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G.

VXAAR, poissonqu’on trouve en Amérique & dans les Indes OrientalesVc’est fur-tout celui de l’île deTabago, à qui les espagnols ont donné ce nom. Legaar estune espèce d’anguille, dont la queue est tranchante : ce poisson s’en sert pour blesser, en nageant, ceux qui lui servent d’alimens.

GABOT. Ce poisson a ordinairement un pied Sc demi de long : il est presqu’amphibie, car il < reste aussilong-tempsfur terre que dansla mer ; les physiciensexpliquent cette singularitépar le peu < d’air qu’il est obagé de respirer. Le gabot est commun sur les terres de l’Océan ; celui qu’on pêche auprès de Marseilleest crête, & a la figure du goujon : il peut rester trois ou quatre jours hors de l’eau, Scse nourrit de cames £z d’orties de mer.

On prend legabôt sousles rochers. Les pêcheurs avant le flux de la mer vont remuer les pierres pour en saisir Sc garnir les hameçons dont ils se servent pour la pêche des congres 8c des chiens de mer ; quelquefois ils trouvent ce poisson endormi , mais ils ne le prennent pas impunément avec la main, parce que ses dents sont très-aiguës.

GAFFE, morceau de fer qui porte une pointe 8c un crochet, soudé à une douille, dans laquelle on ajuste une longue perche. Cet instrument est d’un grand usagepour tirer à terre les poissons. Les petits se nomment gafseaux : en quelques endroits on les nomme halle-crocqtk gauchon.

GAI (hareng). Hareng dans lequel on ne trouve ni laite , ni oeufs.

GAINES, nom qu’on donne à Genève aux petites truites.

GALANGA, poissonde mer Cartilagineuxqui a quelque ressemblance avec la grenouille de marais, & dont le corps est très petit par rapport à la tête & à la queue : le galangaa deux ailes au milieu du corps, fa chair est molle, de mauvaise odeur, 8c de mauvais goût ; c’est cependant un aliment populaire.

Quand ce poisson est caché dans le fable ou dans l’eau trouble 3 il lève ses barbillons pour attirer les goujons qui les regardent comme une proie de leur compétence ; mais dès qu’ils touchent cet appât, le galanga les dévore. Cet animalest connu sousplusieursautres nomi ; on l’appelle baudroi, grenouillepêcheuse,pêcheur marin tk diable de mer : un jeu d’enfans lui a valu ce dernier titre ; quand on veut épouvanter quelque personne, on. ôte les entrailles du galanga, 8c on passe une bougie allumée dans le corps, fa figure monstrueuselui donne alors Pair d’un spectre.

GALERE, poisson singulier dont Ie corps est composé de cartilages tk couvert d’une peau diaphane. 11paroît fur la surface de la mer comme un amas d’écume transparente : il flotte sur l’eau au gré du vent tk des lames, qui le jettent souvent fur le rivage , où il demeure échoué jusqu’à ce qu’un autre flot le rapporte dans son element. Ce poissona huit jambes, dont quatre lui servent de nageoires, Scquatre d’ailes ; ce sont ces espèces de rames 8c de voiles, qui lui ont valu Ie nom de galère.

C’est dans les mers de l’Amérique qu’on trouve les galères en abondance ; on regarde leur apparition vers les côtes comme le présage d’une tempête prochaine.

On dit encore que I’attouchementde ce poisson est très venimeux ; Sc que la douleur que produit ce venin , croît à mesure que le soleil monte sor l’horizon, & diminue à mesure qu’il descend, ensorte qu’elle cesseentièrement un instant après son coucher.

GALLINETTE. On donne ce nom en Provence à un poisson du genre des rougets-grondins. II a près de quinze pouces de longueur totale, deux pouces de largeur verticale à la’plomb de l’articulation des nageoires branchiales ; deux pouces à l’aplomb de l’anus, Scneuf lignes près l’articulation de l’aileron de la queue, qui est coupé quarrément, tk formé par douze rayons rameux. Les nageoires de derrière les cuies sont fort grandes dans toutes leurs dimensions : les rayons sont rameux, &zle plus long a quatre pouces de longueur : il y en a douze qui s’épanouissentcomme les bâtons d’un éventail : quand ils sont ainsi ouverts, les nageoires ont trois