d’une autre idée pour être entièrement comprise. L’idée relative, au contraire, suppose nécessairement une autre idée, sans laquelle on ne la saisiroit pas entièrement, & la présence de l’une réveille nécessairement l’autre ; ainsi l’idée d’un triangle est une idée absolue. Mais celle de l’égalité de ses trois angles à deux angles droits, ne peut être saisie sans l’idée des trois angles du triangle, & l’idée de deux angles droits, elle est donc relative. Tite, considéré simplement comme individu, est l’objet positif d’une idée absolue, • mais si je le considère comme père, mari, frère, maître, docteur, roi, grand, petit, prochain, éloigné-, Sec. je me forme autant d’idées relatives, qui réveillent nécessairement chez moi par. leur présence celles de fils, de femme, de frère ou de sœur, de domestique, de disciple, de sujet, de quelque chose de plus petit ou de plus grand que lui, d’objet dont il est près ou loin. . Il y a cette différence entre l’idée absolue & l’idée relative, outre la différence essentielle que nous venons de décrire, qu’il n’est point d’idée qu’on ne puisse rendre relative à une autre, en les mettant en rapport ; au lieu qu’il est des idées. relatives que l’on ne sa.uroit rendre absolues, telles font celles de grandeur, de quantité, de parlie, de cause, de p~ère, &c.


Les termes absolus sont ceux qui expriment des idées abseluM, tels sont ceux-ci : substance, homme, cheval, noir, gai’, pensif, sincère, &c. Les termes relatifs expriment des idées relatives, comme créateur, père, époux, sujet, partie „ grand, heureux, foible.

Un terme absolu, devient relatif en y ajoutant quelque mot qui indique une comparaison, comme plus noir, plus gai, moins sincère, également pensif,’&c. Il est des mots qui paroissent absolus & qui ne le sont pas, parce qu’ils supposent tacitement une relation, tels sont : voleur, concubine, imparfait, vieux ; le voleur n’est pas tel sans une chose volée ; la concubine, sans un homme avec qui elle vit ; un être imparfait, relativement à une fin ; un être vieux, relativement à un plus jeune, &c. Ancienne Enyclop. (G. M.).

Absolu, en métaphysique, est opposé à conditionnel ou hypothétique, & il marque ce qui est tel uniquement par une fuite de l’essence de la chose, sans dépendre d’aucune condition, d’aucune supposition étrangère à l’essence de cette chose ; au lieu que l’hypothétique n’est ce qu’il est que par l’effet d’une condition ou supposition de l’existence de laquelle dépend la sienne. Il faut remarquer ici que ce mot n’est jamais dans ce sens l’attribut d’une substance, mais l’épithète de ses attributs. On demande s’il y a une éternité * une infinité, une perfection, une possibilité, une impossibilité absolue. Voye{ chacun de ces mots., L’existence d’un être éternel est d’une nécessité absolue ; car indépendamment de toute supposition, Dieu existe & ne peut pas ne pas exister. Il est d’une nécessité absolue qu’un triangle rectiligne soit une figure de trois côtés & de trois angles, & que ces trois angles soient égaux à deux droits : cela naît de l’essence même du triangle. La nécessité hypothétique dépend de l’existence de la condition supposée ; ainsi, l’existence d’untriangle rectiligne, quoique nécessaire puisqu’il existe, n’est pourtant que d’une nécessité hypothétique, puisqu’elle a dépendu d’un être qui l’a tracé.

ABSTRACTION, métaphysique, s. f. ce mot vient du latin abstrahere, arracher, tirer de, détacher.

L'abstraction est une opération de l’efprit, par laquelle, à l’occasion des impressions sensibles des objets extérieurs, ou à l’occasion de quelque affection intérieure, nous nous formons par réflexion un concept singulier, que nous détachons de tout ce qui peut nous avoir donné lieu de le


Encyclopédie, Logique & métaphysique, Tom. I. A