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applicable à -tous les merlans ; car. suivant les fonds où on les pêche ,.ils ont des couleurs assez, différentes.lés uns des. autres. Ce font peut-être ces petites différences,de couleur qui font qu’à Brest. on distingue les merlans blancs des roux, - __ . .’.' Les écailles sont petites, minces, arrondies , & elles sont attachées a une peau fine. On apperçoit de chaque côté une ligne qui part du haut des ouies , descend eh faisant une courbe plus ou moins grande jusques vers l’aplómb de l’anus , & ensuite se prolonge droit jusqu’à-la naissance de l’aileron de la queue , divisant en deux la hauteur du poisson. La tête & le corps sont un peu comprimés fur les côtés ;.le devant’de la tête s’affaissequand la bouche est fermée ; alors elle a la forme d’un coin : i ! n a point de barbillon au menton. On apperçoit, comme aux autres poissons du même genre , deux trous entre., f extrémité du museau& les yeux. La mâchoire supérieure excède un peu l’inféfieure , comme daiis la morue fraîche. A Tintérieur. de cette mâchoire sont quantité de petites dents ; à la partie intérieure du_palais, ún trouve dtux os-rudes, & plus bas il y en a encore un quièst. pareillement chargé d’aspérités. L’oeil peu animé est grand & couvert, comme dans les autres poisions de son -genre, d’une membrane mince & írahsparente... -’..,. _’ A Dunkerque, lê merlanest un des principaux objets de pêche pendant les mois de décembre , janvier & février ; on en prend cependant à la ligne pendant toute Tannée, & avec des filets depuis le mois de mars jusqu’en septembre ; mais il n’est pas toujours également bon. Celui qu’on prend dans la saisondu hareng est gras, & a la chair ferme ; il commence à avoir des oeufs & dé la laite vers la fin d’oóiobre , ce qui augmente jusqu’au mois de février ; vers -la fin de ce mois , il -devient maigre & alongé. Sa chair est moíje , & diminue à la cuisson. Quand la saison du frai est passée, on en prend de petits qui sont assez bons, & la vraie saison recommence en octobre jíisqu’en février. ’ Les dieppôis font la pêche du merlan avec ce qu’ils appellent leurs,_ petites cordes ; chaque pièce de .ces petites cordes asoixante-quatré brasses de longueur., & .est-lestéede quatre ou cinq cailloux qui pèsent chacun une livre ; On attache commu» nf’ment"debrasseen brásse’une empile d’une brasse de longueur qui portëul) haim amorcé d’un pitot •ou d’un morceau de hareng. Quelques-uns multiplient les haims} en forte qu’ils en mettent PÊCHES. quelquefois cent cinquante dans la longueur de soixante-quatrebrasses ; maisalors ïl_faut faire les empiles moins longues. C’en assez l’usage.des pécheurs de Saint-Valéry & de Fescamp. Chaque bateau qui va à la pêche des merlans, met à la iner’une trentaine de ces pièces de petites,cordes , qui sont garnies de quatre mille cinq cents haims. Comme les merlans se tiennent volontiers au fond de l’eau, les pêcheurs de Haute-Noroeandie, particulièrement aux environs du Havre,"pêchent ayee ce qu’ils nomment.le libouret ou h balle. -Quelques - uns amorcent avec des crabes ; le hareng est préférable , & un suffit pour amorcer huit ou dix dé ces petits haims ; mais , dans Ja bonne saison, le merlan mord à toute sertô ; d’appâts. Sur la.côte de Caen, à Amîlles, Langrunne, . S.-Aubin , &c., on pêche de gros merlansdepuis la Toufiaints jusqu’à Pâques , & même toute Tannée, avec ce qu’ils appellent des apels ou apeléts, qui différent peu des petites cordes de là Manche. Les hameçons sont de brasse’ en. brasse ; on. les reiève toutes ies deux ou trois heures. , ’ - Les pécheurs de la Hogue prennent-pour mai- .tresse corde de leúrs tessures, de’plus grosses cordes que-les pêcheurs de la Haute-Normandie, & ils amorcent avee des vers qu’ils nomment -gravetee. .... - II y a de plus quelques pêcheries aux environs ’ de la Hogue, dans lesquelles il se trouve des merlans avec les autres poissons : mais en général la pêche du merlann’est pasfort abondante fur cette .côte. - -

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Les pêcheurs de Tille-Dieu vont chercher les merlansà deux ou trois lieues au large , se mettant un maître , deux matelots & uh~moussé_dans des .bateaux de trois à quatre tonneaux : ils pêchent avec des lignes amorcées avec de petitspoissons. ’ .Les pêcheurs du Bas-Poitoupêchent dés merlans’dans les baies de Bourgneuf, de Bouin &c de Noírmoutier., avec des espèces de dreiges longues de cinq "brasses, hautes de quatre, & dont les mailles. ont un pouce & demi d’ouverture en quarté. Ils se mettent dans des bateaux de huit à dix tonneaux qui ne sont point pontes. Leur équipage ne consiste qu’en un maître & un matelot , qui ont chacun un tiers du produit de la pêche ; le propriétaire du bateau ayant l’autre tiers. " : Les plus gros merlans-qu’on prend fur les côtes d’Oionne ont dix-huit à vingt pouces de longueur ; mais les plus communs ont un pied. Cei pesiflon se tient sur les fonds, rouges-, au large,