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AXI-AZI
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ment de diverſes manières qui repréſentaſſent les différens états par leſquels la langue a paſſé. Chacun de ces états ſe reconnoîtroit dans celui qui en ſeroit immédiatement voiſin ; mais dans un état plus éloigné, on ne le démêleroit plus, quoi qu’il fût toujours dépendant de ceux qui l’auroient précédé, & deſtiné à tranſmettre les mêmes idées. On peut donc regarder l’enchaînement de pluſieurs vérités géométriques, comme des traductions, plus ou moins différentes, & plus ou moins compliquées de la même propoſition, & ſouvent de la même hypothèſe. Ces traductions ſont au reſte fort avantageuſes par les divers uſages qu’elles nous mettent à portée de faire du théorême qu’elles expriment, uſages plus ou moins eſtimables à proportion de leur importance & de leur étendue ; mais en convenant du mérite réel de la traduction mathématique d’une propoſition, il faut reconnoître auſſi que ce mérite réſide originairement dans la propoſition même… Il en eſt de même des vérités phyſiques & des propriétés des corps dont nous apercevons la liaison. Toutes ces propriétés bien rapprochées, ne nous offrent, à proprement parler, qu’une connoiſſance ſimple & unique. Si d’autres, en plus du grand nombre, ſont détachées pour nous, & forment des vérités différentes ; c’eſt à la foibleſſe de nos lumières que nous devons ce triſte avantage ; & l’on peut dire que notre abondance, à cet égard, eſt l’effet de notre indigence même ». Cette vertu, par exemple, que les corps électriques étant frottés, acquierrent d’attirer de petits corpuſcules ; & celle de produire, dans les animaux, une commotion violente, ſont deux choſes pour nous, c’en ſeroit une ſeule ſi nous pouvions remonter à la première cauſe. L’univers pour qui ſauroit l’embraſſer d’un ſeul point de vue, ne ſeroit, s’il eſt permis de le dire, qu’un fait unique & une grande vérité.

Les axiômes ne ſont pas non plus des vérités qui ſoient connues les premières, car des propoſitions générales ne ſont jamais que le réſultat de nos connoiſſances particulières ; les axiomes ne ſont donc pas le principe de nos connoiſſances, ils ſuppoſent au contraire que nous les avons acquiſes pour d’autres moyens, puiſque les premières idées qui ſont dans l’eſprit, ſont celles des choſes particulières.

AXIPÈTE. La force axipète eſt celle qui pouſſe un corps vers l’axe de ſa rotation ; elle eſt le contraire de la force axifuge. (Voyez Axifuge.) Pour expliquer la cauſe de la peſanteur, Deſcartes avoit imaginé un tourbillon de matière ſubtile mu avec une très-grande rapidité & produiſant la force centripète, ou peſanteur des corps, par ſon excès de force centrifuge, comme on l’expliquera aux articles Pesanteur, Gravité, Descartes, Cartésianisme. Huyghens prouva bientôt, par la ſeule théorie, & l’expérience l’a enſuite démontré, que dans l’hypothèſe cartéſienne, il n’y auroit point de force centripète, mais ſeulement un force axipète, c’eſt-à-dire, une force qui bien loin de porter tous les corps vers le centre du globe de la terre, les porteroit vers l’axe, vers chaque point de l’axe correſpondant aux cercles parallèles à l’équateur où les corps ſe trouveroient d’abord ſitués. Si on fait tourner rapidement un globe de verre, armé à ſes deux pôles de deux calottes percées d’un petit trou pour recevoir deux pointes, comme celles qui ſont aux poupées d’un tour, & que ce globe ſoit rempli d’eau, en y gliſſant un ſegment d’air, ce qui vaut mieux que d’y mettre une portion d’huile, on verra que la maſſe d’air ou celle de l’huile ſe portera non au centre du globe, mais dans l’axe, & formera autour de lui un très-beau cylindre d’air ou d’huile qui ſubſiſtera pendant tout le temps de la rotation ; après laquelle, le globe étant en repos, les molécules qui compoſent cette maſſe remonteront à l’endroit le plus élevé de ce globe, par un effet de leur moindre peſanteur ſpécifique. Voyez Axifuge, Tourbillons, Pesanteur.

AZI


AZIMUTH. C’eſt l’arc de l’horiſon contenu entre le point du midi & le point de l’horiſon auquel un aſtre répond perpendiculairement. Si Z D F, fig. 85, eſt le vertical d’un aſtre dont D F eſt la hauteur, H F eſt l’azimuth ; d’autres diſent, ce qui revient au même, que c’eſt l’arc de l’horiſon qui eſt entre le méridien & un vertical quelconque, dans lequel ſe trouve un aſtre, ou que l’azimuth d’un aſtre eſt l’arc de l’horiſon compris entre le point du midi, pris ſur l’horiſon, & le point où l’horiſon eſt coupé par le cercle vertical qui paſſe par le centre de l’aſtre ; d’où il ſuit que l’azimuth d’un aſtre eſt oriental ou occidental, ſuivant qu’on obſervera cet aſtre avant ou après ſon paſſage au méridien.

Il y en a qui donnent le nom d’azimuth aux cercles verticaux (Voyez Verticaux), qui ſont de grands cercles qui ſe coupent tous au zénith & au nadir, & paſſent par l’horiſon qui les coupe tous à angles droits.

Azimuth magnétique ; c’eſt l’arc de l’horiſon compris entre le méridien magnétique & le cercle azimutal du ſoleil, ou, ſi l’on aime mieux, entre le méridien magnétique & le méridien du lieu ; cet arc eſt donc la meſure de la déclinaiſon de l’aimant. La manière de trouver l’azimuth magnétique conſiſte à obſerver le ſoleil avec un compas azimutal, lorſque ſa hauteur ſur l’horiſon eſt d’environ 10 ou 15 degrés devant ou après midi.

AZIMUTAL. Cadran azimutal ; c’eſt un cadran ſolaire, dont le ſtyle eſt perpendiculaire au plan de l’horiſon.

Azimutal, Cercle azimutal ; c’eſt un cercle horiſontal appliqué à un quart de cercle astronomique pour y marquer l’azimuth.

On a encore donné ce nom à une eſpèce de compas de variation, de l’invention de M. Halley, & qui ſert à connoître la variation de la Boussole.

AZO

AZOTE. On appelle azote, dans la nouvelle nomenclature, la baſe de la partie non-reſpirable de l’air atmoſphérique, qui eſt en même-temps le ra-