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anciens, par Martini, en allemand, publiée en 1777, à Leipsick, 144 pages in-8.°, ouvrage rempli d’érudition.

Hérodote nous dit que les grecs avoient appris des babyloniens l’usage du pole ou gnomon. Diogène Laërce attribue l’invention des cadrans à Anaximandre, Pline à Anaximène de Milet, qui vivoit 579 ans avant Jesus-Christ-(Pline II, 76.) Vitruve fait mention de plusieurs cadrans des anciens (l. ix. c. 9.) le cadran en demi-cercle creux, ou hémicycle, avoit été imaginé par Berose le chaldéen. Le disque d’Aristarque étoit vraisemblablement un cadran horizontal, avec son limbe relevé tout autour, afin d’empêcher les ombres de s’étendre trop loin. Vitruve dit qu’il fit le scaphen ou hémisphère creux, Eudoxe fit l’araignée, qui est ou une partie de l’astrolabe (fig. 230.) ou l e cadran horizontal, qui marque les arcs des signes & par-là ressemble un peu à une toile d’araignée, Scopas de Syracuse fit le plinthium ou lacunar, espèce de carreau ou de plateau, qui étoit à Rome dans le Cirque de Flaminius. Théodose & André trouvèrent le cadran qui pouvoit servir à tous les climats de la terre ; c’étoit peut-être un cadran équinoxial. Patrocle trouva le pelecinon, (en forme de hache), probablement le cadran horizontal ou les lignes transversales qui marquoient les signes & les mois, étant serrées vers le milieu, & élargies vers les côtés, avoient la forme d’une hache à deux côtés. Dionysiodorus fit le cône, & Appollonius le carquois (pharetra). Les cadrans en carquois sont peut-être les cadrans verticaux orientaux ou occidentaux, suivant Baldus. Vitruve ajoute que plusieurs auteurs avoient écrit sur les cadrans portatifs. Voyez Baldus Lexic. Vocabul. Mitruv. Les cadrans ne furent connus des romains que fort tard : dans le tems des 12 tables, on ne marquoit que le lever & le coucher du soleil. Le premier cadran solaire qui parut à Rome, suivant Pline, fut construit par les soins de Papirius Cursor, 366 ans avant Jesus-Christ : ce cadran, selon quelques-uns, fut placé au temple de Quirinus, ou près de ce temple : selon d’autres, dans le capitole, ou auprès du temple de Diane, sur le mont Aventin ; mais il indiquoit mal les heures. L’an 263, M. Valérius Messala étant consul, apporta de Sicile un autre cadran, qu’il éleva sur un pilier proche les Roslra, ou de la tribune aux harangues : mais comme il n’étoit pas fait pour la latitude de Rome, il n’étoit pas possible qu’il marquât l’heure véritable. Cependart on s’en servit pendant 99 ans, jusqu’à ce que l e censeur Q. Marcius Philippus en fit construire un plus exact. Pline VII. 60.

En 1746, l'on trouva en Italie, sur le mont Tusculum, un cadran semblable à celui de Berose, c’est-à-dire, tel que le décrit Vitruve, hemicyclium ercavatum ex quadrato ab Enchymacho succisum. Le P. Zuzeti fit graver ce cadran, & publia dans l’article XIV d’un Journal des érudits, une dissertation à ce sujet. Peu d années après, on découvrit


deux autres cadrans antiques, l’un de marbre de Paros, l’autre de marbre travertin : le pape Benoît XIV les fit placer dans le Vatican, & l’on y mit une inscription. Un de ces cadrans paroît avoir été fait pour l’élévation du pôle de Memphis. Les romains avoient apporté de l’Egypte. Voyez l’ouvrage intitulé… D’una antica villa sul dosso del Tusculo, e d’un antico orologio à sole tra le rovine della mede sima differtazioni due, dal P. Zuzzeri, Vinezia 1746 ; & le P. Boscovich : Giornale de’letterati, per l’anno 1746, art. 14.

En 1762, l’on trouva, dans les excavations de Civita, un ancien cadran de marbre fait pour l’élévation du pôle de 42 degrés, il contient simplement une portion d’arc de cercle correspondant à l’équateur, au-lieu que les autres cadrans précédens contiennent, outre cet arc, les demi-cercles des deux tropiques. Il y a un de ces cadrans dont le stile a la forme d’un Priape.

M. le Roy, dans son ouvrage, intitulé : les ruines des plus beaux monumens de la Grèce, raconte qu’il a vu sur le roc méridional de la citadelle de la ville d’Athènes, un cadran hémicycle, c’est-à-dire, semi-circulaire, qui est à peu-près semblable à ceux que nous venons d’indiquer.

Les anciens faisoient, comme nous, des cadrans portatifs : on trouva, en 1755, dans les excavations d’Herculanum, à Portici, un petit cadran de cuivre argenté, qui ressemble assez exactement à un jambon suspendu perpendiculairement par le moyen d’un anneau. Le Pitture di Ercolano, Tom. III, pag. 337, not. 130. La figure est dans Martini. L’on y voit les concavités, les convexités, en un mot les inégalités de la surface des jambons ordinaires. Il y a d’un côté un stilet un peu long & dentelé, qui fait environ la quatrième partie du diamètre de cet instrument. L’une des deux superficies, qu’on peut regarder comme la surface supérieure, est toute couverte d’argent, & divisée par douze lignes parallèles qui forment autant de petits quarrés un peu creux ; les six derniers quarrés, qui sont terminés par la partie inferieure de la circonférence du cercle, contiennent les lettres initiales de chaque mois, disposés de la manière suivante :

J U. M A. A V. M A. F E. J A.
J U. A V. s E. O C. N O. D E.

La façon dont sont disposés ces mois, est remarquable en ce qu’elle est en boustrophédon, la première ligne allant de droite à gauche, la seconde de gauche à droite pour faire correspondre les mois, comme Avril & Septembre, où le soleil se trouve à-peu-pres à la même hauteur dans cer-