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AílACHORAN 3 poisson singulier qu’on pêche íur la côte du Pérou près d’Arica. Il est long d’un pied Sc demi , Sc large de quatre pouces. U a des écailles brunes presqu’imperceptibles. Sa peau est finej tk fa chair eft blanche ; son ventre est plst, fa tête assez grosse. Il a proche la tête une arrête taillée en forme de scie dont les dents sont inclinées du côté du corps. Cette arrête a la même longueur 8c les mêmes mouveroans que ses nageoires. Lorsque ce poisson se sent attaquéj il dresse ses arrêtes,8c tâche défaire à son ennemi des piqûres qu’on dit venimeuses. Cè poisson a fur les deux côtés de fa tête des espèces de barbes semblables à celles du barbillon tk du chat. Le machoran est encore fort communaux îles Saint-Vincent, du Cap Vert, de France, de Bourbon tk à la côte d’Or. MADRAGUE 3 on donne en généralce nom à de très-grandes pêcheries qu’on établit dans la Méditerranée. On peut les regarder comme des parcs immenses établis en pleine eau 3 circonscrits par une vaste enceinte de silets qui s’étendent jusqu’à la côte , Szdans lesquelsles pêcheurs forcent les poissonsde se réfugier. La fameuse pêcherie des côtes de Provence où l’on prend le thon, se nomme particulièrement Madrague. Les. préparatifs considérables qu’elle exige, 8c l’appareil imposant qu’elle offre en spectacle entraînent de fortes dépenses e,ui sont bientôt compensées pat les profits qu’elle procure. C’est dans les beaux jours des mcis d’août Sz de septembre que cette pêche a lieu. Elle attiie un concours prodigieux de personnes des deux sexes qui viennent jouir de cette pêche abondante 8c presque miraculeuse ; car ij n’est pas rare de pêcher deux mille thons en un jour , Sc d’en’préndre qui pèsent jusqu’à 120 livres 8cplus. La madrague fut la plus brillante comme la plus íngulière des fêtes que Marseille donna en 1701 aux petits -fils de Louis XIV. En effet, qu’on se figure tous les environs de la côte couverts de barques ornées où les ris, les jeux tk les chants de la gaîté provençale contribuent autant au succès.de la pêche en effrayant le poisson, qu’ils donnent d’amusemensaux spectateurs joyeux. Quant aux détails de la pêche, voyei l’article THOK.

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MAIGRE ou POISSON ROYAL. Les anglais du Cap-Corse regardent le maigrecomme le poisson le plus délicat de la Cote-d’Or -, on dit qu’ils donnent le nom de seffieraux petits, réservant pour les gros le nom de maigre. 11paroît donc que notre maigreest le peis-rcyouïe poissonroyal de Languedoc.

On pêche à Narbcnne un gros poisson qu’on nomme dains3 tk qui, d’après les notices qu’on a pu se procurer eft notre maigre, non-seulement à cause de sa grosie taille, mais encore parce qu’on le regarde comme un fort bon poisson..Ce poissonest d’une force extraordinairej-car souvent quand il est en vie dans uné barque il renverse d’un Coupde queue un matelot. Pour prévenir cet accident, tk éviter qu’il ne déchire les filets , les pêcheurs les assommentavant de les tirer à bord. Ces poissonspeuvent à leur volonté couchertous les rayons des ailerons vers l’arrière , où ils se logent dans une gouttière, de forte qu’on ne les apperçoit presque plus : il faut pour reconnoítre leur forme , les relever avec une pointe. T» chair du maigreest blaíîche, tendre,. délicate. Ce poissonest estimé5-la hure est fur-tout regardée comme un excellent manger. Les maigres sotrt de passage : tk de plus il est rare qu’il* restent un temps un peu considérable dans im même parage.

On en prend peu dans se mois d’avril : c’est dans les rriois’demai, juin Scjuillet qu’ils viennent par bandes, & c’est dans certe saison qu’on en fait la pêche dans le permis entre Pile -de-Rhé Sc Ja rivière de Saint-Benoit, où on va les -chercher sous l’eau jusqu’à dix 8c douze brasses. Oiï assure qu’il reste de ces poissons jusqu’à ia èi d’août j mais qu’alors GHy en prend peu y parce qu’étant effarouchés, à ce qu’on prétend, par les pêcheurs ils se séparent, Sc n’étant" plus rassemblés il eft fort difficile de les rencontrer ’ car quand ces poissons sont rassemblésen troupe 3 ils avertissent da lieu où il faut les aller chercher par un mugissementplus fort que cdïii des grondins , 8c qui se fait entendre d’assez loin. 11eíi. .arrivé que trois pêcheurs dans une barque étaat guidés par ce bruit, ont pris vingt maigres"d’un seul coup de filet ; nuis cela est fort rare sor-tout depuis plusieurs années que ces poissons ont abandonnéles côtes d’Aunis pour aller pespksr