Page:Encyclopédie méthodique - Mathématique, T01.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xxj
PRÉLIMINAIRE

An. de J. C. 55. Sous le règne de Neron, fleurissoit Menelaüs, qui fut tout-à-la-fois un grand Géomètre & un grand Astronome. Il avoit écrit un Traité des Cordes, qui est perdu ; mais on a son Traité des triangles sphériques : ouvrage fort savant, où l’Auteur explique la formation de ces triangles, & la méthode trigonométrique pour les résoudre dans le plus grand nombre des cas nécessaires à la pratique de l’ancienne Astronomie.

An. de J. C. 135. Nous arrivons à Ptolomée, homme d’un savoir immense. Les uns le font naître à Peluse ; les autres à Ptolemais ; il vint de bonne heure à Alexandrie, & il y exécuta ses travaux. La postérité lui doit de la reconnoissance, pour nous avoir transmis, dans son Almageste, toutes les anciennes observations d’où dépendoit la théorie du mouvement des planètes. Ses prédécesseurs s’étoient appliqués à déterminer l’arrangement de notre monde planétaire. On avoit sur-tout cherché à connoître la place que la terre tient dans l’univers, si elle en occupe le centre, comme on est porté à le croire sur les apparences, ou si elle roule dans les espaces célestes, comme Pythagore l’avoit pensé. Après plusieurs contestations, on s’étoit accordé presque unanimement à regarder la terre comme immobile au centre du monde, & à faire circuler autour d’elle, en cet ordre, Mercure, Vénus, le Soleil, Mars, Jupiter & Saturne. Ptolomée adopta ce systême, &, par l’autorité qu’il avoit en Astronomie, le fit recevoir & passer à la postérité sous le nom de Systême de Ptolomée : autorité malheureusement trop imposante en cette rencontre, puisqu’elle a servi à repousser pendant plusieurs siècles, les raisons qui démontroient le vice de cet arrangement.

Ptolomée confirma la Théorie d’Hyparque sur les mouvemens du soleil & de la lune. Il détermina, par de nouvelles observations, les excentricités des orbites de ces deux astres ; il remarqua de plus, dans le mouvement de la lune, une autre inégalité, celle qui dépend des différentes positions de cette planète par rapport au soleil, & qui semble, pour ainsi dire, dilater & contracter alternativement l’orbite lunaire.

Il fut moins heureux, lorsque, jugeant qu’Hyparque avoit attribué une trop grande vîtesse à la rétrogradation des points équinoxiaux, il réduisit ce mouvement à un degré en cent ans, car cette hypothèse s’éloigne beaucoup plus, par défaut, du résultat des Astronomes modernes, que celle d’Hyparque ne s’en éloigne par excès.

Les planètes présentent, dans leurs courses, plusieurs aspects à la terre. Tantôt elles marchent dans le même sens que nous : tantôt elles paroissent s’arrêter, & ensuite rétrograder. Ptolomée tâche d’expliquer tous ces mouvemens par une multitude de cercles