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tité dont le paſſage au méridien, & conſéquemment le lever & le coucher des étoiles, avance chaque jour ; cette quantité eſt de trois minutes 56 ſecondes. Cette accélération provient du retardement effectif du ſoleil ; car le mouvement propre de cet aſtre vers l’orient, qui eſt de 59 minutes 8 ſecondes de degrés tous les jours, fait que, une étoile qui paſſoit au méridien la veille en même-temps que le ſoleil, ſera, 24 heures après, plus occidentale de 59 minutes 8 ſecondes, ce qui exige trois minutes 56 ſecondes de temps. L’étoile paſſera donc plutôt de la même quantité.

Le vrai paſſage d’une étoile au méridien, dit M. Delalande, n’avance pas tous les jours de 3 minutes 56 ſecondes, ni tous les jours également, par rapport au ſoleil vrai qui règle nos cadrans, mais ſeulement relativement à un ſoleil moyen ſuppoſé uniforme, que les aſtronomes imaginent pour conſtruire leurs tables, & pour régler leurs horloges. Le temps moyen diffère d’un quart d’heure du temps vrai en certain temps de l’année ; & il s’en faut de la même quantité, que les accélérations diurnes des étoiles ne faſſent des ſommes toujours égales.

Accélération dans le moyen mouvement des planètes. C’eſt la quantité dont une planète, au bout de quelques ſiècles, eſt plus ou moins avancée qu’elle ne le ſeroit, ſi ſes révolutions avoient été toujours de la même durée. On lui a donné le nom d’équation ſéculaire. L’équation ſéculaire de ſaturne a été déterminée de 47 ſecondes pour le premier ſiècle, & de 5 degrés 13 minutes 20 ſecondes pour 2 000 ans ; & l’équation ſéculaire de jupiter de 30 ſecondes pour le premier ſiècle, & de 3 degrés 23 minutes 20 ſecondes pour 2 000 ans, mais en ſens contraire, parce que le mouvement de jupiter a paru avoir accéléré, tandis que celui de ſaturne paroiſſoit retarder. L’équation ſéculaire de la lune a été trouvée de 9 ſecondes, pour le premier ſiècle, & de 1 degré pour 200 ans. Mais, ſelon M. de la Place, la cauſe de l’accélération du mouvement de la lune, provient de la diminution qu’éprouve l’excentricité de l’orbite de la terre, diminution produite par l’action des planètes. On avoit encore cru juſqu’à lui qu’il y avoit une accélération dans le mouvement de jupiter, & un retardement dans celui de ſaturne, comme on vient de le dire, en parlant du ſentiment de ceux qui l’avoient précédé ; mais cet académicien a reconnu que ces apparences provenoient d’une inégalité dont la période eſt d’environ 918 ans, & que par l’effet de cette inégalité, les mouvemens apparens des deux planètes ont le plus différé des véritables depuis environ 200 ans. Cette découverte importante, ſur les inégalités de jupiter & de ſaturne, fut annoncée à l’académie par M. de la Place, le 10 mai 1786. Voyez les mémoires de l’académie de cette année.

Il y en a qui par accélération des planètes, déſignent le mouvement apparent d’une planète qui eſt dans certaines circonſtances plus grand que ſon mouvement réel ; cette apparence d’accélération dépend uniquement de la combinaiſon du mouvement de la terre, ſur laquelle eſt le ſpectateur avec celui de la planète ; & elle a lieu pour les planètes inférieures, quelque temps après leur conjonction inférieure, & pour les planètes ſupérieures quelque temps après leur conjonction au ſoleil. Suppoſons que l’orbite de la terre, fig. 89, ſoit D E G T, & celle de mars Α B M C, & que le ſoleil ſoit en S, la terre en T, & mars en Α dans ſa conjonction au ſoleil ; mars vu du ſoleil ou de la terre, ſera alors rapporté au point N du ciel, qui eſt ſon vrai lieu, lequel, dans ce cas, ne diffère pas du lieu apparent. Mais la vîteſſe de la terre, dans ſon orbite, étant plus grande que celle de mars dans la ſienne, la terre arrivera en G, tandis que mars ne ſera qu’au point X ; & le ſpectateur, qui eſt ſur la terre, rapportera mars au point I, dans le temps que cette planète, vue du ſoleil S, ne ſeroit rapportée qu’en K. Or, cette apparence, qui place le point I avant le point K, produit une accélération qui n’eſt pas réelle.

Accélératrice (force). Voyez Force accélératrice.

ACCÉLÉRÉ, adjectif qu’on donne à tout ce qui s’accroît par degrés. Ainſi, on dit vîteſſe accélérée, chûte accélérée, mouvement des planètes accéléré, &c. Le mouvement qui reçoit continuellement de nouveaux accroiſſemens de vîteſſe, eſt un mouvement accéléré ; & ſi ces accroiſſemens de vîteſſe ſont égaux dans des temps égaux, on dit que ce mouvement eſt accéléré uniformément. Le mouvement des corps qui tombent, eſt un mouvement accéléré. Sans la réſiſtance de l’air, il ſeroit accéléré uniformément. Voyez Descente des corps. Voyez au mot Accélération les loix du mouvement accéléré.

ACCIDENTEL, eſt une modification qui ſurvient à un ſujet, & ſans laquelle celui-ci pourroit exiſter ; le mot eſſentiel eſt oppoſé à celui d’accidentel. Tout ce qui tient à la nature & aux propriétés des corps eſt eſſentiel, le reſte n’eſt qu’accidentel ; par exemple, la figure, en général, eſt eſſentielle aux corps, & la figure, en particulier, telle ou telle, grande ou petite, ronde ou quarrée, &c. eſt accidentelle. La mobilité eſt eſſentielle à la matière ; mais le mouvement lui eſt accidentel ; car on peut concevoir la matière en repos ; mais, dans ce dernier état, elle conſerve néceſſairement ſa mobilité.

L’expreſſion d’accidentel s’applique encore à des cauſes ou à des effets qui arrivent ſans être, ou du moins ſans paroître, ſujets à des loix, ni à