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appendice charnu , entre cet aileson 8c celu ; de la queue-.

On a youîu faire uné différence entre les saumons & les truites par_I’aileron de la queue, prétendant que cet aileron est plus large, plus court & moins échancré.sux truites qu’aux saumons, . ; mais il eft démontré ’qu’à, l’égard -des truites,* forme de cet aileron varie beaucoup. : .ainsi òn ne peut pas établir sûr cette circonstance un caractère disiinctif entie.les saumons & les truites-, l’un &. l’autre de ces poissons ont un aileron derrière l’anus , qui s’étend presque jusqu’à k naissancede -I’aileron, :de la queue ; de plus j deux nageoires sous la gorge, dont f articulation ’est presqu’àTaplomb de l’extrémité de l’opercuîe des ouies’, & deux autres sous le ventre vers ie milieu de la longueur du poisaon. . Enfin, les ìruìzes , comme ks fumons ,, ïbnt couvertes "d’écaillcs, fur ; lesquelles on apperçoit des tachés de différentes couleurs, .gran-’ deurs 8c figures.

-Communément’-

Ies. truites en

«snt plus que les saumons, mais le plus ou le. moins ne peut sonner un caractère di.stinctif : & si les truites ont des tachés d’un rouge très-éclatant, il y en a-aussiqui n’en ont point. Par exemple, ’auprès-de-la source, der Ja Moselle, ; on prend de-petites truites noires qu’on y nomme rené. Auprès de Ckrmont. en Auvergne, ainsi que dans les petites rivières du pays des-basques on en prend qu’on nomme truitons^jLa-plupart de celles de Saintonge sont blanchâtres. Oh dit que celles de Languedoc sont ks unes jaunes, les autres brunes, 8c qu’il y en a dé fort grosses ; il y"a des truites qui ont des écailles blanches, - d’auttes brunes : enfin, Jes unes ont peu flj les autres beaucoup de moucherures de dif-’

féréntes couleurs ; il est encore incontestable qu’il y a des truites qui passent, ainsi que les saumons,, de la nier dans les rivières, pendant que d’autres, restent toute leur vie dans, l’eau douce , Tans avoir . jamais aucune communication avec la mer ; & cette circonstance a engagé plusieurs auteurs à distinguer les truites en ríîuviatiles& marines.

Les truites, commeJes-saumons, se plaisent dans les eaux claires, vives, qui coulent.avec rapidité ; elles ont-encore, plus ; de force que ìes saumons,kpour remonter, les cataractes. On trortiveen effet dansplusieursrivières de la Suisse, &-en particulier dans celle de Reuseau comté de Neuehatel, des truites qui ne peuvent s’être si fort éloignées de son. embouchure, & être parvenues dr :ns les Jieux où on les pêche, qu’après avoir surmonté de très -

grands obstacles

de ce genre, A Ia vérité elles y sont toujours petites../

Ces deux-sortes de-poissops se trouvent fré^ qUemrrientpêle-mêle <dansles mêmes "rivières> 8c on les prend dans les ’mêmes pêcheries. On ne peut pas dire que les saumons soient plus ; gros que les"truites, non-seulement parce qu’on assuré qu’on prend d ;ns les lacs des truites qui pèsent 3Q,_40 &r jo livres ; mais ;encore parce qu’on trouve de jeunes saumons & des truitellês qui font for : petites : d’aiHeurs.i la grosseur des poissons né forme pas un caractère difiînc-

tif. Dans une même rivière.on prend de grosses

truites, dam les endroits’où la nappe d’eau est,

large 8c. profonde, pendant qu’à la source de i ces mêrnes rivières’on n’en prend-’que de petites ; & l’on prétend que quand celles-ci ont acquis un ; certaine grosseur, elles descendent ’ces rivières pour chercher des"endroits où il-y, ait plus d’eau. Si dans certaines rivières ouJacs il ’

sc trouve des truites plus greffes,que dans d’au-" tres, ne sait-on pas cue’drms certains étangs les. carpes’font- plus grosses au bout de trois ans’que dans d’autre à cinq & six ? & cela n’a rien de plus singulier que de voir dans des provinces les bestiaux,-les volailles, même le gibier, petits ; pendant que dans, d’autres, ces animaux font gros.

’. ; La couleur des poissons ne peut aussi être regardée comme une marque caractéristique , puisque elle varie dans les poissons’de même espèce. II en est de même dans lés truites, ce qui revient à ce qu’on remarque dans des7 étangs :

où toutes les carpes sont d’une còuleurobfcure, Zpendant que dans d’autres elles sont dorées 8t brillantes. A. l’égard des taches dont la : couleur varie, pourquoi n’en seroit-il pas des poissons comme d’autres animaux, dont les plumes, le poil, 8c même la peau prennent des couleurs très-variées ? Un chat noir, un chat roux, Cn chat blanc sont toujours des chats. Sans-sortir -

de la classe des poissons, ne voir-on pas que les carpes deviennent blanchâtres en vieiihííànt ? Et ceux qui ont élevé de petits poissonsdorésde la Chine, doivent .avoir remarqué que leur couleur varie prodigieusement ; bien plus, que le même -poissonen change àdifférens âges. On peut denc dire avec Rondelet, que les truites restemblent beaucoup aux 7 saumons-par

leurs parties extérieures. ; ces deux espèces de poissons se ressemblent"encorepar leurspartiôS ’

intérieures7, 8c de plus par leur façon de vivre, puisque les uns & ies autres.se nourrissent de vers, á’icsectds, & de pc-rits poissons. Malgré ’

tous les poinrs d’analogie & de .ressemblance que nous venons de faire remarquer , ks .pêcheurs ne s’y trompent guère ; .ils savent même, distinguer, assez bien les truites saumonées dsc saumons, principalement par la tête, qui est communément plus menue, 8c le museau plus . pointu aux.saumons qu’aux truites ; ils prétep-