Page:Encyclopédie méthodique - Logique, T1.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
AFF AFF
23


neral pour ^impression que les êtres qúì sont ou au dedans de nous, ou hors de nous, exercent fur notré ame. Mais [’affection se prend plus communément pour ce sentiment vif de plaisir & d’a*version que les objets, quels qu’ils soient, occasionnent en nous} on dit d’un tableau qui repré<fente-des êtres, qui dans la nature offensent les sens, qu’on en. est affecté désagréablement. On dit.d’une action héroïque, ou de son récit, qu’on en est affecté délicieusement.

Telle est notre construction,qu’à Toccasion de

cet état de Tame , dans lequel elle ressent de Tamour ou de la haine, ou du goût ou de Taversion , il sc fait dans le corps dés mouvemens musculaires , d’où , selon toute apparence , , dépendent de ces scntimens. La joie n’est jamais fans Uné grande dilatation dans le coeur , le pouls s’élève , le coeur palpite jusqu’à sc faire sentir ; la transpiration est si forte, qu’elle

peut être suivie de la défaillance Se même dé la mort. La colère suspend ou augmente tous les mouvemens , fur-tout la circulation du sang ; ce "qui rend le corps chaud, rouge, tremblant, 8cc.....

Or il. est évident que ces symptômes seront plus ou moins viôlens, selon lá disposition des parties 8c lé méchanisine du corps. Le méchánisiné est rarement tel que la liberté de Tame en soit suspendue à Toccasion des impressions. Mais on ne’ peut douter que Cela n’arrive quelquefois : c’est dans le méchanisine du corps qu’il faut chercher la cause de la différence de sensibilité dans différens hommes, à Toccasion du même objet. Nous ressemblons en cela à des instruméns de musiqiíe, dont lès cordes sont diversement tendues ; les objets extérieurs font la fonction d’archets fur ces cordes, 8c nous rendons tous des sons plus ou moins aigus. Une piquûre d’épingle fait jetter des cris à une femme mollement élevée ;. un coup dé bâton rompt la jambe à Epictète fans presque Temouvôir. Notré .constitution , notre éducation , no%principes, nos systèmes , nos préjugés , tout modifie nos affections , 8c les mouvemens du corps qui en sont les suites. Le commencement de affection peut être si vif, que la loi, qui le qualifie de premier mouvement , en traite les effets comme des actes non libres. Mais. il est évident, par ce qui précède ,.que le premier 1

mouvement est plus ôu moins durable , selon la différence des constitutions 8c d’une infinité d’áutres circonstances. Soyons donc bien réservés à juger les actions occasionnées parles passions violentes. II vaut mieux être trop indulgent que trop sévère ; supposer de la foiblesse dans les hommes que de la méchanceté, 8c pouvoir rapporter fa circonspection au premier de ces scntimens plutôt qu’au second ; òn a pitié des foibles ; on déteste les médians, 8c il me semble que Tétat de la commisération est préférable à celui de la haine. . AFFIRMATIF,

IVE’,

adj. qui affirme.

Raisonnement affirmatif, ( logique. ) celui par lequel on prouve qu’une idée , qui est Tattribút, est renfermée dans un autre qui est le sujet -, eh faisant voir que cette première est renfermée dans une autre idée, qui elle-même est renfermée dans le sujet. A, qui désigne Tattnbut, est contenu

dans B ; B, avec tout ce qu’il contient, est ren-

fermé dans C, qui est le sujet : donc A est Contenu dans C ; c’est ce qu’il falloit prouver. Ne

pas punir les innocens, est une idée renfermée dans Tidée de-juste ; Tidée de juste est renfermée dans Tidée de Dieu : donc Tidée de Dieu renferme Tidée d’un Etre qui ne punit pas les innocens. Le raisonnement affirmatif peut être uni-’

versel ou particulier,

Se c’est la conclusion qui

détermine à cet égard le caractère du raisonnement, qui est universel> si la conclusion etì universelle ; Se particulier,

si la conclusion est pattiçtir

lière.

Tout animal est sujet à la mort, toiit homme est un animal ; donc tout homme est sujet, à la mort,

est un raisonnement affirmatif universel.

Tout ’être doué, de raison est comptable de ses actions ; Pierre est doué de’ raison , donc Pierre est comptable de ses actions, est un raisonnement affirmatif particulier.

Comme un -raisonnement est un assemblage de propositions , tout’ ce que nous dirons ci-dessous au mot proposition affirmative , doit s’appliquer ici aux raisonnemens.

Pour que le-raisonnement affirmatif’soit bon, il faut qu’il porte les caractères énoncés dans la définition que nous eh avons donnée , c’est-à-dire ì que Tattnbut soit renfermé dans Tidée moyenne , 8c Tidée moyenne dans le sujet ; & se souvenir qu’il ne dépend pas de notre volonté, ni des termes que nous assemblons pour exprimer un raisonnement, que cesidées soient renfermées les unes dans les autres ; mais que cela dépend uniquement de la nature même des choses ; 8c que raisonner ainsi que juger , c’est Voir que les choses sont réellement scelles que nous nous les représentons. , (G. M.)

Proposition affirmative , ( Logique. ) c’est une phrase qui exprime un jugement affirmatif, ou une affirmation. Comme dans toute affirmation il y a au moinsdeux idées-qui s’pffrentàl’ame, & qu’elle

distingue ; quoiqu’elles sc présentent à elle comme ne faisant qu’un seul Se unique tout, Tune étant renfermée dans l’autre, avec tout’ce qaelle renferme elle même , il faut aussi, pour l’exprimer , que la proposition ait au moins deux expressions pour nommer, Sc les idées qui sont contenues 8e Celle qui les contient : il faut de plus un troisième terme qui indique cette liaison, cette union’intime des deux idées qui les identifie en quelque sorte, Sc ce terme, doit être exprimé 011au moins^ tellement fous-enièndu, qufel’on né puisse pas né le point appercevoir."

De ces deux termes d’une pro-

position , Tun qui se nomme’ le sujet, désigne