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ressemble beaucoup au marsouin : ses.deux mâchoires sont armées de,petites d ;-nts pointues , dpnt les deux rangs s’enchâssent les : uns dans les autres ; il a cinq- ou six pieds de long > il’ nage & poursuit sa proie avec tant de vitesse qu’on le pomméflèchede mer : sa chair ressemble à celle du boeuf, mais elle est de mauvaiseodeur & de difficile digestion.

Ce poisson vit ordinairement vingt-cinq à trente ans ; il pároît dans toutes les mers : les grecs disent qu’il, fait des émigrations, qu’il va de la Méditerranée vers le septentrion, qu’il i"-ste,. quelque temps au Pont-Euxin , & qu’il revient ensuite d’pù il est parti : lë dauphin poursuit le poisson volant & s’en, nourrit. î/anilquité a toujours supposédans le dauphin u grand amour pourl’homme : du moins il ne cherche point à lui faire de mal, & l’on dit .même que dans certains ports de mer, il se mêle avec les nageurs , & sembléjouer avec eux.. Pêche de la baleine.

-De toutes les pêches qui se font fur l’Océan, la plus périlleuse & la plus lucrative est celle de la baleine.Les basques sont les premiers qui Tayent entreprise : ce sont eux ;qui ont enhardis aux dissérensdétails de cette pêché, les peuples maritimes de l’Europe. Les hollandois toujours habiles à profiter des découvertes étrangères Sí à les perfectionner par les lëurs , se sont ’

formés à

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cette pêche qui est devenue avec le temps un des objets lés plus, importans de leur commerce’ ; ils y. employeur trois à quatre cens navires, & plus de trois mille matelots ; 8r ce peuple industrieux est le seul qui fournisse à l’Europe l’huile & le savon de baleine. La première pêchede h-baleine-s’est faite-fur les côtes du Groënland & vers le Spitzberg ;. lés vaisseauxy arrivoient, au .mois de juillet , .& en partoient à la fín d’août : cependant dans cette saison même on trouve quelquefois dans ces mers des •morce.-.uxdeglace, de l’ëpàisieur de soixante-dix ou quatre - vingt brasses. Ces montagnes dé glace font .fi mobiles,’ que’ dans des temps orageux, elles suivent la course d’un vaisseaucomrríesi elles étoient entrées dans le. . mêrnésillon ; & il yen a de si grosses, que leur superficie. au-dessusdel’eau , surpassel’extrémité des mâts les plus élevés : le danger d’une telle navigation a diminuéTardeur de la pêche fur les côtes du Groënland.

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C’est, dans le <i’-'troitde Davis que se trouve eiv abondancela baleine dont les hollandois font l’objet-de leur commerce" : on la pêche dans,lé’ mois ds février S : de mars ; après.ce ternpí, elle se retire vers les côtes occidentales de "Amérique. Les baleinesqu’on,trouve dans le détroit de Davis, ont soixante-dixpieds de long ;elles sont très - difficiles à harponer , parce qu’elles plongent & reviennent alternativement fur l’eau ; elles sont aussi maintenant plus rares dans ces. parages, parce qu’il y a plus d’un siècle & demi Qu’ellesy-sont attaquées par les hollandois3 & a’autres nations rivales.

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On charge de vivres pour neuf mois les vaisseaux qui partent pouf ia pêche dé la baleine5 ils hs vont poursuivre jusques fur les côtes de l’Amérique ; & íette pêche dure jusqu’à la fin du mois d’aòût.’Les pêcheurs les plus timides & les moins expérimentés se content ;nt- de faire la.pêche vers l’île de Finhnde ; mais le,sbaleines qu’on y trouve sont de très petite taille. ,•- Avant de voir comment les peuples policésfo : t cette pêche formidable, voyons comment s’y prennent les sauvages : c’est ici où l’on vòit les forces de la simple nature jouter contre toute l’industrie des Européens.

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, Quand les sauvages de Amérique apperçoi-’

vent une baleine, ils se jettent à ia nage, vont droit á elle, & se jettent adroitement fur son cou j en évitant ses nageoires & sa queue. Lorsque h baleinea lancé son premier jet-d’eau, le sauvage prévient le second , en mettant un tampon de bois qu’il enfonce à grands coups de . massuedans un des naseaux dela baleine : celleci se plonge aussi-tôt , & entraîne avec elle le sauvage, qui la tient fortement embrassée ; la baleine qui a besoin de respirer remonte sur l’eau , & donne le temps au sauvage de lui enfoncer un second tampon dans l’autre naseau , ce qui l’oblige de se replonger dans le. fond’de Ia iner, cù-elle étouffe , faute de pouvoir faire évacuation de ses eaux pour respirer. Nos Européens ont moins de courage que les sauvages, m is ils ont plus d’adresse. Dès qu’un bâtiment est arrivé, dans le lieu ou doivent passer les baleines, Un matelot placé au haut de la hune en vedette, avertit dès qu’il voit une baleine. Les,chaloupés paitent à l’instant. Le plus hardi & le plus vigoureux des pêcheurs, armé d’un harpon de-cinq cu six pieds de long, se place fur le devant de la chaloupe "& épie le moment de le lancer à prooos. La baleine à l’oiúe extrêmement fine ; comme ce poisson-multiplie très-peu, la natnre le dédommage de son peu de fécondité » en l’avere tissant à temps des pièges continuels que lui tencent les habitans de-la terre & les monstres de la mer ; on h’apperçoit aû-dehors aucun vestige d’oreilles ; mais on découvre fous l’épiderme