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Page:Encyclopédie méthodique - Physique, T1.djvu/295

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ARG-ARI
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capſule de verre, a réduit la capſule en poudre, & a lancé les éclats du verre avec aſſez de force pour percer plusieurs doubles de papier.

Le vent ayant renverſé un papier ſur lequel étoient quelques atômes de cette poudre, la portion miſe en contact avec la main, fulmina, à plus forte raiſon la portion de cette même poudre qui tomba de la hauteur de la main à terre. Enfin, une goutte d’eau tombée de haut ſur l’argent fulminant, la fait fulminer.

L’expérience ſuivante eſt bien propre à compléter l’idée que l’on doit ſe former de la propriété fulminante de cette préparation. Prenez l’ammoniac qui a été employé à la conversion de l’acide d’argent en ce précipité noir qui fait l’argent fulminant ; mettez cet ammoniac dans un petit matras de verre mince, & faites-lui prendre le degré de l’ébullition néceſſaire pour compléter la combinaiſon ; retirez le matras du feu ; il ſe formera ſur ſa paroi intérieure un enduit hériſſé de petits cristaux que recouvrira la liqueur.

Si, ſous cette liqueur refroidie, on touche un de ces cristaux, il ſe fait une explosion qui briſe le matras. On a vu dans cette occaſion le fluide élancé au plafond du laboratoire, & le matras mis en éclat par cette expérience.

De ces expériences, on doit conclure qu’il faut uſer de grandes précautions relativement à l’argent fulminant, qu’on ne doit en tenter la fulmination que ſur de petites quantités, le poids d’un grain ; car un plus grand volume donneroit lieu à une fulmination dangereuse. Il faut encore en inférer la néceſſité de ne faire cette préparation que le visage couvert d’un masque garni d’yeux de verre ; & pour éviter la rupture des capſules de verre, il eſt prudent de faire deſsécher l’argent fulminant dans de petites capſules de métal.

La théorie de ce phénomène eſt la même que celle de l’or fulminant, établie par M. Bertholet dans les mémoires de l’academie des ſciences, année 1785. Dans cette opération, l’oxigène (générateur de l’acide) qui tient très-peu à l’argent, ſe combine avec l’hydrogène (générateur de l’eau) de l’ammoniac : de la combinaiſon de l’oxigène & de l’hydrogène, il ſe forme de l’eau dans l’état de vapeur.

Cette eau vaporiſée inſtantanément, jouiſſant de toute l’élasticité, de toute la force expanſive dont elle eſt douée dans cet état de vaporiſation, eſt la cauſe principale du phénomène, dans lequel l’azote qui ſe dégage de l’ammoniac avec toute ſon expanſibilité joue un ſi grand rôle. Après la fulmination, l’argent eſt revivifié, & a repris ſon état métallique.

Argent (vif) Voyez Mercure.

ARGENTER ; c’eſt appliquer ſur différentes ſurfaces des feuilles d’argent", de telle ſorte qu’on ne puiſſe pas reconnoître au coup-d’œil, la différence qu’il y a entre l’argent & un corps argenté. C’eſt par le moyen du feu qu’on argente les métaux ; pour les autres ſubſtances on emploie des matières glutineuses.

ARGESTE. Espèce de vent dont la direction décline du ſud vers l’ouest de 75 degrés, ſelon Vitruve. Ce mot eſt hors d’usage actuellement.

ARGO, ou le navire d’argo ; c’eſt une conſtellation de l’hémiſphère Auſtral.

ARGYROCOME, nom donné aux comètes d’une couleur argentine, aſſez brillante pour éblouir les yeux.

ARI

ARIMPHÉENS. Les peuples Arimphéens ont été ainſi nommés par les anciens, parce que ces peuples très-ſeptentrionaux, habitoient en deça des monts Riphées. Les monts Riphées formoient cette chaîne de montagne qui s’étend entre l’Europe & l’Aſie, de l’eſt au nord, qui aboutit d’un côté à la mer Caſpienne, & de l’autre à l’embouchure de l’Oby dans la mer Glaciale. C’eſt des monts Riphées qu’on fit ſortir les vents : pone Riphœos montes, ultraque Aquilonem, &c.

ARISTOTE. Il n’eſt aucun philoſophe ancien qui ait eu plus de célébrité, & dont l’empire ſur les eſprits ait été plus grand. Long-temps dans les écoles on a vu régner un enthouſiaſme étonnant en faveur de ce philoſophe ; regardé comme un oracle ou plutôt comme le dieu de la ſcience, il n’étoit pas permis de penſer différemment d’Ariſtote ; & avant la renaiſſance des lettres, avant que Deſcartes parut, les ſcolastiques ne juroient que par l’autorité de ce philoſophe.

C’eſt à Stagyre, ville de Macédoine, 384 avant l’ère chrétienne, qu’Ariſtote naquit ; il étoit fils d’un médecin nommé Nicomachus, & de Feſtiade ; il perdit de fort bonne heure ſes parens, Proxenus, ami de ſon père, ſe chargea de ſon éducation mais la négligea beaucoup : aſſsi le jeune élève ſe livra-t-il à la débauche, dans laquelle il diſſipa une grande partie de ſes biens : on dit qu’il prit enſuite le parti des armes, qu’il quitta bientôt pour ſuivre à dix-huit ans le conseil de l’oracle de Delphes, qui lui ordonna d’aller à Athènes. Là il entra dans l’école de Platon, dont il fut le plus brillant ornement. Sa paſſion pour l’étude étoit même ſi grande, qu’il mangeoit & dormoit peu, & que au rapport de Diogène-Laërce, pour vaincre le ſommeil que, la nuit, il étendoit hors du lit une main dans laquelle il tenois une boule d’airain, afin que le bruit de ſa chûte dans un baſſin, le réveillât. On a prétendu, mais ſans preuves, qu’il se rendit coupable d’ingratitude envers ſon