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AND-ANE
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Milet, mais on ignore l’année de ſa naiſſance : on ſait ſeulement qu’il mourut 545 ans avant l’ère chrétienne. Il fut diſciple de Thalès de Milet, & lui succéda dans l’école célèbre qui étoit établie dans cette ville. On lui doit pluſieurs découvertes utiles dans l’aſtronomie & dans la haute géographie ; pluſieurs penſent qu’il inventa les cartes géographiques & la ſphère, pour représenter les diviſions en différentes parties qu’il forma dans le ciel ; il fit le premier des horloges ; il fut l’inventeur des gnomons ; il obſerva pour la première fois l’obliquité de l’écliptique ; il enſeigna, comme Thalès, que la terre étoit ronde & se mouvoit ; que la lune empruntoit ſa lumière du ſoleil qui, ſelon lui, étoit un aſtre véritable ou une matière enflammée. On lui attribue encore la prédiction du tremblement de terre qui déſola la Laconie.

ANAXIMÈNES. Ce philoſophe fut le chef de l’école de Milet après la mort d’Anaximandre ſon maître, comme celui-ci l’avoit été après Thalès. Au rapport de Pline, il fut l’inventeur des cadrans ſolaires, & cette découverte étonna les Spartiates à qui il en fit part. Il ſoutint que l’air étoit le principe de tout. « L’infini étoit, ſelon lui, la ſomme des êtres qui compoſent le monde. Ce ſont des ſubſtances inanimées & ſans aucune force par elles-mêmes ; mais le mouvement dont elles ſont douées leur donne la vie & une vertu preſqu’infinie. » Le temps où il vivoit eſt ſi éloigné de nous, qu’il n’eſt pas étonnant qu’on n’ait que très-peu de connoiſſance ſur la vie & les opinions de ce philoſophe.

ANC


ANCHYLOSE. C’eſt l’union de deux os articulés & ſoudés enſemble par le ſuc oſſeux ou une autre matière, de façon qu’ils ne faſſent plus qu’une ſeule pièce. Voyez le dictionnaire d’anatomie. Nous avons parlé ici de ce mot, parce qu’il a été employé dans quelques ouvrages de phyſique, principalement dans l’électricité médicale.

AND

ANDROGYNE. Nom donné aux animaux qui, par une configuration monſtrueuſe des parties de la génération, ſemblent réunir en eux les deux ſexes. Il n’y a point, dans l’eſpèce humaine, de véritables androgynes ; on n’en trouve que dans des classes inférieures d’animaux.

ANDROÏDES. Ce nom eſt conſacré pour déſigner un automate à figure humaine, qui, par la combinaiſon de pluſieurs reſſorts, exécute des mouvemens extérieurs, qui imitent quelques-uns de ceux que nous produiſons. Sans parler de quelques anciens Androïdes, tel que celui qu’on attribue à Albert-le-Grand, il ſuffira de citer ici pour exemple le flûteur automate de M. de Vaucanſon, & ſon joueur de tambourin, qui ſont les deux plus beaux & les deux plus parfaits Androïdes qu’on ait jamais vus. On en trouvera la deſcription à l’article AUTOMATE, auquel nous renvoyons, parce que le mot d’androïde n’eſt pas fort en uſage, & qu’on aimera mieux lire, ſous un ſeul article, ce qui a rapport à un même objet, que de le trouver morcelé en deux endroits de cet ouvrage.

ANDROMÈDE, une des conſtellations de l’hémiſphère ſeptentrional, ſituée au nord des poiſſons & du bélier, près de caſſiopée & de perſée, & au-deſſous de pégaſe ; elle comprend 63 étoiles dans le grand catalogue britannique. À la tête d’Andromède on voit une étoile de la ſeconde grandeur, qui eſt commune auſſi à la conſtellation de Pégase, & forme un grand quadrilatère avec trois autres étoiles de celle-ci, qu’on nomme Algenib, Scheat & Markab. Le corps d’Andromède eſt déſigné par trois étoiles brillantes, à diſtances égales l’une de l’autre, & en forme d’arc.

ANE


ANÉLECTRIQUE. Les corps anélectriques ſont ceux qui ne peuvent point être électriſés par le frottement, ni par la percuſſion : en vain exerce-t-on ſur eux un frottement varié de différentes façons, on ne les voit point présenter les ſignes les plus ſimples d’électricité, tels que les attractions, les répulſions, les aigrettes, les étincelles électriques.

L’eau & les métaux ſont les ſeules ſubſtances anélectriques. Quelque agitation qu’on donne à l’eau, quelque frottement qu’on lui faſſe exercer ſur les parois des vaſes qui la contiennent, jamais ce fluide n’offrira un ſigne d’électricité. Nous parlons de l’eau dans l’état de liquidité ; car, dans celui de glace, elle peut être électriſée, puiſqu’on en a fait des machines électriques avec des globes, des cylindres & des plateaux d’eau congelée à un certain degré. Nous avons rapporté ailleurs les expériences que M. Achard a faites à Berlin ſur cet objet, dans un hiver rigoureux. Les métaux frottés ou frappés ne donnent aucune marque d’électricité. Qu’on frotte, avec quelque ſubſtance qu’on voudra, un métal quelconque, dans l’état de métalléïté, on n’appercevra aucun ſigne caractériſtique de vertu électrique. Je ſais que ſi on iſole un conducteur de métal & qu’on le frotte avec une peau de chat, par exemple, on remarquera des étincelles, lorſqu’on en approchera le doigt ; mais cette expérience que nous diſcuterons dans un autre article, eſt équivoque relativement à l’objet préſent, & ne prouve rien ; car on peut dire que c’eſt la peau de chat qui s’électriſe à ſa manière par le frottement, & qui communique enſuite au conducteur de métal ſon espèce d’électricité. D’ailleurs, lorſqu’on frotte un corps quelconque qui n’eſt pas anélectrique, mais idio-électrique, comme le verre, la cire d’Eſpagne du bois ſec, &c. &c. il n’eſt pas néceſſaire de les iſoler, pour exciter en eux la vertu électrique. Il y a donc une grande différence entre les corps