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ALK-ALL
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de ſel ammoniac par la chaux vive, en recevant le produit dans l’appareil au mercure, voyez Gaz alkalin, Gaz alkali volatil & Appareil au mercure.

L’alkali volatil fluor, ou combiné avec l’eau, eſt très-efficace dans les aſphixies ; il agit alors plutôt comme irritant que comme ſpécifique. Voyez Gaz acide carbonique.

ALKALIN (Gaz alkalin, Air alkalin.) Voyez Gaz alkalin.

ALKOHOL, c’eſt une ſubſtance très-inflammable & très-volatile qu’on retire par la diſtillation de l’eau-de-vie : on lui donne encore le nom d’eſprit-de-vin. On retire l’eau-devie, par la diſtillation, du vin même qui eſt un produit de la fermentation ſpiritueuſe. L’eau-de-vie eſt un compoſé d’alkohol, d’eau & d’une petite portion de matière huileuſe ; l’alkohol eſt formé, ſelon M. Lavoiſier, par l’union intime de beaucoup d’hydrogène & de charbonne. Ce ſavant a obtenu dix-huit onces d’eau en brûlant une livre d’alkohol.

L’alkohol pur eſt un fluide tranſparent, très-léger qui pèſe ſix gros quarante-huit grains, dans une bouteille de la capacité d’une once d’eau diſtillée ; ſon odeur eſt pénétrante & ſuave ; ſa ſaveur eſt vive & chaude : il eſt très-volatil, mais moins que l’éther. L’alkohol eſt le diſſolvant des réſines & du plus grand nombre de ſubſtances aromatiques. Ce liquide eſt parfaitement diſſoluble dans l’eau ; & cette diſſolution ſe fait avec chaleur. L’alkohol n’a point d’action ſur les terres pures.

TABLE de la force expanſive de l’alkohol dans le vide à différentes températures.
Degrés
du Thermomètre.
Force expanſive
éprouvée.
0 0,00
10 0,45
20 1,52
30 3,40
40 6,90
50 12,85
60 23,70
70 39,40
80 63,80
90 98,00

Ces expériences ont été faites par M. de Bettancourt, avec un appareil repréſenté dans la figure 231, & décrit à l’article eau en vapeur, moyen de meſurer ſa force expanſive.

ALL

ALLIAGE des métaux, c’eſt le mélange & la combinaiſon avec un ou pluſieurs autres métaux ou avec des demi-métaux. L’alliage peut être ſimple ou compoſé ; ſimple, ſi on mêle un métal avec un autre, un métal avec un demi-métal, ou deux demi-métaux enſemble ; compoſé, lorſqu’on mêlera trois ou quatre, ou cinq, &c. métaux ou demi-métaux ſoit entr’eux, ſoit les uns avec les autres ; en général, lorſqu’on combinera plus de deux ſubſtances métalliques. Sous ce rapport, on voit combien cette partie de la ſcience peut devenir étendue & intéreſſante, & combien de nouvelles propriétés on découvrirait ſi on avoit exécuté ee plan ; car, par l’alliage, les matières métalliques perdent certaines propriétés & en acquièrent de nouvelles dont pluſieurs peuvent être très-utiles pour les arts. Non-ſeulement on peut former différens alliages de la manière qu’on vient d’expoſer, en mêlant entre elles diverses ſubſtances, mais encore en les combinant ſelon diverſes proportions ; ainſi un mélange d’or & d’argent, par exemple, peut être fait par parties égales, une partie d’or & une d’argent ; mais encore 20 parties d’or avec 19 parties d’argent, ou avec 18, 17, 16 & ainſi de ſuite en diminuant ; ou bien on peut employer 20 parties d’argent & les combiner avec la ſuite décroiſſante des nombres 18, 17, 16, 15, &c. ou bien 21 parties d’or avec 19 parties d’argent, & réciproquement ; 22 parties contre 18, 23 avee 17, 24 avec 16, & ainſi proportionnellement pour les autres nombres. On auroit alors de nouveaux réſultats ou au moins de nouveaux degrés, de nouvelles nuances des propriétés trouvées par la première méthode.

L’alliage des métaux eſt très-uſité dans les arts ; il y a de l’alliage dans l’or & dans l’argent qu’on emploie dans les monnoies, dans l’orfévrerie afin de donner plus de dureté aux ouvrages de ces ſortes de genres ; ces métaux ainſi alliés, acquièrent encore plus de ductilité. Il en eſt de même des alliages uſités dans les autres arts.

L’alliage des métaux en général leur communique les propriétés ſuivantes ;

1o. La dureté. Si les monnoies d’or, d’argent ou de cuivre ne contenoient pas un peu d’alliage, elles réſiſteraient moins au frottement, & auraient trop de molleſſe. Les vaſes qui compoſent les vaiſſelles d’or ou d’argent, les ouvrages qui ſont du reſſort de l’orfévrerie, ceux qui ſont gravés ou ciſelés, ne conſerveraient pas long-temps leurs formes, & leurs ornemens, si l’alliage ne leur donnoit un certain degré de dureté. Les ouvrages où entrent les autres métaux, & demi-métaux deviennent auſſi en général plus durs par l’alliage, plus ſuſceptibles d’être travaillés, & conſéquemment on leur donne un plus beau poli. Le cuivre, par