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ANE
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on trouve 9 livres trois onces, mais il ne doit y avoir que 9 livres, dont le quart est 2 livres 4 onces : on commence à marquer un trait de crayon ſur la règle, à l’entrée du tuyau ; enſuite on pose 2 livres 4 onces ſur le baſſin : ce poids fait entrer la règle dans le tuyau plus ou moins, ſuivant la force du reſſort, tandis que ces 2 livres 4 onces ſont ſuſpendues. On marque encore à l’entrée du tuyau, un ſecond trait ſur la règle, après quoi on ôte le poids & on meſure la diſtance d’un trait à l’autre. Suppoſons qu’on trouve 5 pouces 9 lignes, on dit : ſi 22 donnent 7, combien donneront 5 pouces 9 lignes ? on trouve 1 pouce 9 lignes . Prenant pour un entier, on aura un pouce 10 lignes pour le diamètre de la roue, mais il ne faut lui donner que 1 pouce 9 lignes, afin que la dernière diviſion n’arrive point juſqu’à la première, & ſurtout qu’elle ne l’excède point, car l’aiguille doit tout au plus ne faire qu’une révolution.

La troiſième pièce C contient le reſſort à boudin ; elle a en o, un fond percé d’un orifice quarré, au travers duquel paſſe la règle fort aisément ; tout à côté de ce fond ſont deux petits rouleaux de cuivre a b, avec un petit rebord à chaque bout, entre lesquels la règle paſſe facilement, mais ſans pouvoir s’écarter ni d’un côté ni d’un autre. Et la quatrième pièce D a auſſi un fond en P, & deux rouleaux c d, comme les précédens. On ſent bien que la diſtance d’un rouleau à l’autre, doit être un peu plus grande que l’épaiſſeur de la règle, afin qu’elle puiſſe paſſer librement entre deux.

À l’extrémité F de la règle, eſt fixé le plan Q R, qui doit être expoſé au vent. Ce plan eſt formé d’un cadre de cuivre battu fort mince, ou de fer blanc, de 6 pouces de roi de côté. Ce cadre eſt ſoutenu par une croix S s, T t du même métal, dont le profil doit être dans la direction du vent, afin qu’il puiſſe mieux réſiſter ſans plier ; ce cadre eſt couvert d’un fin taffetas ciré & couſu ſur ce cadre, qui doit être percé près à près, pour y paſſer l’aiguille & le fil.

Sous le tuyau eſt une douille V X. Il y a en V, figure 259, un petit cône de cuivre comme une chappe d’aiguille de bouſſole, & il y a un petit cercle de cuivre ſoudé en X & percé dans le milieu, pour y paſſer une broche de fer emmanchée dans une hampe de bois ; c’eſt ſur cette broche que poſe tout l’inſtrument autour de laquelle il tourne à tout vent par le moyen d’une girouette de toile cirée, placée à l’extrémité Α, tendue ſur un quart de cercle de baleine ; le cadran fait auſſi l’effet d’une girouette, du moins aſſez bien.

Lorſque cet inſtrument eſt preſqu’achevé, & qu’il ne s’agit plus que de le diviſer, on le poſe ſur une table bien horiſontale, on ajuſte le fil qui doit paſſer ſur Ia poulie, on y attache le petit baſſin de carton, & on poſe ſucceſſivement ſur ce baſſin, les différens poids qui ſont indiqués dans la table de M. Bouguer, lorſqu’on a en main la livre de Paris, & que le plan a un pied quarré de ſuperficie, comme celui de M. Van-Swinden ; mais pour que l’inſtrument ſoit, comme dit M. Bouguer, le plus léger qu’il ſera poſſible, on doit préférer comme lui, un demi-pied quarré, alors c’eſt le quart des poids marqués dans cette table qu’il faut prendre. On doit poſer les poids légèrement, & à chaque peſée, il eſt bon de ſoulever auſſi fort légèrement le baſſin, & de le laiſſer baiſſer de même ; enſuite on marque ſur le cadran un point où l’aiguille s’eſt arrêtée le plus conſtamment ; on continue de même juſqu’à la dernière diviſion ; cela fait, on tire du centre à ces points les lignes ſur le champ du cadran, & on les écrit de 5 en 5.

Afin de diviſer les degrés de vîteſſe intermédiaires entre 5 & 5, ſans employer des poids, on conſtruira un triangle rectangle iſocèle Α B C, figure 260, dont les côtés Α B, B C, ſoient chacun égaux au rayon de la circonférence ſur laquelle les diviſions doivent être tracées ſur le cadran. Du point Α pour centre avec une ouverture de compas égale à l’hypothénuſe Α C, il faut décrire un arc C D ; après avoir prolongé indéfiniment le côté Α B, on mène au point D, une tangente D E ; on porte de D en F la plus grande des diviſions de 5 en 5, qui eſt ſur le cadran, & du point F, on mène à Α D la parallèle F G, qui coupe l’arc D C en G. Cela fait, on diviſe l’arc D G en 5 parties égales aux points I, K, L, M, & on mène les rayons Α I, Α K, Α L & Α M. Enſuite on porte sur D F, ſucceſſivement & chaque fois du point D, toutes les diviſions du cadran de 5 en 5, par exemple, on porte celle de 0 en 5, de D en 5 ; celle de 5 en 10, de D en 10 ; celle de 10 en 15, de D en 15, & ainſi des autres. Cela fait, on mène des points 5, 10, 15, 20, &c. à la ligne Α D des parallèles 5, 5, 10, 10, 15, 15, 20, 20, &c. qui coupent le rayon Α G aux points 5, 10, 15, 20, 25, &c. De ces points, on mène D E les parallèles 0, 5, 5, 10, 10, 15, 15, 20, 20, 25, &c. Ces lignes-ci coupent les rayons Α I, Α K, Α L & Α M aux points 1, 2, 3, 4 ; 6, 7, 8, 9 ; 11, 12, 13, 14 ; 16, 17, 18, 19, &c. Ce ſont ces points qui donnent les diviſions intermédiaires qu’on porte chacune là où cette figure l’indique.

Lorſqu’on veut obſerver avec ce cadran, on poſe la hampe bien perpendiculairement dans un endroit où le vent ſoit libre, & l’inſtrument doit être un peu plus élevé que la hauteur d’un homme ; on s’éloigne de quelques pas, & on obſerve le degré que l’aiguille indique.

On pourrait faire contenir les vîteſſes par secondes, par minutes & par heures ; mais comme cela entraînerait une eſpèce de confuſion avec les chocs par pieds & par toises quarrés, on peut ne