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L.

í-iASBERDAN, nom que les hollandois donnent au csbdiau , espèce de morue qu’ils préparent 8c qu’ils filent fur leurs vaisseaux.Ce labberdansert de nourriture aux matelots dans les voj’ages de long cours. LACHE, poisson qui ressemble à une petite alose qu’on prend assez abondamment à Agde. LADOG, etvece de hareng qu’on pêche en Moscovie. dans le lac de Ladoga. LAMENTIN, animal singulier, qui n’est ni quadrupède, ni tout-à -fait poisson : il fait peUtêtre ia nuance entre les habitans de la terre Sc ceux de la mer. Le Limenûna deux pieds fort courts, &’uce groííe queue qui. s’élargit en éventail ; fa tête est plus considérable que celle du boeuf ; il n’a point d’écsilles , mais un cuir fort épais qui Fenveîoppe de tout côté : fa longueur esc quelquefois ûe plus de vingt pieds ; fna’ígréfa raille énorme, il nage facilement, ne fsit aucun bruit dans l’eau , Sc se plonge au moindre bruit qu’il entend. On prétend qu’il y a. des lamentins si gros, qu’on en tire près de six cents livres de viande bonne à manger : il se nourrit d’une,herbe qui crois au fond de la mer , tk la broute comme" le boeuf fait celle de nos prairies ; il va deux fois par jour s’abreuver dans l’eau douce des rivières, Sc quand il est rassasiéil s’endort le nmfSe à demi-élevé hors de l’eau. On prétend eue cet animal paroît souvent à terre ; mais ce fair paroît bien difficile à croire , " parce que la configuration de son corps l’empêche également de ramper Sc ce marcher. II y a une grande quantité de lamentins dans íes lacs de i’Orenoque : ces animaux y deviennent monstrueux’ ; il y en a qui pèsent juseu’á huit cents livres. On assure qu’à l’approche d’une forte pluie, ils bondissent hors de l’eau à une hauteur très-considérabie. Cette ,espèce d’amphibie n’est pas confinée cependant aux mers , aux lacs ., Sc aux fleuves du Nouveau Monde, il paroît qu’il en existe fur les côtes Sz dans les rivières de PAfriqueJ puisque des naturalistes eri ont rencontrés au Sénégal Sc dans la rivière de Gambie ^ on Je trouve tantôt dans l’eau salée, 8c tantôt dans l’eau douce ; mais jamais dans la haute met : 3 se trouve avec la tortue, 8c se nourrit comme elle. On dit qu’il peut s’apprivoiser, Sz qu’il devient fort aisément ami de l’homme. Lelamentin est vivipare,. 8ç s’accouple à îa manière de l’homme : c’est un animal timide , tk c’est le caractère de tous les poisssns que lâ nature a faits fans défense. On trouve le long de cet amphibie une couche de lard de quatre ou cinq pouces d’épaisseur, qui sefond aisément, & quiaje goût du-meilleur beurle. > .""’ :- Sa chair est un aliment employé communément par les habitans de la Guadeloupe , de la Martinique , Sc d’autres îles voisines : on en apporte tous les ans de Terre-Ferme plusieurs navires chargés. : II y a aussifur la tête du lamentinquatre espèces de pierres blanches , auxquelles les sauvages attribuent de grandes vertus. Pêche du lamentin. On attend que Ie lamentin paroisse endormi, le munie à moitié hors de l’eau ; on tâche de s’en approcher avec un canot, Sc dès qu’on est à portée de le harponner, un des pécheurs lui jette son harpon ’ cê toute fa force5 Sc laisseensuite filer le cordeau qui y est attaché ; dès que l’animal se sent frappé il s’enfuit, tk emporte avec lai Ie croc &z le cordeau , à l’extrémité duquel on a soin d’attacher un gros morceau de iiége pour servir de renseignement : ie casot suit le lamentin, tk quand on est à portée on le darde une seconde fois , afin d’accélérer la perte de son sang. Quand on s’apperçoît qu’il commence "- à s’affoiblir , on reprend l’extrémité du cordeau,

tk on le roule jusqu’à ce qu’il n’en refìe pius-I 

que quelques -brasses-, Sc à i’aide de la vague/ ] cn tire l’animal vers le bord , ou bien on achève { de le tuer dans l’eau à coups de lance. H est 1 si pesant , qu’il faut une voiture attelée au moins ì de deux boeufs pour le transporter. Sa chair est M2