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ARC-ARD
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ARÉOLE. Ce mot ſignifie petite, petite aire ſurface.

ARCTOPHYLAX ou gardien de l’ourſe. Ces deux noms déſignent la conſtellation du bouvier, ainſi appelé, parce qu’il ſe trouve près des deux ourſes.

ARCTURUS ; c’est une étoile de la première grandeur, qui eſt près du milieu de la conſtellation du bouvier ; la queue de la grande ourſe ſe dirige vers arcturus. Ce qu’il y a de plus remarquable dans cette étoile, dit M. de la Lande, eſt le mouvement propre qu’on y obſerve, de quatre minutes par ſiècle, quantité dont cette étoile avance vers le midi & diminue de latitude ; cet effet paroît venir d’un déplacement phyſique de cette étoile ; il n’y en a aucune où il ſoit plus ſenſible.

ARD

ARDENT : (miroir) c’eſt un miroir concave, dont la ſurface eſt fort polie, & par lequel les rayons du ſoleil ſont réfléchis & ramaſſés en un ſeul point, ou plutôt en un eſpace fort petit : par ce moyen, leur force eſt extrêmement augmentée ; de ſorte qu’ils brûlent les corps ſur lesquels ils tombent après cette réunion.

Verre ardent, eſt un verre convexe, appelé en latin lens cauſtica. Ce verre a la propriété de transmettre les rayons de lumière, & dans leur paſſage il les réfractent ou les incline vers ſon axe ; & ces rayons, ainſi rompus & rapprochés de l’axe, ſe réuniſſent en un point ou à-peu-près en un point, & ont aſſez de force en cet état pour brûler les corps qui leur sont préſentés. Ainſi il y a cette différence entre les miroirs & les verres ardens, que les premiers réuniſſent les rayons en les réfléchiſſant, & les autres en les briſant ou en les réfractant. Les rayons tombent ſur la ſurface des miroirs ardens, & en ſont renvoyés, au lieu qu’ils pénètrent la ſubſtance des verres ardens. Le point de réunion des rayons dans les miroirs & les verres ardens, s’appelle le foyer. Voyez Lentille & Réfraction.

Les miroirs ardens dont on ſe ſert ſont concaves ; ils ſont ordinairement de métal : ils réfléchiſſent les rayons de lumière, & par cette réflexion, les inclinent vers un point de leur axe. Voyez Miroir, Réflexion. Quelques auteurs croyent que les verres convexes étoient inconnus aux anciens : mais on a cru qu’ils connoiſſoient les miroirs concaves. Les hiſtoriens nous diſent que ce fut par le moyen d’un miroir concave, qu’Archimède brûla toute une flotte ; & quoique le fait ait été fort conteſté, on peut toujours tirer cette concluſion, que les anciens avoient connoiſſance de cette ſorte de miroirs. On ne doute nullement que ces miroirs ne fuſſent concaves & métalliques, & on eſt perſuadé qu’ils avoient leur foyer par réflexion. À l’égard des verres brûlans, M. de la Hire fait mention d’une comédie d’Ariſtophane, appelée les Nuées, dans laquelle Strepſiade fait part à Socrate d’un expédient qu’il a trouvé pour ne point payer ſes dettes, qui eſt de ſe ſervir d’une pierre tranſparente & ronde, & d’expoſer cette pierre au ſoleil, afin de fondre l’aſſignation, qui, dans ces temps, s’écrivoit ſur de la cire. M. de la Hire prétend que la pierre ou le verre dont il eſt parlé dans cet endroit, qui ſervoit à allumer du feu & à fondre la cire, ne peut avoir été concave, parce qu’un foyer de réflexion venant de bas en haut, n’auroit pas été propre, ſelon lui, pour l’effet dont on a parlé ici, car l’uſage en auroit été trop incommode ; au lieu qu’avec un foyer de réfraction venant de haut en bas, on pouvoit aiſément brûler l’aſſignation. Voyez Hiſt. acad. 1708. Ce ſentiment eſt confirmé par le ſcoliaſte d’Ariſtophane. Pline fait mention de certains globes de verre & de cryſtal, qui, expoſés au ſoleil, brûloient les habits, & même le dos de ceux ſur qui tomboient les rayons. Et Lactance ajoute qu’un verre ſphérique plein d’eau & expoſé au ſoleil, allume du feu, même dans le plus grand hyver, ce qui paroît prouver que les effets des verres convexes étoient connus des anciens.

Cependant il eſt difficile de concevoir comment les anciens, qui avoient connoiſſance de ces ſortes de verres ardens, ne ſe ſont pas apperçus en même temps que ces verres groſſiſſent les objets. Car tout le monde convient que ce ne fut vers la fin du treizième ſiècle que les lunettes furent inventées. M. de la Hire remarque que les paſſages de Plaute qui ſemblent inſinuer que les anciens avoient connoiſſance des lunettes, ne prouvent rien de ſemblable : & il donne la ſolution de ces paſſages, en prouvant que les verres ardens des anciens étant des ſphères, ou ſolides, ou pleines d’eau, le foyer n’étoit pas plus loin qu’à un quart de leur diamètre. Si donc on ſuppoſe que leur diamètre étoit d’un demi-pied, qui eſt, ſelon M. de la Hire, la plus grande étendue, qu’on puiſſe donner, il auroit fallu que l’objet fût à un pouce & demi d’éloignement pour qu’il parût groſſi ; car les objets qui ſeront plus éloignés ne paroîtront pas plus grands, mais on les verra plus confuſément à travers le verre, qu’avec les yeux. C’eſt pourquoi il n’eſt pas ſurprenant que la propriété qu’ont les verres couvexes de groſſir les objets, ait échappé aux anciens, quoiqu’ils connuſſent peut-être la propriété que ces mêmes verres avoient de brûler : il eſt bien plus extraordinaire qu’il y ait 300 ans d’intervalle entre l’invention des lunettes à lire & celle des téleſcopes. Voyez Télescope.

Tout verre ou miroir concave raſſemble les rayons qui ſont tombés ſur ſa ſurface, & après les avoir rapprochés, ſoit par réfraction, ſoit par réflexion, il les réunit dans un point ou foyer ; & par ce moyen, il devient verre ou miroir ardent ; ainſi le foyer étant l’endroit où les rayons ſont le plus raſſemblés, il s’enſuit que ſi le verre ou le miroir eſt un ſegment d’une grande ſphère, ſa largeur ne doit pas contenir un arc de plus de