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DISCOURS

concentriques ou excentriques, emboîtés les uns dans les autres ; & formant une telle confusion, qu’Alphonse X, Roi de Léon & de Castille, surnommé l’Astronome, persuadé de la vérité de ce systême, qu’il avoit peine à comprendre, ne put s’empêcher de dire un jour : si Dieu m’avoit appellé à son conseil dans le tems de la création, je lui aurois donné de bons avis sur le mouvement des astres : mot plaisant que les observations modernes ont absous d’impiété, & ont tourné contre le systême qui l’avoit arraché à l’impatience.

Il y a encore un grand ouvrage de Ptolomée, sa Géographie, où l’on trouve l’exécution du projet qu’Hyparque avoit donné de fixer la position des lieux terrestres par la latitude & la longitude. Cette idée heureuse, adoptée aujourd’hui généralement, lie la Géographie avec les observations célestes, & en forme une véritable Science. Ptolomée a donné aussi la première Théorie des projections que l’on emploie dans la construction des cartes géographiques. S’il a commis d’ailleurs plusieurs fautes sur la situation des villes & des pays dont il parle, il faut se souvenir que la perfection de la Géographie est l’ouvrage du tems ; que, dans celui où Ptolomée a vécu, on ne connoissoit qu’une petite partie de l’ancien continent ; & qu’aujourd’hui même où l’Astronomie est incomparablement plus répandue, il reste de l’incertitude sur la position d’une infinité de lieux dans les deux hémisphères.

An. de J. C. 400. De Ptolomée jusqu’aux Arabes, on ne compte, parmi les Grecs, aucun Astronome d’un certain ordre, si ce n’est peut-être Théon d’Alexandrie, qui vivoit sur la fin du quatrième siècle, & dont il nous reste un commentaire sur l’Almageste de Ptolomée. On connoît la beauté, le savoir & la fin tragique de sa fille Hypathia.

acoustique. La quatrième partie des Mathématiques, pour le rang d’ancienneté, est l’Acoustique : non pas la Théorie générale des sons (car cette science appartient aux modernes), mais la Musique, qui en est une branche principale, & qui considère les sons dans leurs rapports avec d’autres sons.

On sait que le son est produit, en général, par les ébranlemens communiqués à un corps élastique, & transmis par ce corps à l’air environnant qui les apporte à l’oreille. Ainsi, par exemple, on entend un son, quand on frappe une cloche avec un marteau, quand on pince une corde de violon, quand on souffle dans un tuyau de flûte, &c. Le son a d’autant plus de plénitude ou de force, que le corps sonore est plus dur, plus élastique, & qu’il est plus violemment agité.